Ses soldats ont fusillé une trentaine de personnes aujourd'hui et il ne compte plus le nombre d'opposants qui hurlent sous la torture en ce moment-même. Cependant, le dictateur dort paisiblement. Alors que pour moi, une simple prise de bec au téléphone et c’est l’insomnie.
Matières à penser - Page 24
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Pas tous faits pareil...
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Prenez cinq minutes...
... et lisez cet éditorial du Monde (écrit par Rocard, oui, mais qui donne un éclairage trop peu souligné sur la crise que nous traversons. )
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L'émission qui vous voeux du bien
Je n'ai pas pu résister à vous retranscrire ci-dessous les voeux de l'équipe de l'émission "Là-bas si j'y suis" de Daniel Mermet (France Inter chaque jour à 15 heures). Décidément trop délicieux pour les garder aux quelques abonnés de leur news letter, comme on dit.
"Merci chers Auditeurs Modestes et Géniaux, grâce à vous, Là-bas se porte bien, et même très bien, selon la dernière enquête Médiamétrie, l’émission vient de battre un record d’audience historique, avec 145 000 auditeurs nouveaux en un an, vous êtes au total 558 000 à embarquer chaque jour pour Là-bas à 15 heures, merci à vous tous !
Toujours amicale, la direction de France Inter n’a pas manqué de féliciter chaleureusement toute l’équipe pour les prouesses de la réalisation, la qualité des reportages, pour l’esprit critique et l’indépendance de notre ligne éditoriale « Depuis vingt ans, vous dénoncez l’emprise de la dictature financière, aujourd’hui l’histoire vous donne tragiquement raison, vous êtes l’honneur de cette maison ». Les applaudissements n’en finissaient pas, toute l’équipe était émue, les confrères surtout, avaient tenu à venir nous saluer, bravo, merci, c’est Bourdieu qui avait raison, vive Noam Chomsky ! Vive Frédéric Lordon ! Vive les ouvrières de Moulinex ! A bas le Parti de la Presse et de l’Argent ! Têtes baissées, certains même à genoux, venaient dire à quel point ils s’étaient gravement fourvoyés. Nous les avons rassurés, pas de chasse aux sorcières, pas d’épuration, pas de camp de rééducation.
Les résistants de la 25eme heure faisaient assaut de zèle. Alexandre Adler hurlait qu’on fusille Alain Minc sur le champ ! Pour Jean-Marc Sylvestre, déchaîné, c’est tous ceux du Fouquet’s qu’il fallait guillotiner sans jugement. Tout modeste, Martin Bouygues nous offrait les clés de TF1 « en vue de la re-nationalisation », disait-il, ajoutant, la main sur le cœur : « Non pasaran ! ».
Tandis que, le poing levé, David Pujadas et Jean-Michel Apathie entonnaient l’Internationale, personne n’avait remarqué, par une porte dérobée, le directeur de France Inter s’éloignant sur une simple mobylette avec sa guitare sur le dos, après avoir laissé à son assistante un message pour dire qu’il reprenait son honnête chemin de chansonnier et qu’il était inutile de tenter de le faire revenir.
Un vœu qui fut rigoureusement respecté." -
Géniteurs de génies
Je songe à tous ces couples qui, dans les années 90, payèrent pour que leurs enfants soient issus d'un sperme de prix Nobel. Les enfants ont aujourd'hui 20 ans, soumis à une pression insupportable ils ont sombré dans l'alcoolisme, se sont suicidés ou ont assassiné leurs parents imbéciles.
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Drug'story
Il y a certainement un rapport entre le fait que la France est le pays qui compte le plus d'athées et le fait qu'il est le plus pessimiste, ainsi que celui qui consomme le plus de médicaments. C'est que, le peuple, sans son opium...
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Paradoxe (un de plus)
On se souviendra peut-être de cette période de récession et d'urgence de l'économie d'énergie comme de celle où les magasins, pour Noël, restaient grand ouverts sur la rue, distribuant le chauffage au ciel froid d'hiver, et où les particuliers, autrement si sourcilleux sur le respect des normes environnementales, déployaient des théories de loupiotes sur leur toit et autour de leurs fenêtres.
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Oradour-sur-Glane : l'armée allemande réhabilitée
L'enquête toujours en cours a connu un véritable tournant avec la découverte de ce document qui prouve de façon irréfutable qu'un habitant n'avait pas payé une contravention sur la vente de fromages de chèvres. Toute l'Allemagne respire et peut se regarder à nouveau en face. L'enquête française sur le massacre d'Ouvéa piétine un peu, mais on se fait fort de mettre la main sur les traces d'un trafic de poisson dans les mois qui viennent.
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C'est pour quand ?
Les aléas de l'édition donnent une image opposée de celle que nos lecteurs se font. Des auteurs de mon niveau (je veux dire : confidentiels), s'entendent souvent demander : « Alors, le prochain est pour quand ? » Mais c'est que cela ne dépend pas de nous, mon brave monsieur, ma bonne dame ! Nous ne faisons que produire des textes, les plus travaillés, les mieux construits, les plus pertinents possibles. Mais au-delà de cette limite, tout nous échappe. Il faut qu'un éditeur veuille bien publier les manifestations de notre égocentrisme, et prenne le risque financier qui va avec (même si, pour les auteurs auxquels je pense, et que je rejoints par la pensée, le risque n'est pas grand). Et là, aujourd'hui, rien n'est gagné. La preuve : En septembre, après treize mois de travail, je rendais le manuscrit de « J'habitais Roanne », à l'éditeur à qui je le destinais et qui le voualis. L'éditeur en question dut se désengager, pour cause de contentieux avec un autre éditeur chez qui il est aussi directeur de collection, tout cela est assez complexe. En tout cas je me retrouvais avec ma bizarre étude autobiographico-littérairo-géographico-érudite de ma ville sur les bras. J'en étais à me dire que, finalement, c'était peut-être aussi bien ainsi. Après tout, personne n'attend ou ne désire un travail de cette nature. Et puis, c'est un livre qui renferme un peu de ma honte, aussi. Cette dimension si nécessaire à la qualité de l'écriture. Alors, conserver les souvenirs, les failles, les faiblesses et les élans dans un tiroir, après tout... Et puis, j'ai osé le proposer tout de même à un éditeur qui fait depuis des années un beau travail au niveau local, et dont la réputation dépasse le petit royaume où nous sommes confinés. J'étais convaincu que ce texte était trop hors-norme, trop singulier pour trouver si vite un nouvel éditeur. Ce qui semblait l'évidence pour ma douce s'est réalisé la semaine dernière.
Je peux annoncer aujourd'hui que ce livre sortira en mai-juin 2012. Je vais en profiter pour enrichir le propos, nourrir l'un des chapitres qui me pose problème depuis le début. Tel que je vous adresse cette nouvelle, là, vous me verriez heureux mais aussi stupéfait. Enfin, c'est ainsi. Maintenant, beaucoup parmi ceux qui savent me confient que c'est mieux ainsi. Je réalise que c'est vrai. « J'habitais Roanne » aura une vraie chance auprès du public, avec ce nouvel éditeur (j'en dirai plus l'an prochain). Il y a quelques jours, j'ai rencontré celui à qui ce livre était initialement destiné. Il ne m'a pas demandé si j'avais pu trouver une solution. Aucun regret, donc. -
Retraite
Entendu Serge Rezvani déclarer que, vu la politique vomitive qui salissait la vie, il préférait se retirer dans sa campagne (avec Marie-José) et se tenir à l'écart de tout ça. Attitude d'écrivain ou de lâche ? Ou de sage...
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Allez, viens
On peut comprendre les bienfaits de la compagnie des chiens sur le mental de leurs maîtres. Regardez quelle fête fait ce dogue quand on l'emmène pisser. Maintenant, essayez de faire la même chose avec un banquier. Par exemple.
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Microbe N°68+1
Microbe existe sans subside institutionnel depuis plus de dix ans grâce à ses créateurs : Eric Dejaeger et Paul Guiot. Vaillant amibe sur papier que le corps assimile sans autre effet secondaire qu'un surcroît de vitalité et d'enthousiasme. Le dernier numéro de la minuscule revue belge a été concoctée par Marc Bonetto. Le garçon a exercé sa curiosité sur la planète web pour glaner les textes courts et percutants qui font la réputation de la revue. Il m'a fait le bonheur de choisir plusieurs phrases venues de Kronix, et je suis en bonne compagnie, lisez plutôt le sommaire de cet « opus névrotique » :
« Pas de filouxeras, d'escroquants nazillards, de traficoteurs d'âmes, d'orfèvres en matières fécales, d'oncles désincarnés d'Amérique au sommaire de ca numéro 68 (+1), mais vous découvrirez les textes de Pierre Anselmet, Armand le Poête, Fernand Chocapic, Eric Dejaeger, Patrick Frégonara, Cathy Garcia, Carmelo Marchetta, Virignie Holaind, Hervé Merlot, Véra Mund, Emmanuel Régniez, Maria Semarre, Marlène Tissot & Thomas Vinau, Jac-Zap(?). » Ainsi que des photos de Corine Leridon.Tout ça dans ce format 10X15, avouez...
L'abonnement pour 10 microbes est de 10 euros ; pour 15 : 17 euros.
Renseignements : http://courttoujours.hautetfort.com -
Privée des sens
Quand la jeune intervenante entrait dans la pièce où se réunissaient les détenues, elles l'entouraient d'abord quelques minutes, pour s'enivrer de l'odeur des parfums auxquelles elles n'avaient pas droit.
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Repartis comme en 40
Et avec l'entrée de l'extrême droite dans le gouvernement grec, ils sont contents les marchés ? Ils préfèrent ça à un référendum, à une élection anticipée, les marchés ? Le monde est tombé dans la folie il y a quelques années déjà, avec la complicité de nos édiles et maintenant, pas moyen de se dépétrer du merdier. Les marchés nous disent qui il faut mettre en place, pour qui il faut voter (un tel est acceptable, un tel a un programme qui rassure les places financières, une telle fait peur aux banques...). Bon soir de bois, qu'est-ce qu'on est devenu ? Qu'est-ce qu'on a fait de notre démocratie ?
Réveil ! réveil !
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Mille pattes
Mais franchement, le nombre de pattes des insectes est invraisemblable, non ? On voit bien ces pauvres bêtes, maudites par leur Créateur, ne savoir que faire de tous ces appendices !
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Bien dit
« Il n'est pas difficile d'écrire, il suffit d'y consacrer sa vie ». Et dire que cette belle maxime est celle d'un romancier aux phrases molles et aux récits inconsistants. Mais aimé de ses lectrices, le pauvre veinard.
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Réflexion des flaques
Nos rues, nos places, que notre distraction nous fait croire planes comme des marbres, mais dont la pluie dénonce soudain les enfoncements, les dépressions, l'âge, par l'accumulation de grandes flaques sombres dans la nuit. Ces larges taches agitées de néons où se peut lire l'annonce de la défaite inéluctable des goudrons et des pavés. Le naufrage de nos illusions.
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La routine
« Des images d'une rare violence » s'émeut le commentateur. Mais ce mois-ci, nous avons déjà eu droit à un attentat à la bombe, une décapitation et un incendie meurtrier. La rareté devient discutable.
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Où en sont les librairies ?
Un article intéressant, à lire sur le site de Télérama.
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Trop d'amis
Quel paradoxe, tout de même ! La multiplication des amis sur Facebook, tandis que l'expérience de la vie nous apprend à en restreindre le nombre à quelques uns, à peine de quoi nommer les doigts de la main. Les vrais. On sait bien que le terme sur le réseau social est galvaudé, mais il reste cet espoir peut-être que, finalement, un véritable ami pourrait s'ajouter, issu de cette masse indifférenciée de connaissances qu'on se plaît à étoffer, jour après jour. Sur Facebook, les « amis » ont une fonction qui reste accessoire chez les amis véritables que la vie nous a donnés : On veut qu'ils parlent de nous, au moins qu'ils aient connaissance de nos petites vies, de nos bobos et de nos joies. Les véritables amis, par contre, n'ont pas de fonction particulière. D'ailleurs, en général, on les écoute.
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Injuste
Mais personne ne prend donc la peine de guider les chiens aveugles ?