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rencontres avec des gens biens - Page 32

  • Dans la nuit

    Dans la nuit, une pensée s'est évanouie. Une vie.

    C'était quelqu'un de bien.

  • Entretien avec Laurent Cachard

    Plutôt que de faire une critique littéraire de plus (et de peu de valeur, car j'ai peu de compétences dans le domaine), Kronix a proposé à Laurent Cachard de répondre à quelques questions à propos de son dernier ouvrage : « Le Poignet d'Alain Larrouquis ».
    C'est le troisième roman de cet auteur révélé par la sélection Lettres-frontière en 2009, après « Tébessa, 1956 » et « La partie de cache-cache » et selon moi, le plus ambitieux, le plus riche. J'ai voulu le faire parler ici de choses qui hantent son travail depuis le début : Paul Nizan, les étranges relations des hommes et des femmes, la grande Histoire au-dessus des histoires de l'intime et bien sûr, l'écriture.

    Un bref rappel : « le Poignet d'Alain Larrouquis » raconte le cheminement d'un journaliste, Paul Herfray, qui « jouait pas mal au basket » dans sa jeunesse, et qui prend pour lui le tir raté du basketteur professionnel Alain Larrouquis. L'image du duel qui a initié ce désastre existentiel, figée encadrée dans sa chambre, revient dans ses souvenirs avec autorité pour lui rappeler que femmes, amitié ou métier, tous les choix de la vie sont suspendus, tout le temps. La vie n'est qu'une incessante suite d'hésitations. Les décisions en sont-elles vraiment ? Il n'y a bien que la grâce, dans l'amour, l'écriture ou le geste du sportif, qui fasse le tri. Pour le reste, croire qu'on a le contrôle est un leurre. On ne choisit pas le ballon qu'on vous passe, on détermine à peine ce qu'on doit en faire ; il n'y a que le ballon arrivé dans le panier qui confirme que vous avez fait le bon choix. A condition de ne pas tirer contre son propre camp.

    Interview, donc :

    Kronix : Dans tous tes romans (l'exception de « la partie de cache-cache » est un leurre, puisqu'initialement l'histoire du pays y était développée je crois, avant que tu fasses le choix de resserrer l'intrigue sur les enfants), il y a un rapport à l'Histoire (et à l'effort documentaire qui en est le corolaire) et je sais que tes projets vont amplifier ce phénomène. Après tout, Paul Herfray aurait pu se contenter, au col de Somosierra, de « déterrer » à sa manière le manuscrit de Paul Nizan, mais il se confronte d'abord à l'histoire des nations. J'y vois une manière de ne pas laisser tes personnages dans un présent où manquent les repères, de les arrimer à une genèse. Sans l'Histoire, ils seraient plus perdus qu'ils ne le sont.

    Laurent Cachard : C’est vrai. Peut-être parce que la question de la pertinence d’un livre s’est très vite posée à moi, même si je dois concéder quelques manuscrits inutiles qui m’ont pourtant aidé à savoir ce qu’il ne fallait surtout pas faire. Quand je m’attaque (le mot est juste, quand il s’agit d’un pan de l’Histoire) à ce qui deviendra « Tébessa, 1956 », je sais que je dois faire preuve d’une rigueur morale et documentaire que je ne m’étais encore jamais fixée. C’est une façon, aussi, de libérer le lecteur du simple intérêt (ou pas) de la petite histoire puisqu’il peut l’inscrire dans la Grande. J’imagine que ça détermine les personnages… Quant à Paul Herfray, il n’aurait pas pu déterrer, même métaphoriquement, « la soirée de Somosierra », justement à cause du postulat éthique : puisqu’il n’a jamais été retrouvé, il ne doit pas l’être. C’est un impératif catégorique. Ce qui ne m’a pas empêché d’en écrire une, de « soirée à Somosierra ». Mais elle fait partie de ces manuscrits inutiles dont je parlais. Auxquels on s’attache mais qu’on ne livre pas à la lecture.

    Kronix : Sur les conseils de Margot, Paul écrit un livre. Elle sait peut-être une chose : les écrivains ont ce pouvoir -et peut-être est-ce là leur seule force ou leur unique fonction- celle de faire du deuil (des êtres et des illusions) de la littérature. Est-ce que la vie n'est utile, pour un écrivain, que pour servir à produire de la littérature ?

    Laurent Cachard : C’est une vraie question problématique : elle appelle davantage de questionnement qu’elle apportera de réponses… Je dirais comme ça que je ne sais pas plus ce que c’est qu’un écrivain que ce que c’est que la vie : ce sont deux trucs qui me sont un peu tombés dessus, à vrai dire. Paul écrit un livre par accident, au sens phénoménologique : il ne l’aurait pas fait s’il ne s’était pas passé cet enchaînement de circonstances. Il n’éprouve pas la nécessité que j’éprouve moi de le faire. Quant aux deuils auxquels la vie nous confronte, aux renoncements, je dois prendre ma revanche sur eux en suspendant le temps, en conscience, le temps d’un livre. Je sais qu’il va gagner, au final, mais c’est ma revanche, oui. Une vanité parmi d’autres, mais qui ne manque pas de panache.

    Kronix : Je note le surgissement de l'érotisme dans "le Poignet...". D'ailleurs, je trouve ton héros, Paul, singulièrement vivant quand il raconte la chair. Le reste de sa vie, les échecs (qui ne sont pas si patents à mon sens) ou les réussites me le font paraître autrement dans une sorte d'engourdissement, de cocon.

    Laurent Cachard : Ça a été un vrai point d’achoppement avec mon éditeur. Dans sa première version manuscrite, écrite – il faut le savoir – alors que j’avais arrêté, irrévocablement, l’écriture de « la partie de cache-cache », les scènes érotiques avaient marqué les premiers lecteurs, dont un m’avait dit, à l’époque, qu’elles étaient encore trop cérébrales. Je les ai donc densifiées : après tout, je lis des scènes de ce genre un peu partout, et le PAL était prévu, initialement, pour que j’écrive autrement que comme j’avais déjà écrit. A la relecture de travail, l’éditeur m’a demandé de les « euphémiser » - c’était son mot. Mais il fallait bien que le lecteur sache quelle bête de sexe était Solène, et quelle amoureuse était Margot, qu’il les distingue. On a retravaillé, jusqu’à l’équilibre. Pour ce qui est de Paul, cet engourdissement, le mot est juste, cette espèce d’abandon de soi, de nausée, vient de ce qu’il pense être une damnation. Le fil rouge de mes romans. Est-il un raté ? Pas tant que ça, effectivement. Il est comme Larrouquis, en fait, puisque c’est l’idée : un perdant magnifique qu’on destine à l’oubli.

    Kronix : Que penses-tu de Paul, en tant qu'homme ? Moi, je le vois se complaire dans un échec tout relatif, chercher des réponses auprès d'un psy fuyant, se laisser aller au désir d'une Solène et laisser à une autre, Margot, la démarche de l'édition et même la décision d'écrire. Est-ce que tu me comprends si je te dis qu'il m'agace ?

    Laurent cachard : La complaisance est un mot fort, auquel j’ai été confronté dans ma vie d’homme et que j’ai souvent récusé. Comme je suis pugnace, j’ai montré que l’état que je voulais restituer est un état au-delà de la complaisance, là où on n’aurait pas idée d’aller reprocher à Baudelaire d’avoir écrit « le Voyage ». C’est immodeste mais c’est l’idée. Même récemment, quelqu’un m’a écrit que les écrits sur mon blog la troublaient jusqu’à ce qu’elle en saisisse la clé, enfin une des clés. Que Paul t’agace, oui, je le comprends : de bonnes âmes diront qu’il tergiverse et qu’il s’écoute parler. Mais ces bonnes âmes ne sont pas toujours, et même rarement, à la hauteur des engagements qu’elles prennent. Comme le psy, à qui j’ai donné le nom du cinéaste qui a le mieux, pour moi, restitué l’univers de la bourgeoisie, Michel Deville. Dans les adaptations des romans de Belletto, notamment. Pour moi, Paul est au-delà, encore une fois. Sauf que c’est Margot qui lui permet de se sortir de sa condition. Il lui fallait un tuteur pour la vraie vie, après avoir soumis la sienne, très jeune, au tir et à l’image de Larrouquis. Et pour arriver jusqu’à Margot, il lui fallait passer par Solène, au risque de perdre Margot : de l’initiation simple. Bon, pour continuer dans le ciné, Melvil Poupaud qui joue au volley-ball en se tenant le menton dans « Conte d’été », ça doit t’agacer aussi. Autant que Jean-Pierre Léaud*** ?

    Kronix : C'est l'indécision (au basket ou dans les choix intimes) qui prépare les défaites ?

    Laurent Cachard : Je suis à la fois l’acteur de ma vie et son spectateur, parfois effaré. Les défaites, j’en ai connu, j’en vois d’autres arriver : dans l’édition, la reconnaissance de mon travail. Pourtant, je ne pense pas être indécis, en tout cas, je le suis beaucoup moins qu’avant. Mais j’ai le travers des vrais sceptiques : toute direction pour moi se prend dans la conscience de son contraire, c’est pour ça que j’avance lentement. Au basket-ball, les grands joueurs ne doutent jamais, c’est un cliché qu’on entend tout le temps. Le sport collectif est un bon miroir de la place qu’on aura dans une société, « le fils du père » dans le roman en est un meilleur exemple encore que Paul. Je sais juste qu’au basket comme dans ma vie, si j’ai réussi quelque chose, c’est sur un plan esthétique, encore une fois. Et à mon âge, on commence à se dire que c’est déjà pas mal.

    Kronix : Est-ce que tu as renoncé, un jour, à écrire « Les Amours de septembre » ? Et cette frustration n'est-elle pas la source de tes récits (mon côté romantique) ?

    Laurent Cachard : J’adore ouvrir ce roman et voir que j’y ai accolé pour ma propre éternité le nom de Paul Nizan et de cette partie disparue de son œuvre. Je suis un post-romantique dépité, selon mon éditeur, qui a pourtant édité « Ouessant », mon poème en huit tableaux. Septembre est un bon mois pour les amours d’auteur, par ailleurs, nous à qui la plage convient peu, il faut le dire. J’ai bien peur que la vie me réserve bien plus de frustrations à l’avenir que je n’en ai connu jusque là. J’ai vécu, j’ai aimé, en être si imparfait et si affreux. J’ai des facilités dans certains domaines qui m’ont fait briller un peu, jusqu’à ce que je me rende compte, heureusement, qu’il fallait que je les fuisse. Alors oui, dans le PAL, (abréviatioj pratique de "Le Poignet d'Alain Larrouquis" -note de Kronix) il y a des histoires que j’aurais voulu vivre dans la vraie vie, mais j’ai appris, par terreur autofictionnelle, à distinguer les deux, ou à en jouer sur le mode de la fausse piste. Je n’écrirai jamais les amours de septembre nizaniennes, j’ai déjà dit que je ne m’en sentais pas le droit. Mais je ne renonce pas à vivre les miennes : après tout, septembre, c’est le début de l’automne, c’est à peu près là où j’en suis dans ma vie. Quand j’aurai fini « Aurélia* » et que ma « Camille** » sera éditée, je pourrai affronter mon hiver. Un peu moins frustré, alors ?

    * « Aurelia Kreit », histoire de l’exil d’une famille ukrainienne en 1905, sa traversée de l’Europe en ébullition.
    ** « Valse-Claudel », une nouvelle doublée d’un morceau éléctro-poétique.

    *** Laurent fait ici référence à mon agacement viscéral pour Jean-Pierre Léaud, qui a inspiré ce billet, ainsi que son commentaire, à lire.

  • J'y lis

    C'est à Gilly, Gilly sur Isère, qu'une équipe formidable, menée avec bonne humeur par Marielle Gillard, s'efforce de démontrer que la lecture est non seulement un bienfait (comme la thérapie de groupe, l'acupuncture ou la pilule du lendemain), mais un plaisir.

     

    Saluons la naissance de leur blog, et puis, à l'occasion, allons les voir.

    Vous pouvez y aller de ma part.

  • Son pré carré

    Avant la bonne action de soutenir une maison d'édition qui le mérite, la première motivation se trouve dans le plaisir de recevoir tous les trois mois environ, un magnifique petit carré de poésie "chic et pas chère" avec dedans des textes vivants, des mots de maintenant, de là, de ce temps. On sent l'ami RVB à deux doigts de laisser tomber, et qui lui en ferait le reproche ? tant la mode est à la mièvrerie (j'ai des noms, j'ai des noms !) et au "donnant-donnant" (je veux bien t'acheter tes trucs, mais faudrait d'abord me publier, hein ?), surtout que lui, il écrit, fichtrement. Et pas de ces préciosités pleines de "silence", "éclat", "nuées", "soupirs", "aube", "pépites de liberté" etc. (tous mots du poète qui m'énerve et que je ne peux pas nommer, étant l'ami d'une amie qui m'est très chère et que je m'en voudrais de fâcher) adressés à des silhouettes désincarnées, mais des mots qui heurtent et/ou qui caressent. Qui parlent des gens, quoi.

    Encore un motif pour s'abonner : le N°72 (à paraître en mars 2012) sera celui du bien-aimé Christian Degoutte.

    En tout cas, je vous conseille vivement de vous abonner cette année : le bulletin est sur son blog, ma foi très intéressant.

  • Coup de foudre

    C'est qu'il m'arrive d'être absolument, tout d'un bloc, tout surpris de l'être, amoureux des gens ! Parce que l'un d'eux, parce que l'une d'elles, révèle l'excellence de notre condition, élève d'un geste ou d'une parole la médiocrité de tous. Parce que d'un coup, sans prévenir, l'une ou l'un rachète toute la famille humaine. Et là, je suis comme un fou transi, un amant incapable de dire quoi et combien ; un amoureux émerveillé de sa maîtresse et qui en oublie, un instant, tout le mal qu'elle a pu lui faire.

  • Si tout va bien

    Si tout s'est bien passé, à l'heure où vous lisez ces lignes et depuis deux jours, nous sommes, ma douce et moi, sans chats, sans famille, sans internet, à 20 km de toute habitation, dans une petite maison de pierres au pied du mont Lozère. Au moment où j'écris ce billet (une semaine avant sa parution) rien n'est sûr encore, certaines contraintes peuvent nous obliger du jour au lendemain à renoncer à ce projet qui nous fait briller les yeux depuis des mois. En tout cas, si vous lisez  cela aujourd'hui, c'est que nous avons pu partir. Au programme : lectures, écriture, promenades, silence, isolement. Luxe, calme et volupté. Je vais tenter d'alimenter Kronix avant de partir pour garder le contact, mais si demain il n'y a pas de billet, ne vous en offusquez pas, pensez en amis à votre serviteur, à sa douce compagne, enfin seuls au cœur d'un paysage désertique, comme nous penserons à vous, avec bienveillance et tendresse. Nous n'aurons donc pas internet, je ne pourrai répondre ni à vos commentaires, ni à vos mails. N'oubliez pas d'aller vous faire dédicacer le dernier Cachard, au Tramway à Lyon, le 1er octobre à 18 h (nous, nous aurons à peine quitté notre petit coin de paradis, pour reprendre le prochain travail d'écriture avec le metteur en scène Podetti). Et je vous dis à bientôt.

  • Panier

    Au vu de quelques extraits savamment distillés par son auteur, je crois que le prochain livre de Laurent Cachard va confirmer les choix entrepris dans ses ouvrages précédents. Singularité de ton, montage discursif du monologue, réalisme construit par touches, données historiques et géographiques scrupuleuses, bienveillance aux destinées des humbles... Il faudra qu'un de ces jours un étudiant se penche sur l'univers de cet auteur-là. En attendant, je vous suggère de prendre goût à cette prose dans la bande-annonce vidéo qu'il a concoctée. Juste une réserve, en ce qui me concerne : c'est lu un peu rapidement. Mais autrement, tout est bon dans le Cachard.

  • La chasse au sujet *

    A présent que « J'habitais Roanne » est achevé, et sans nouvelle de mon éditeur (sinon d'inquiétantes, indirectes), je prends de la distance avec ce livre qui m'a demandé plus d'un an de travail. On est toujours incertain par rapport à ce qu'on vient de finir. Est-ce si intéressant, est-ce que cela valait tous ces efforts ? Probablement non. Et s'il ne paraît pas ? Et bien, ce n'est rien. Je passe à autre chose. C'est tellement plus passionnant d'ouvrir de nouveaux chantiers. Alors, maintenant ? Le travail ne manque pas. Reprendre entièrement ce roman-monstre des mes premières velléités scripturaires, production pourtant encensée par au moins un auteur important et plusieurs bons lecteurs, mais qui méritera une réécriture plus cohérente avec la forme littéraire à laquelle je suis parvenu, 15 ou 20 ans après. Ensuite, un scénario de BD. On s'arrache les cheveux avec Rivera pour trouver un sujet. Rivera avait envie de raconter la conquête du Mexique par Cortés. Le projet m'enthousiasme d'abord, parce que j'avais eu cette envie moi aussi, après la lecture d'une courte BD sur un « Pilote » de ma jeunesse. Je trouve l'angle le plus original, il me semble : donner le point de vue de La Malinche, cette femme incroyable qui a aidé Cortès à renverser un empire aussi vaste et puissant que l'empire romain à son apogée. Et puis, patatras : nous découvrons que le grand Jean-Yves Mitton a eu exactement la même idée et en a fait une série de 7 albums chez Glénat, en 2008. Rideau. Je pense ensuite à un épisode peu connu de la France du Moyen-âge : « la Croisade des enfants ». Vlan : tous les scénaristes étant à l'affût de bons sujets, je découvre une série chez Soleil qui traite du sujet. Bon, pas de panique. Hier, j'ai eu une révélation. Je crois, je crois bien que j'ai trouvé. Compte tenu de la course aux projets qui dans les maisons d'édition, je ne peux vous en dire plus. Vous apprendrez cela en temps et heures. En tout ca,s Rivera et moi travaillons déjà sur un début de série. Je la signe sous pseudo, mais puisque nous sommes ici entre nous, je vous donnerais quelques informations au moment de la sortie.

     

    * prononcer 20 fois très vite.

  • Chants - contrechants

    Il y a deux ans, Anne-Laure, éditrice et artiste, fondatrice de « la petite fabrique » était venue au premier salon de l’édition créative à Roanne –qui ne s’appelait pas encore ainsi d’ailleurs- et ma douce et moi avions été très séduits par ses livres d’artiste, leurs formes et leur originalité, le choix de ses textes, son attitude par rapport au texte et la qualité de ses gravures. Je ne sais comment, nous avons parlé écriture et il me semblait que j’avais un texte pour elle : les chants plaintifs, écrit d’après la symphonie éponyme de Gorecki. Le sujet l’intéressait, on en discute un peu, elle repart avec une version de ce texte. Un peu plus tard, Anne-Laure m’écrit : elle a décidé d’illustrer et d’éditer les chants plaintifs. Je suis évidemment bouleversé de joie. Son travail est d’une telle exigence, ses livres si beaux, que je vois dans notre collaboration une sorte d’apogée de mon travail sur la forme poétique. Nous avons raté l’occasion de nous voir assez longuement lors de la dernière édition des Edites, mais je commence à mieux connaître Anne-Laure, après quelques échanges de courriels. Je vois une artiste aussi éprouvée par le doute que je peux l'être (alors qu’elle possède un talent !...), prête parfois à tout laisser tomber mais aussi capable de tout reconsidérer alors que son travail a bien avancé. Récemment, elle a relu mon texte, mais à haute voix. Re-découverte ! Elle reconsidère les gravures déjà faites, repense l’ensemble sous l’aspect d’une mélopée, bref : revois sa copie. La sortie des quelques exemplaires du livre est pour cette cause, ajournée. Nous n’avions pas d’échéance précise, cependant. J'aime l'idée de cette attente, de ce mûrissement. Pour l'heure, vous pouvez vous faire une idée de son travail sur le site de sa maison d'édition. Et puis, bien sûr, je vous tiens au courant.

  • Thérapie

    Un coup de blues ? Hop, un petit coup de Florence Foster Jenkins, et tout de suite, la vie étincelle ! ce doit être au moins la troisième fois que je place ce lien sur Kronix, pardon aux fidèles (de toute façon, je n'en ai pas, bande d'ingrats), mais que voulez-vous, FFJ est la grâce incarnée, elle me réconcilie avec le genre humain mieux que mère Thérésa et plus instantanément que la mémoire de mes meilleurs jours. Alors...

    Pour les rares qui ne connaîtraient pas encore, j'attire votre attention sur les dangers d'une exposition trop longue. Enfin, vous apprendrez vite.

  • Demain, dès 16 heures

    Un nouveau rendez-vous pour les amoureux de lecture auxquels peuvent se joindre, si tant est qu'ils soient des êtres distincts, les amoureux de musique. Dans le cadre du festival de Musique des Monts de la Madeleine, dans la Loire près de Roanne,  vous êtes invités à venir nombreux chez Jean Mathieu, rue Chateaumorand à Saint-Haon-Le-Châtel à 16 heures, assister à un récital Musique et Poésie.

    Au programme : BACH  -  HUGO  -  WEBER  -  LAFORGUE - BOCCHERINI  -  NORGE  -  PAGANINI

    Distribution : Noël Anderson  violon ; Tae-Mi Song  violoncelle ; Jean Mathieu  voix

    Jean m'a demandé de lire "Désolation" un texte superbe de Laforgue qu'il m'a ainsi permis de découvrir. Je suis très fier et vais essayer d'être à la hauteur.

    C'est gratuit, comme toujours.

    A demain peut-être.

  • Encore un regard neuf sur ma vieille ville

    Je parlais ici du blog de Dom Lortha, photographe roannais anonyme (d'ailleurs, nous ne nous connaissons pas). Le mystérieux objectif consacre son nouveau blog à Roanne exclusivement (ce qui n'était pas le cas de "Regards"). Voici donc "Fragments de Roanne", un nouvelle vision esthétique de ma vieille ville.

    Je place Dom Lortha dans la lignée de celles et ceux qui ont longuement exploré les stigmates de Roanne, les Claustre, Lathuillière, Verdet, Bonnetin ou Loiseur. La différence est que lui est un amateur. Chapeau donc.

  • Dans le vent

    Non que cela m'obsède particulièrement, mais j'apprends par la dernière newsletter que mon avant-dernière contribution à ventscontraires (ils en ont publié une autre depuis) est la rubrique d'internaute la plus lue ce mois-ci. Et la lettre du rond-point de me citer et de me féliciter.

    Etrangement, sous la fierté, c'est un petit coup de déprime que je sens poindre en moi. Va comprendre !

  • A la force du poignet

    Quelques extraits nous avaient mis l'eau à la bouche, et ses opus précédents affirment que voici un écrivain qu'il ne faut pas perdre de vue : Laurent Cachard a annoncé la sortie officielle de son prochain livre : "le poignet d'Alain Larrouquis". Le 24 septembre à 18h, Laurent présentera son dernier roman à la Librairie Du Tramway à Lyon, et il ne sera pas seul. Ses complices de toujours viendront le soutenir : Eric Hostettler fera un mini-concert (un titre par roman plus un de "Trop pas!") accompagné par Gérard Védèche et Fred Dubois!

    Kronix saura vous le rappeler, vous inquiétez pas.

  • Pas mécontent

    Je vous parlais l'autre jour de la webrevue du théâtre du Rond-Point, vents contraires. Et bien, l'équipe de Jean-Michel Ribes a bien voulu accepter une de mes petites phrases. Une redite pour les lecteurs de Kronix, mais une découverte pour beaucoup, évidemment. Le petit texte est en une du journal en compagnie d'auteurs comme Michel Onfray, Eric Chevillard, Jean-Marie Gourio et, que voulez-vous, je ne peux m'empĉher de ne pas en être franchement mécontent.

  • Vents contraires

    Jean-Michel Ribes est partout, il sait encore étonner, il entraîne dans son sillage une frénésie de joyeux drilles, experts dans l'art de penser en biais. Cela s'appelle vents contraires, et c'est ma découverte du jour. Jouissif, vraiment.

  • Découverte

    Je découvre le blog d'un photographe roannais anonyme (ou faut-il suivre la piste laissée par le pseudo dont il signa son commentaire sur Kronix : Dom Lortha ?). Que je vous invite à découvrir à votre tour, parce que nom d'un chien, c'est magnifique.

  • Pas si mal

    Après tout, la mission suicide n'a qu'à moitié échoué : certes, la cible est intacte, mais tous nos hommes sont morts, c'est déjà ça.

     

     

     

    Et c'était la millième note de Kronix depuis sa reprise en 2008.

  • Ghost writer

    Fatigué de corriger son nègre, il explosa : "Ce n'est tout de même pas moi qui vais l'écrire, ce bouquin, non ?"