Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Matières à penser - Page 11

  • 2656

    Tandis que tu m'enveloppes de bien, je sens monter le froid des haines. Je n'y peux rien. Je mesure ta force, de parfum et de calme, mais on accumule pour toi des orages vénéneux. Je vois grandir les choses qui nous emporteront. Des haines aux griffes tendues par la fenêtre. Mais je refuse de te penser comme une proie, tant que je suis là. Alors je te berce, rien n'est advenu. Tu as le temps. Reste endormi je te prie, sans autre souci qu'une faim qui mûrit.

    (Cette incapacité à jouir pleinement des meilleurs moments de la vie.)

  • 2573

    Le "bon sens" m'a tout l'air d'être giratoire.
    Je veux dire qu'en le suivant, on tourne vite en rond.

  • 2572

    Certains sont de calcaire,
    l'usage les arrondit.
    D'autres sont de silex,
    les coups affûtent leurs arêtes.
    De calcaire, de silex, qu'importe, ils se réduisent tous à l'épreuve du temps.

  • 2569

    Plonger dans l'Histoire.
    Des temps où la vie humaine se moissonne sans émois.
    L'erreur est de croire ces temps révolus.
    Alors que c'est le lieu qui a changé.
    Sinon, vu de l'espace,
    c'est incessamment que la vie humaine se moissonne sans émois.

  • 2560

    Glané chez Mercier, toujours :

    " Le 3 août 1670, le nommé François Sarrazin, natif de Caen, en Normandie, âgé de vingt-deux ans (…), attaqua l'hostie, l'épée à la main, au moment que le prêtre la levait, dans l'église Notre-Dame, à l'hôtel de la Ste Vierge. En voulant percer ladite hostie immédiatement après la consécration, il blessa de deux coups le Prêtre, qui prit la fuite ; mais ses blessures ne furent pas dangereuses.
    Aussi-tôt, toutes les messes cessèrent ; on dépouilla les autels de leurs ornements ; l'église fut fermée jusqu'au jour de la réconciliation.
    Le 5 Août, François Sarrazin fit amende honorable, ayant un écriteau devant et derrière portant ces mots, sacrilège impie. On lui coupa le poing, et il fut brûlé vif en place de Grève, il ne donna aucun témoignage de repentir ni de regret de mourir. "

  • 2559

    Glané dans mes recherches :

    "J'entre dans la petite Eglise de Saint-Pierre-aux-Bœufs, qui fut profanée en 1503, par un jeune homme d'Abbeville. Il arracha l'hostie des mains du Prêtre, en s'écriant ; quoi ! toujours cette folie ? Ce jeune homme étoit instruit, entendoit très-bien Homere, Cicéron & Virgile ; il fut brûlé vif pour réparation."

    (L-S Mercier. Tableau de Paris, tome 1. 1781)

  • 2557

    Il y a cette sensation qui se produit quand le roman prend corps. On est loin du but, bien sûr, mais on sait que le récit se tient, qu'il a désormais son rythme propre, qu'il « ressemble à quelque chose ». D'une certaine façon, le roman, au stade où vous êtes, vous apaise et vous fait comprendre qu'il est définitivement sur les rails. Elle est complexe à définir, cette impression, elle est assez semblable à celle que j'avais lorsque je faisais le portrait de quelqu'un, jadis, du temps où je croyais faire ma vie dans le dessin et la peinture. C'était le moment assez magique où, les traits de modèle devant moi se multipliant, commençait à s'affirmer une ressemblance. Un tressaillement me parcourait, je savais que j'y étais. Quoiqu'il arrive, mon dessin serait bel et bien le portrait de la personne que j'avais devant moi.  Il faut dire aussi que c'était à chaque fois un émerveillement. Malgré l'entraînement que j'avais, quand je commençais mon dessin, je n'étais jamais sûr d'accéder à cet instant décisif (et il m'est arrivé d'échouer). Aujourd'hui, transposé au roman, je peux dire que c’est la même sensation. Quand j'entame le chantier, que je pose les premières lignes, il n'est pas certain que je parvienne au terme d'un travail aussi énorme. Et puis, donc, il y a ce moment, très étrange, très particulier, où je sais qu'il trouvera son achèvement.
    C'était hier, pour « La Grande Sauvage ».

  • 2553

    Il vient sans cesse le même constat à nos oreilles : « le monde va mal ». Certes, mais quelle bouche le prononce ? Un coup d'œil dans le miroir nous renseigne : c'est la nôtre.

  • 2543

    L'intuition ne vaut pas la culture, mais c’est une étrange sensation de voir la première confortée par la seconde. Ainsi, l'autisme de nos gouvernants qui refusent un changement en profondeur de la société, et tournent le dos à l'insurrection qui vient, a, pour l'amateur, une parenté avec l'inertie du régime d'avant 1789. Et la vérité, c'est que le parallèle est non seulement possible, mais de plus en plus évident au fil des lectures des textes d'époque.
    Plus qu'à attendre.

  • 2541

    Combattre les idées reçues est une idée reçue.

    Mais ça vaut la peine d'essayer.

  • 2537

    Parmi le charnier innombrable,
    un poète, une pianiste, une architecte, un réparateur d'ascenseur, un pêcheur, une conteuse pour enfants, une joueuse de belote.
    Dans la vaste nécropole, les talents enterrés.
    On se désole des morts indistincts,
    quand c'est, pour chacun, une galaxie qui s'éteint.

  • 2536

    Il fait chaud, c’est l'été, le jardin est harassé de lumière.
    Et toi, fermé dans ton bureau, tu racontes un hiver ancien.
    Tu pourrais tout aussi bien parler de la lune.
    Qu'y a-t-il de véritable dans la sensation que tu décris,
    des pieds nus entourés de paille qui cahotent dans les sabots usés, deux siècles avant toi ?
    A quel souvenir celui qui te lit, qui n'a jamais connu que des verticales d'acier et le confort de la clim', va-t-il s'appuyer pour te comprendre ?
    Lecteur et auteur s'accordent pour partager l'idée d'une sensation, et doivent s'en tenir là, s'ils ne veulent pas que s'effondre tout l'édifice.

    Le décor est maintenu par les deux étais qu'ils forment, ensemble, complices dans l'aventure du livre.

  • 2534

    Cette faculté humiliante que j'ai, de trouver qu'un tel a raison, puis un autre qui est exactement de l'avis contraire, avant de me ranger à l'opinion d'un troisième qui nuance l'idée du premier, avant de découvrir un avis pertinent qui contredit les précédents, etc. Je ne sais ce qu'il faut en déduire : Suis-je si bête ? Suis-je incertain ? Toutes les opinions se valent-elles, quand elles sont comprises dans une fourchette acceptable pour moi ? Ou encore, n'y a-t-il simplement pas de vérité ? Peut-être, enfin, que le monde ne réclame aucune pensée, qu'il génère une conviction par le fait qu'il existe, et que cette conviction est telle : toute idée donne du sens ; or, rien n'a de sens.

  • 2531

    affiche-cc.jpgChaque année, je viens, à l'invitation de l'équipe de Marielle, présenter ma "carte blanche". Chaque année, je viens avec un nouveau livre, une brioche aux pralines, un ou des invités, et un ou des kilos en plus.

    Cette année, ce seront trois invités et trois kilos.

    Ce soir, nous évoquerons les ouvrages de la dernière sélection Lettres-Frontière (et incidemment, "L'Affaire des Vivants", qui a le bonheur et le privilège d'en faire partie).

    Demain, c'est l'instant carte blanche avec, cette année, des potes auteur(e)s de BD. Tous issus de cette belle expérience que fut l'association Ikon&Imago, il y a.. hum... Euh... 15 ans !? Bref.

    Léah Touitou, dessinatrice, vidéaste, bédéaste, globe-trotteuse, engagée sans se déclarer telle mais parce que c'est comme ça...

    leah touitou- dessin.jpeg

    Quelqu'un qui va vous donner une pêche formidable. C'est peut-être le point commun de mes trois i

    nvités, parce que Sarujin et Petelus n'engendrent pas spécialement la mélancolie, non plus.

    Petelus, c'est un univers tellement singulier que... je ne saurais pas en parler. Le mieux est que vous veniez vous en faire une idée. J'espère bien, par mes questions, donner un aperçu de l'univers de ce cosplayer, vidéaste, mélomane, lecteur de Nietzsche et fin analyste des absurdités de la société (il en déniche qui m'étaient restées invisibles, c'est dire s'il est fort).

    resize-of-019.jpg

    Quand à Sarujin, le stéphanois de la bande, il a fait lui aussi ses premières armes dans l'association roannaise, et se consacre désormais à son art. Comme les amis sus-cités, il s'exprime rarement sur son métier, et ce sera l'occasion d'évoquer son travail, de l'illustration pour des jeux, des couvertures de livres, chez Fleurus ou Bordas, la colorisation... J'insère ici un dessin que ce talentueux garçon avait réalisa pour me soutenir, lors de la censure de "J'habitais Roanne" par le Pays Roannais (hebdomadaire local). Une attention qui me touche toujours.

    affiche christian.jpgCe sera donc, samedi matin à 11 heures, une rencontre passionnante, la découverte d'un métier aux multiples surprises (comment modifie-t-on une bulle de manga pour la remplacer par une onomatopée allemande interminable, sans détériorer l'ambiance du dessin original, par exemple).

     

    Venez nombreux, ça en vaut vraiment la peine.

  • 2528

    La bonne volonté murmure au milieu du vacarme des tragédies.
    Pour la distinguer, écouter ne suffit pas.
    Il faut anticiper son existence.

    Bref, c'est aussi un acte de foi.

  • 2524

    Puisque je suis aujourd'hui dans une médiathèque, parlons livres, avec ces quelques ouvrages qui ont fait récemment mon bonheur :

    La femme du Héros, de Jean-Pierre Poccioni, aux éditions Pierre-Guillaume de Roux. Récit élégant et original décrivant le parcours d'une jeune femme, Solange, gentille mais effacée (tellement, que sa mère est capable de l'oublier, enfant, dans une scène d'ouverture qui donne le ton de la suite : distancié, savoureux, clinique). Solange qui se marie avec Gérard. Un agité, hâbleur, amateur de belles voitures, plutôt du genre agaçant et superficiel mais qui, un jour, se conduit en héros. Chez Poccioni, les êtres sont émoussés par le temps, sans pour autant s'en trouver détruits, mais à terme, les héros sont fatigués. C'est la terne Solange qui traverse les aléas de la vie avec le plus de force, aidée par sa constance, le peu d'illusions qu'elle se fait sur elle-même. Un personnage attachant. Solange est tenue par une volonté qui ne doit rien à personne, elle s'est construite presque sans racine, et ce n'est pas la moindre surprise de ce roman élégant, raffiné, cruel ou tendre, toujours juste.


    Se taire ou pas, d'Isabelle Flaten, au Réalgar édition. Le dernier ouvrage de l'auteure de Noces incertaines explore cette lisière ténue qui se situe entre le moment où les mots vont surgir et celui où on les autorise à se dévoiler et qu'il ne sera plus possible de revenir en arrière. Pour examiner ce phénomène sous toutes ses coutures, en analyser toutes les subtilités et les nuances, Isabelle Flaten a choisi la succession de nouvelles, courtes, variables, sans titres, ponctuées d'axiomes (tels que « si elle écrit, c'est qu'elle ne sait pas parler, tout simplement », dans quoi chaque écrivain se reconnaît) et c'est un régal d'intelligence. C'est drôle, épuré, intrigant, nerveux, il y a parfois des chutes, mais souvent le récit se concentre sur une tranche de vie, l'instant décisif où la parole est livrée ou non. Sujet passionnant, qui exige un sacré talent et une grande connaissance de l'humanité. Isabelle Flaten possède les deux. Le plaisir de voir toute cette galerie de portraits, ces couples de toutes natures ou ces égoïsmes à l'œuvre, se débattre avec ce problème universel, est multiplié par une grande qualité d'écriture, qu'on avait déjà repérée dans le livre précédent. Mais ici, le format n'est plus celui du roman, et il semble que l'auteure soit plus à l'aise dans cette mosaïque et les variations qu'elle autorise. Une expérience de lecture qui évoque l'écoute d'un concerto, riche de nuances. Je ne m'épanche pas davantage, puisque Laurent Cachard a signé sur ce livre, une chronique complète et essentielle, sur son blog, comme je suis bien incapable de le faire.

    [Ajout du 27 avril 2016 : Je découvre que Isabelle Flaten, dans une interview récente, évoque son livre. C'est ICI]


    Je vous écris dans le noir, de Jean-Luc Seigle, chez Flammarion. Le livre a du succès et beaucoup de choses ont été dites auxquelles je n'aurais pas la prétention d'ajouter la moindre analyse, mais je confirme que, pour moi, cette réhabilitation féroce et inspirée de la figure honnie de Pauline Dubuisson, tondue à la libération, plus tard meurtrière de son fiancé, est un roman fort, passionnant, qui laisse un goût amer, la dernière page tournée.


    Dix décembre, de Georges Saunders, éditions de l'Olivier, traduit par Olivier Deparis. La littérature en général exige des thèmes forts, puissants, profonds, la nouvelle réussie requiert une grande maîtrise technique, l'humour est un explosif délicat d'utilisation, le portrait de société demande beaucoup d'humanité en même temps que beaucoup de lucidité, le récit palpitant est affaire de travail, l'anticipation nécessite de la mesure dans la fantaisie, et le style n’est pas donné à tout le monde. Saunders, le bougre, est la somme de tout ça, portée au carré. En dix nouvelles de qualité égale, stupéfiantes, drôles ou angoissantes, ce maestro encore peu connu en France, et superbement traduit ici, donne au lecteur l'envie de recommencer dès la première ligne et, à l'écrivain qui se croit parvenu à un certain niveau, une leçon d'écriture. Dans les deux cas, vaut la peine de s'y confronter. M'a valu entre autres, quelques rires mal retenus dans le train.


    Karoo, de Steve Tesich, éditions Monsieur Toussaint L'ouverture (magnifique édition), traduit par Anne  Wicke (magnifique traduction). Karoo est le dernier roman de cet auteur, scénariste reconnu à Hollywood, et son statut de livre posthume fait résonner étrangement et douloureusement le dernier chapitre. Vous ne me croirez pas sur parole si je prononce le mot « chef-d'œuvre », c'est normal, je vous invite donc à vérifier par vous-mêmes, assuré que vous ne me contredirez pas. Saul Karoo est un quinquagénaire désabusé, lucide y compris sur sa propre nature et sa peur absolue de manifester de la tendresse (il se trompe peut-être sur sa prétendue résistance à l'alcool, mais c'est une autre histoire). Son travail, très bien rémunéré, est de « réparer » des scénarios bancals, de proposer des remontages de films que des producteurs sans scrupules lui donnent en pâture. Un jour, pourtant, un film parfait lui est confié. Impossible d'améliorer ce qui lui semble un bijou sans défaut. Le cas de conscience est de courte durée, mais une scène du premier montage va lui inspirer de quoi se racheter à ses propres yeux. C'est un récit terrible, drôle, cynique, bouleversant, c'est virtuose, c'est un monument. La quatrième de couverture vante une parenté avec Philip Roth ou Bret Easton Ellis, et on ne peut que la confirmer, en ajoutant cependant que Tesich a, bien sûr, sa propre voix. Et comment !

    On peut lire aussi avec bénéfice : L'involontaire, de Blandine de Caunes, et Villa du Crépuscule, de Jesse Browner, Échapper, de Lionel Duroy. On doit pouvoir continuer de vivre sans avoir lu le pourtant célèbre Jour des Corneilles de Jean-François Beauchemin, ou le pourtant remarqué et encensé Un après-midi d'automne, de Mirjam Kristensen.

  • 2516

    Il arrive que la blessure saigne à nouveau. Je retrouve quelques dessins de Cabu, je lis les énigmes littéraires d'Honoré, je tombe sur une vidéo de Charb, aux obsèques de Cavanna, je tombe sur une BD de Wolinski ou une diatribe anti-mondialisation de Marris, un mot de Tignous qui se demandait où est-ce que la République avait merdé pour que des gamins s'embrigadent comme ça ? Autant d'innocents, de types qui auraient, justement, défendu ceux qui leur ont tiré dessus. Qui ne les avaient jamais lus, n'avaient pas grandi avec eux, ignoraient tout de leur combat. On s'en remettra, vous croyez ? C’est possible, tous les deuils s'émoussent avec le temps. Mais quand ça surgit comme ça, sans prévenir, oui, ça fait mal. Toujours.

  • 2504

    La lenteur de fabrication d'un roman est exaspérante. Cela peut même rendre schizophrène, à force. Je reprends le chantier de La Grande Sauvage, qui se déroule pendant la Révolution Française, mais les intentions et l'élan qui m'ont poussé à l'entreprendre se heurtent au spectacle des injustices quotidiennes, de l'urgence que je ressens à exprimer des combats immédiats, actuels, qui me contraignent à me situer, là, maintenant. L'envie existe de laisser tomber le propos de cet énorme boulot (entamé il y a déjà deux ans, mine de rien), pour m'emparer d'un sujet d'aujourd'hui et le traiter avec l'énergie de la colère ou du désespoir. Je pourrais me servir de ce roman pour le faire ? Sauf qu'il en résulterait un pot-pourri de mes indignations (parce qu'elles sont nombreuses et semblent se multiplier dès que je m'informe sur quelque chose). Donc, attendre, finir ce qui a été commencé, prendre du recul. Ou tout basculer cul par dessus tête, stopper ce qui menace de ne plus faire sens pour moi, et me plonger dans la métamorphose scripturale du courroux, tout entier et tout vibrant. Mais cela signifierait trahir mon éditeur et le jury qui m'a confié une aide importante pour accomplir ce roman (je ne vous avais pas dit ? Voilà : la Région a agréé mon dossier). Vous raconter tout ça est une manière d'admettre publiquement que, ces jours-ci, alors que je parviens enfin à m'extraire de mes Nefs de Pangée, je n'arrive pas à pondre une ligne du prochain. Dramatique.

  • 2500

    Acte de naissance de Râlur.


    Puisque le blasphème, la censure et la peine de mort sont de retour dans notre pays, je propose l'utilisation d'un masque idoine, pour continuer de plaisanter sans qu'il nous en coûte la vie. Pour cela, j'ai imaginé le concept de Râlur. Râlur sera employé en lieu et place de tous prophètes, messies, saints et dieux dont les adeptes sont assez sourcilleux pour causer du mal à l'innocent plaisantin, histrion, caricaturiste ou simple citoyen. Attention, cependant : il n'est pas un vague symbole de toutes les bigoteries présentes sur le marché. Râlur doit, au moins pour l'auteur, incarner l'objet précis de sa verve (un messie, un prophète, un dieu, un pape, un imam, etc.). De tout temps, les censurés ont détourné les censures par une variété de procédés. En voici un, que je tâcherai d'employer personnellement, à l'occasion (car je ne suis pas spécialement obsédé par l'urgence de me gausser des clergés). Je vous propose de, non pas le faire savoir, mais de l'utiliser librement et fréquemment, en vue de sa promotion. Un exemple : « Je conchie Râlur et ses affidés ! »
    Et voilà.

  • 2498

    On se hérisse,
    les cuirs durcissent.
    A l'intérieur,
    moisit la peur.