C'est bientôt.
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C'est bientôt.
Des chaînes et des ailes.
C'est la double nature
de l'écriture.
"C’est peut-être l'âge qui réduit ainsi ma vision des choses et celle de toute créature qui approche de la fin. Nos pensées ne s'aventurent plus à tenter de comprendre des mouvements trop vastes pour elles. Avec le temps, elles n'éclairent plus que les parages immédiats de notre perception. Cette focalisation sur une surface limitée de questionnements, devrait produire des réflexions plus pertinentes ; ce n'est même pas certain."
Les Nefs de Pangée. Extrait.
Le pas de l'oie est-il si léger
qu'on ne l'entend pas approcher ?
Écrire. Monter sur le ring à chaque nouvelle phrase.
Et ne même pas être sûr de l'emporter.
Dieu est un vieux chien
laissé au bord des routes
Mais qui revient
en reniflant nos doutes
Pour écrire les blessures des autres
Pas le choix : retourner la plume contre soi.
Qu'il soit prolo
Ou qu'il soit ponte
Qui bosse chez Monsanto
A honte.
Les rêves ne se réalisent pas, à cause de leur nature changeante. Ou quand c'est le cas, ne pas s'étonner que ça vire au cauchemar.
Autoriser. Et déjà la dictature de l'Auteur.
Le roman, ce fils qu'on ne cesse de tuer, et qui vous survivra.
Le chant admet l'infirmité des mots.
Les paroles s'envolent, les écrits s'effacent.
Tous ces corps jetés comme des ordures à la mer.
Ne crois pas que tu t'en sortiras avec quelques éclaboussures.
Je suis épaté par l'intelligence avec laquelle les auteurs parlent de leur œuvre. Moi, j'ai toujours le sentiment d'être l'idiot de mes livres, celui qui ne sait pas ou, en tout cas, en sait moins que ses lecteurs. C'est la pertinence des lectures qui me fait comprendre ce que j'ai fait.
Dans un grand musée, choisir une vaste salle bourrée de peintures, et courir très vite en clignant des yeux entre chaque tableau. Cela reproduit de façon étonnante les effets du cinéma. Les toiles se fondent dans un mouvement, bataillent et se heurtent, s'épousent, dialoguent. C'est très beau. Enfin, je suis certain que ce serait très beau. Mais on ne me laisse jamais faire.
D'abord, tu remets les planètes dans l'ordre : Mercure là-bas au fond, Vénus tout près, la lune comme bon lui semble, Jupiter accouplée au soleil, et ainsi de suite. Et puis, tu vois plus grand : les galaxies, les confins, les trous noirs comblés et tendres, les nuits éternelles, épaisses et moussues comme des boues thermales. Là, plus rien ne t'arrête, tu organises le temps, tu modifies le passé, tu crées de nouvelles lois physiques, tu engendres des espèces, des pensées et des désirs neufs. Enfin, tu réalises que tu as fait tout cela avec ton vieux cerveau. Et que tout est finalement pareil.
Et puis, tu crées un personnage subtil. Or, tu n'es pas subtil. Les difficultés commencent.
Nous sommes bien d'accord : la présence dans notre bibliothèque de « L'Agenda de la France nouvelle 1941 » (avec le portrait de Pétain en page de garde), de « Penser Français » (éditions de la légion, 1941), de « Toute la vérité sur un mois dramatique de notre histoire, 15 juin - 15 juillet 1940 », avec des exergues de Pétain et de Laval), et des livres sur l'occupation signés Patrick Buisson, n'augure d'aucune adhésion à certaines idéologies, mais est le signe que, pour bien combattre son ennemi, il faut le connaître.
Parce que je n'en ai pas fini, avec cette histoire. Je ressasse le mot dans la nuit et je réalise que nombre d'écrivains (et pas des moindres) l'utilisent. Me viennent à l'esprit Pierre Michon (mon immense et vénéré Michon) qui parle des « infimes stratégies de la table de travail », Philip Roth, Milan Kundera, Primo Lévi (« Parlons travail ») ; je réalise aussi qu'une femme qui accouche, travaille. Elle ne le fait pourtant pas sous les ordres d'un patron, n'espère aucun gain matériel et n'est sous le coup d'aucune servilité (hors cas qu'on me permettra d'écarter). Je disais l'autre jour que je travaillais comme le bois mais finalement, l'effort bénévole pour obtenir une délivrance me rapproche davantage de ce noble modèle. Décidément, il a bien des avantages, ce verbe travailler, que n'offre pas écrire.