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Matières à penser - Page 21

  • Beau, mais sec

    Il y avait aussi un conseil scientifique sur l'île de Pâques, qui disait chaque année aux habitants : attention, nous n'avons plus que 3000 arbres, attention, plus que 350, attention, nous n'avons pas tenu les objectifs de notre dernière résolution et nous n'avons plus que 50 arbres. Si ça continue... Les autres faisaient : ah ouais, carrément ouais, ils ont carrément raison, faut faire gaffe. Les derniers arbres, ils les ont coupé pour poser sur les pelouses des nains de jardin qui aient un peu de gueule.

  • Sur tous les fronts

    L'autre jour, ma douce reçoit un appel. Sous couvert d'un sondage, on lui demande : « Pour ou contre le mariage homosexuel ? », ma douce répond qu'elle est pour. Le correspondant raccroche instantanément. Ce n'était donc pas un sondage, mais un appel militant : si ma douce avait dit oui, l'autre aurait tenté de la convaincre de se joindre à la manif.
    Autre chose : appelons-le Saïd. Saïd est un jeune garçon qui a eu d'énormes difficultés dans son enfance et sa jeunesse. Il est fragile mais s'en sort aujourd'hui par la Break Dance et des projets de scénarios. Il est ouvert, curieux, complexe, fin... et athée. Avec lui dans la rue, nous marchons. Et croisons Ali (appelons-le Ali), que nous connaissons tous les deux, mais avec qui j'ai rompu le contact depuis qu'il verse dans l'islam fondamentaliste. Il nous salue et dit à Saïd : « Il faut absolument que tu viennes... (suit une fin de phrase en arabe pour que je ne comprenne pas, mais j'ai assez de notion pour reconnaître un dérivé du mot Madersa, l'école coranique) ». Intimidé, Saïd grommelle quand ? C'est pas évident, etc. Ali sort une super tablette : « demain soir, 17 heures. » Saïd : « non, je peux pas. » Qu'à cela ne tienne : « Tel jour, plus tard. » Saïd se démène pour ne pas lâcher prise : non, vraiment, il est très pris. Ali, beau joueur, fait comme si : « Pas grave, passez une bonne soirée ». Sourire et tout. Il a autant envie que nous passions une bonne soirée que nous, de nous baigner dans la Loire.
    Ce qui rapproche ces deux anecdotes ? Le militant homophobe qui appelle tout azimut et le bigot qui a flairé une bonne recrue dans un gamin fragile ? : Ils ne lâcheront pas, ils ne lâcheront jamais, tenteront tout, tout le temps, chercheront la faille, sans cesse. Quand nous avons quitté Ali, son sourire tourné vers nous m'a fait froid dans le dos et m'a causé un malaise qui me travaille encore. Il veut l'âme du petit Saïd, il la veut absolument. Pas question de la laisser à l'enfer de l'athéisme. Il le harcèlera autant qu'il pourra. Quant aux autres, ils iront au seuil des mairies, se coucheront devant les voitures, iront bastonner du pédé dans les fêtes. Ils nous en feront baver. On a l'habitude. On sait. Ce combat n'a pas de fin.

  • Hétérogène

    Bon, si c’est vraiment un problème, ces couples homo, disons qu'on colle ensemble un homo et un hétéro et puis voilà.

  • Pensée unique

    L'humain se rêve individu, tandis que sa nature est grégaire et sociale. Le douloureux constat de ne pouvoir être une personne formant une pensée unique et originale, doublé de celui de ne pas se reconnaître dans les membres d'une foule, lui cause un accablement insoluble. De là, nombre d'envies de meurtres ou de fantasmes de fins du monde. Être enfin vraiment le seul, formuler enfin une pensée sans pareille. Soudain, nouveau constat : avec qui partager un tel bonheur ? Et le merdier recommence.

  • Les Maîtres du savoir

    Le monde est si complexe qu'il faut bien se résigner à faire des choix sans qu'ils se basent sur une vraie connaissance. Car l'erreur serait d'abandonner ces choix à ceux qui semblent mieux renseignés que nous. Prenons ce prix Nobel de médecine qui ne voit pas où est le problème des OGM ou ce spationaute qui regrette que les politiques ne lui aient pas donné, à l'époque, les moyens de faire LE saut de 34 km d'altitude « parce qu'ils n'ont pas d'imagination ». Quels hommes, quels cerveaux ! Quels cons !

  • Docteur ?...

    Je ne sais pas si ça a un rapport, mais j'écoutais Copé à la radio et je me suis mis à saigner du nez.

  • Cesser de lire, charmante Elvire

    Charles Juliet m'apprend « Dans la lumière des saisons », qu'il est possible d'abandonner la lecture, de ne plus s'inquiéter d'un livre qu'on laisse sans regret à lui-même, stérile et muet. Juliet a dans ce domaine une expérience que je n'ai pas. Je me révolte tout entier contre cette désinvolture. Mais la comprends. Ô, comme je la comprends !
    Arrêter la lecture, s'en réjouir -mais oui- être « moins encombré » et ainsi disposer « de plus de temps pour écrire ». C'est une tentation, c’est vrai, tant se produit à jet continu de choses à lire, de textes bien faits, tous défendables, intéressants. Renoncer à leur découverte ? Cela semble aussi impossible qu'espérer les connaître tous. « Il n'empêche que je suis étonné de ne pas vivre comme une petite tragédie le fléchissement de cette passion qui a tenu une telle place dans ma vie », avoue Juliet. Peut-être est-ce le destin de tout auteur : quitter le monde des livres, sans remords, sans angoisse, par la lecture d'abord, avant que l'écriture se tarisse, inéluctablement. Parce qu'il est temps. Bon sang, comme ça ressemble à une autre fin !

  • On recherche

    Hier soir, vers 20 heures, une nouvelle illusion a été perdue par M. Moulin, à Yssingeaux. Dans la nuit, la gendarmerie locale a suspendu les recherches, qui devaient reprendre dans la matinée. Chaque année, ce sont des millions d'illusions qui se perdent sans qu'on en retrouve la trace. Selon le professeur Brosno-Devarette, « cette hémorragie n'est pas inquiétante en soi, mais nous savons qu'une illusion perdue peut muter et qu'on peut la retrouver, modifiée, cristallisée sous sa forme religieuse par exemple. » Dès lors, que faire ? « Cesser d'en faire naître à tout bout de champ. Je tente de mettre au point un contraceptif, à base d'essence de lucidité. » nous confie le professeur. « Nous y arriverons » ajoute-t-il, et l'on voit clairement une petite illusion se former en lui, que le scientifique tente d'étouffer immédiatement.

  • Année Rousseau

    Ce soir, à la Médiathèque de Roanne : Conférence : « Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) : expérience d'une vie et naissance d'une pensée critique » par Claude Mazauric. C'est à 19 heures. Si vous passez par là, je crois que ça va être un beau moment.

  • Aquabon

    L'eau qui arrive chez nous depuis quelques semaines a une odeur de pétrole. Quand on se lave les mains, on a l'impression d'ouvrir un vieux bidon de fioul. Aucun danger, nous rassure le monsieur de chez Véolia, votre eau reste potable et propre à la consommation. Et je me souviens de cette charmante fontaine de pierre au milieu des fleurs, dans un hameau d'Auvergne, où nous n'avions pas osé nous ravitailler parce qu'un panneau disait « non potable ». Elle ruisselait d'une eau claire et musicale et avait un goût de printemps. Un endroit où le service public, vigilant, s'inquiétait excessivement de la vie du contribuable. Ici, quel intérêt a la vie d'un client ?

  • Métafiction

    L'important n'étant plus d'écrire mais d'expliquer pourquoi et comment l'on écrit et surtout quel effet cela fait d'écrire. Le métalangage, le discours sur l'expérience devenu scène où est simulée une attitude envers la littérature, assez sophistiquée pour nous paraître crédible à nous-mêmes. Je ne sais pas comment on va s'en sortir. En fermant nos gueules, peut-être ?

    Je dis ça et cependant on me trouvera en flagrant délit de discours sur l'expérience le 21 septembre à 18h30 19 heures à la Médiathèque de Roanne.

  • Dans la voix de Tom

    J'écoute "invitation to the blues" de Tom Waits, et je me dis qu'il ne pouvait pas chanter autre chose que cela. Les bars enfumés, les serveuses désarçonnées par la vie et l'attente des départs en bus, au fond de l'Amérique. S'il avait chanté autre chose, Tom aurait trahi. Trahi ce que la vie lui avait donné : cette voix-là. Vous voyez ce que je veux dire ? La vie nous fait un corps et ce corps vous destine à certains choix, pas seulement physiques, mais moraux. Je regarde mon corps et je constate que j'ai fait le choix moral de ne pas être Miss Monde. Sinon, vous pensez bien...

  • L'offense faite à Saint-Vladimir

    Comme toujours sous la plume de Raoule Ventilo, Libresprit nous a concocté un article complet et documenté sur l'affaire des Pussy Riot. A lire (si vous le voulez bien).

  • Petite voix

    On dira que Kronix a des indignations sélectives. C'est faux, je suis révolté par quantité de choses, de tous ordres, chaque jour. Je ne me crois pas obligé pour autant de vous en faire part, car sinon ce blog serait une litanie quotidienne de billets d'humeur. Celui-ci ne sera sans doute guère productif, mais je suis tellement atterré par ce qui vient de se passer en Russie (holà, Kronix s'attaque à Poutine, il a de l'ambition ce petit !), que je ne peux m'empêcher d'ajouter ma toute petite minuscule voix à celles qui se sont élevées, puissantes ou non, pour protester. Deux ans de camp pour les Pussy Riot (et un camp en Russie, excusez-moi, mais ça sent plus le goulag que la pension de jeunes filles). Deux ans ! Pour avoir chanté avec une cagoule sur la tête en levant les gambettes dans une cathédrale. Jugement crétin, minable, dégueulasse. Une démonstration supplémentaire des dangers de collusion entre État et Église. Bon, que de portes ouvertes, excusez-moi, je suis seulement bouleversé, je vais vous dire, par une chose : la tranquillité et le sourire de ces gamines à l'énoncé de ce verdict inique. Chapeau les filles. Comment se rendre utile, alors ? Faire en sorte que ce coup de colère produise des effets ? Écrire à l'ambassade de Russie en France, tiens ? Allons-y : Ambassade de la Fédération de Russie en France. 40-50 Boulevard Lannes. 75116 Paris, France.
    Vous pouvez aussi faire comme moi et appeler l'ambassade directement : 01 45 04 05 50. Après un répondeur bilingue, vous tombez sur un standardiste. Je lui ai personnellement fait part de mon indignation et lui ai demandé de transmettre mon message à qui il trouverait bon de le faire. Le standardiste a raccroché. J'ai comme dans l'idée que je ne dois pas être le seul à téléphoner. Je vais écrire aussi. Là, ils ne pourront pas raccrocher. Je vous tiens au courant.

  • Bon sentiment

    La litanie des souffrances reprend. Pas une année qui épargne les miens. Alors, on tient, comme ça. A quoi sert de partager de tels mots avec les passagers de Kronix ? Je crois confusément vous devoir une sincérité. Au fil des ans, fidèles ou ponctuels, vous venez pour partager un peu de la chaleur de notre tribu. Et bien, un membre de la tribu souffre, en cet instant. Je sais que ça ne change rien, mais l'idée que vous serez des centaines à penser à lui au moment où vous lirez ces lignes, aura un effet sur ses enfants, par exemple. Voilà, merci d'être venus. C'est bon pour la tribu humaine.

  • Avantage à l'amour.

    Ce qui m'émerveille depuis disons une bonne vingtaine d'années (je lance ce chiffre, il a ses raisons, mais trop longues ici à détailler), c'est la bienveillance des gens que j'ai rencontrés. Leur gentillesse à mon égard, leur générosité et leur faculté à pardonner mes petitesses et mes duretés. Tout cet amour m'a rendu meilleur, je l'espère, je le crois. En cela, il y a un peu de moi dans l'Ernest de mon dernier roman. On s'évertue aussi par la grâce de la douceur versée par les autres, sur nos têtes bénies. Élevés par une telle offrande, le moins que l'on puisse faire, c'est d'en redistribuer à son tour. Dans « Tree of Life », Malick montre un dinosaure qui renonce à dévorer sa proie et s'éloigne. Peut-être esquisse-t-il cette idée, que la douceur des caresses est née loin dans des temps immémoriaux, mais que son héritage se transmet depuis et se poursuit, jusqu'à la fin des temps. Comme des milliards d'autres, me voici un passeur de cette compassion héréditaire. Elle équilibre la cruauté du monde. Il ne faut pas négliger la force de notre bienveillance.

  • En réunion

    Je me souviens d'une réunion que j'avais mal préparée (pas du tout préparée, exactement) et je ne pigeais à peu près rien de ce qui se racontait autour de la table. Je suis donc resté muet aussi longtemps que possible, avec l'air le plus pénétré possible. L'ennui, c'est que le truc a marché et que, du coup, tout le monde me prenait pour le type le plus compétent de l'assemblée. On se tournait systématiquement vers moi et on n'arrêtait pas de me poser des questions auxquelles j'étais bien incapable de répondre. Là, j'engageai diverses stratégies : la moue dubitative (9 fois sur 10, le questionneur tente alors une nouvelle formulation de sa question, et aussi souvent, une autre personne prend la parole pour proposer une réponse. Si elle est bonne, vous faites « Voilà » sur le ton de l'évidence) ; variante : répondre par "qu'entendez-vous par là ?", le temps que l'autre se demande en effet, ce qu'il peut bien entendre par là, on est passé à autre chose. Autre forme : fixer le questionneur d'un regard indéfinissable. Là, tout le monde se tait, et le questionneur remballe sa question, persuadé d'avoir balancé une grosse connerie, et tous les autres le plaignent silencieusement d'avoir osé prendre la parole pour dire un truc aussi nul. Autre chose : Parfois, tout de même, noter la question en disant « je ne sais pas ; je regarde et vous dis ça » ; ça fait toujours humble, le mec sérieux qui n'a pas toutes les réponses, mais sait où les trouver. De temps en temps, balancer un truc marrant, en douce, au voisin ou à la voisine pour le ou la faire rire, genre : « P'tain, lui, il est trop à l'aise dans cette réunion ». En fin de réunion, aviser un type au hasard et lui dire : « Il faudra qu'on se voit, sur certains points ». C'est pour achever le tableau. Sinon, l'autre truc, c'est d'arriver tout essoufflé, dire : « On m'a envoyé ici, il s'agit de quoi ? ». Mais vous êtes pris pour un veau. Efficace (personne ne vous demande rien), mais un peu pathétique. Ou encore, si :  préparer sa réunion. Ça peut marcher aussi.

  • Foule sentimentale

    D'abord, il y a ce beau moment qu'on trouve sur le net (cliquer ICI). L'hymne à la joie. La sérénité du lieu, l'allant des musiciens, l'enthousiasme du public, l'étonnement, la joie, la joie partout. Beethoven sur toutes les lèvres, les enfants qui parodient le chef d'orchestre, les réactions saisies dans la foule. Un beau moment oui, vraiment. Et puis, passé le temps de l'émotion, le cynisme reprend ses droits. En tout cas sa fonction. Je ne suis pas coincé, pas bégueule ou blasé, non, j'aime être étonné, j'aime m'émerveiller, j'adore que la beauté et la générosité s'invitent comme ça, dans le quotidien des gens. Et justement. A la fin de la séquence, on s'aperçoit qu'il s'agit d'un événement festif organisé par une banque pour célébrer les 130 ans de sa fondation. On comprend alors la qualité de la réalisation, les trois ou quatre caméras placées stratégiquement, le professionnalisme du montage... l'orchestre, la mise en scène avec la petite fille au début. La foule autour était conquise, complice, joyeuse et émue. Je pense aussi que les musiciens ont, un instant, au paroxysme du crescendo, sincèrement joué pour le bonheur du public présent. Mais voilà, tout ça été rémunéré. Ben oui, qu'est-ce que tu crois mon Christian ? Qu'une formation de quarante musiciens plus les chœurs peut répéter, travailler, se produire dans la rue, juste pour la beauté du geste ? Que des techniciens, des cadreurs, réalisateurs, monteurs, preneurs de sons auraient comme ça, pour le fun, réalisé et diffusé à l'oeil autant de travail ? Tu crois que le monde c'est quoi ? Tu crois que la beauté se trouve où ? Elle est dispensée par les coffres de la banque, derrière les musiciens. La foule autour d'eux s'est sincèrement réjouie, elle a connu un intense moment de jubilation, de rêve. Mais le rêve a un coût ; C'est comme ça. On veut bien nous servir de la joie, mais il faut que ce soit rentable. Beethoven est recyclé par les marchands. Le bonheur du public à ce faux impromptu, l'émotion des internautes à la vision du clip, ce rêve de générosité, c'est à l'argent qu'on le doit. Je ne suis pas dépité, mais j'aimerais qu'un jour une banque par exemple, produise un tel spectacle sans s'afficher (même si c'est discret ici), vraiment pour le plaisir d'offrir de la joie, de la vraie, sans arrière-pensée, à nous autres, foule sentimentale qui a soif d'idéal, qui rêve d'étoiles, de voiles, que des choses pas commerciales.

  • Le point d'accueil

    Toujours, quand je viens de finir un roman, j'attaque le suivant. Cela n'a rien d'extraordinaire : j'écris souvent un livre par réaction au précédent. Ainsi, le fil de l'écriture ne se rompt pas. Il ne s'agit pas d'une règle, mais d'un fonctionnement qui ne m'a été rendu perceptible que par sa récurrence. Le roman que je viens d'achever est historique, long, extrêmement structuré et ouvragé. Esthétisant, en somme. Celui que je vais commencer aujourd'hui, sera actuel, court, sec, âpre. Je promets de ne pas y intégrer de scènes violentes et contrairement au précédent, je sais de quoi il parle.
    Cependant, une amie artiste m'a proposé avant-hier un petit exercice de style sur un thème qui peut recouper celui que je vais explorer dans ce nouvel opus. Pour elle, il s'agit de faire écho à un travail entamé expressément pour une médiathèque.  Pour moi, c'est l'occasion de travailler cette forme d'écriture que je veux utiliser maintenant. Commandé un an plus tôt, un tel texte aurait été de la veine chatoyante du « Musée des âmes vides » (voilà, je l'ai dit, c'est le titre de mon roman « historique »). La proposition de cette artiste intervenant aujourd'hui, il en résultera une forme courte, au scalpel. Il se trouve que c'est exactement le genre de texte qui convient à son travail. La vie apprend chaque jour que tous les éléments s'imbriquent constamment. Il suffit d'être à l'écoute de ce que j'appellerai son « point d'accueil ». Là où nous accueillons les autres avec facilité, parce que la porte n'est plus verrouillée.

  • Mouillé

    A-t-on bien considéré ce qu'il y avait de mou dans le pseudonyme de M. Poquelin ? Molière... une mollière est une étendue de sable et de vase, vaguement marécageuse, dans quoi le pied se prend et que le chasseur sobre évite. On peut mesurer dans ce choix d'un nom qui l'accompagna sa vie entière, le peu d'estime que l'auteur de théâtre avait pour sa propre personne et comprendre ainsi qu'il vienne sécher son humilité aux feux du Roi Soleil.