En hommage à nos valeureux comédiens, qui, en ce moment-même, triment sur Pasiphaé, la prochaine pièce de la compagnie Nu, je vous donne à lire ce texte. Sur scène, l'hymne ne sera pas donné intégralement, on n'entendra qu'un couplet et le refrain. Je valide la décision du metteur en scène, François Podetti, parce que c'est bien assez, en effet. La musique, épatante, est de Jérôme Bodon-Clair, et n'est pas éditée. Il faudra venir voir et écouter, c'est la meilleure (la seule) solution pour s'en faire une idée.
« Crétois, lève-toi
Souris au soleil de ton maître
Crétois, c'est par toi
Que notre pays va renaître
Populace aveugle et bête
Porte ton regard las vers le jour radieux
Reconnais en Minos celui qui te nourrit
Qui pourvoit à tes lois et remplace tes dieux
Qui enfante tes rois et soigne tes caries
Ô oui, il soigne les caries
Crétois, lève-toi
Souris au soleil de ton maître
Crétois, c'est par toi
Que notre pays va renaître
Ô Minos, Ô Minos, Minos,
Minos, Ô Minos mes paroles sont vaines
Tu m'éblouis, tu es grand, tu es beau, tu es...
Tellement tellement, et en plus t'as d'la veine
Tes ailes de géant t'empêchent de marcher
Et oui, t'empêchent de marcher
Crétois, lève-toi
Souris au soleil de ton maître
Crétois, c'est par toi
Que notre pays va renaître
Ô Minos, Ô Minos, Minos,
Éprouve-moi, appuie sur ma nuque ton pied
N'écoute pas tous ceux qui pleurent ta férule
Viens sur moi, je t'attends, assieds-toi sur mon nez
Car les vrais Crétois aiment que tu les bouscules
Ils aiment que tu les bouscules
Crétois, lève-toi
Souris au soleil de ton maître
Crétois, c'est par toi
Que notre pays va renaître
Ô paysan, suspends ton vol,
Et vous, matelots, suspendez vos labours,
Et toi, la Madelon, viens nous servir un bol,
Ah, qu'un chant trop pur abreuve tes amours
Échevelées, livides au milieu des tempêtes
Oui, au milieu des tempêtes
Crétois, lève-toi
Souris au soleil de ton maître
Crétois, c'est par toi
Que notre pays va renaître
Que notre pays va renaître »
C'est crétin ? Oui, c'est Crétois.