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Travaux en cours - Page 11

  • Paroles de Gord

    "Nous avons été élevés dans la conviction que l'espèce humaine se différenciait des autres par son goût pour la destruction, par sa perversité. En fait, dans notre manière de voir les autres espèces, il ne manquait qu'un peu de patience ou de temps. À la fin, nous aurions fait le constat qu'elles n'étaient en rien différentes de la nôtre. C'est ce monde, la complexion de cette nature, qui produit l'amour du meurtre."

     

    Extrait de "Les Nefs de Pangée" à paraître en décembre chez Mnémos.

  • Il te ruinera, Minos. Je sens sa colère.

    "Je suis Pasiphaé. Seule de ce nom, la première et la seule. J'ai l'éternité devant moi. Je flotte. On oubliera qui j'étais, mais Pasiphaé me survivra. Est-ce possible ? Est-il possible que ce soit à moi que pareille chose arrive ? Moi, qui n'étais rien ? Je comprends que je suis à l'amorce des choses. Tout ce qui suivra naîtra de moi. De mon ventre viendront tous les enfantements, tous les jaillissements. On dira mon nom pour énoncer demain. On mentira sur mon sacrifice. On mentira sur mon passé, ma vie, mes désirs. On écrira des contes à l'allure de vérité, on dira des rêves et des merveilles. Je le sais, je l'entends. Tandis que je souffre, on commence à fabriquer des splendeurs. On fouille les boues et les secrets, on élève des stèles. On en sait plus que moi. On dira d'Eve qu'elle a fauté, de Pandore qu'elle a trahi, de Madeleine qu'elle s'est vendue. On dira de moi. On dira de moi... Ah ! Mon amour, mon amour. Dédale, à moi !"

    Et Aurore Pourteyron dit ça avec une justesse, une qualité d'intention... Vous savez, comme certains lecteurs, certains comédiens sont plus intelligents que les auteurs.

  • Noué

    Il m'est arrivé plusieurs fois de m'épouvanter tout seul en écrivant une scène, dans un roman. Les séances de torture dans Le Baiser de la Nourrice, une affreuse scène sadique vers la fin de Mausolées, m'ont parfois fait penser « mais il faut vraiment être malade pour écrire des choses pareilles ». Je suis allé assister à plusieurs répétitions de Pasiphaé et, disons-le tout net, la scène de « l'acte », en milieu de pièce, me remue à chaque fois, et à chaque répétition de plus en plus fort. Je suis ébahi par la violence contenue dans mon propre texte, son côté dérangeant (rien n'est montré, bien sûr), et complètement admiratif de l'engagement des comédiens. Notamment, pardon pour les autres qui font aussi tellement de merveilles, pour Aurore Pourteyron qui empoigne le rôle-titre avec un courage insensé. Après chaque répétition de cette scène-clé, alors que j'ai l'estomac noué, que j'ai l'impression d'être vidé, elle est prête à recommencer et moi, je me demande comment j'ai pu me permettre d'infliger ça à une femme. Le 9 janvier, au théâtre, il n'est pas impossible que des personnes n'en supportent pas d'avantage et quittent la salle à ce moment-là. Elles auraient tort : ce n'est qu'un début !

  • Surpoids

    Mon éditrice avait dit : « Je verrais bien un roman ambitieux, un gros pavé, plus que Mausolées. » Et bien, à ma grande surprise, c'est bel et bien ce que je suis en train de produire, chapitre après chapitre. Et je devine, vu le rythme pris, que le mois de janvier, bien qu'il sera très chargé (voir la note de demain), sera celui de l'achèvement de la première mouture des Nefs de Pangée.
    De l'avantage d'avoir arrêté de travailler (j'insiste, excusez-moi, mais sans cela, il m'aurait fallu renoncer pour me consacrer au livre suivant). Je vous dis ça et j'oublie l'essentiel : belle fin d'année à vous. Soyez heureux au moins jusque là. Après...

  • 2015 en vue

    Parce que 2014 est passée. Une année exceptionnelle pour moi, oui, avec trois publications successives. Lucifer Elégie et Nos Futurs chez Sang d'Encre, La Joyeuse au Réalgar et L'Affaire des Vivants chez Phébus. Sans compter les rencontres, les moments précieux, les amis, les librairies, les lecteurs, les rencontres, les rencontres... Il me faudrait des pages et des pages pour tenter un bilan de l'apport de cette année folle. Mais il faudrait parler des deuils, des souffrances, qui ne furent pas moindres. Il faudrait évoquer, sans espoir que cela compense mais tout de même, atténue et adoucit, la décision radicale de cesser de travailler et de me consacrer à l'écriture. Quelques nuits blanches, de mauvais réveils, des calculs faits et refaits et puis, finalement, l'entrée dans un quotidien, une normalité de la fonction d'écrivain à plein temps. Statut fort bénéfique, puisqu'il me permet aujourd'hui, entre autres, d'envisager de boucler un manuscrit (imposant) pour les éditions Mnémos et enchaîner avec un prochain roman pour Phébus. Je vois aussi se multiplier les propositions. Pas le Pérou, mais des perspectives qui rassurent, nous confortent, ma douce et moi, dans le choix que nous avons fait en avril, de changer de vie. 2015 sera l'année de Pasiphaé, des Nefs de Pangée et, c’est très probable, de Voir Grandir. De tout cela, évidemment, il sera question sur Kronix. Ce blog où, il y a seulement six ans, je disais mon désespoir d'être jamais édité.

  • En cours d'écriture

    'Et voici que les premiers humains depuis peut-être mille ans, étaient enterrés dans le lieu le plus sacré de leur espèce. Ils étaient désormais chez eux. Ce sont les morts qui enracinent un peuple. '

     

    Les nefs de Pangée. Sortie prévue : Décembre 2015.

  • De l'imaginaire

    S'il y a un intérêt à travailler sur un roman ressortant des « littératures de l'imaginaire », il réside notamment dans les capacités du genre à explorer des concepts inédits, impossibles à traiter dans des formes de récit plus classiques. Par exemple, pour Les Nefs de Pangée sur quoi je m'acharne actuellement, je veux faire saisir la sensation du retour à la terre d'un peuple entier, contraint de vivre depuis plus de mille ans sur la mer. Pour eux, tout est étrange, différent, pas hostile mais inédit. Ce qui oblige l'auteur à comprendre, au fond, ce qui fait l'essence de notre présence sur le sol, et ce qu'on y perçoit sans jamais y prêter attention. Une démarche assez proche de celle de la poésie, en fait.

  • Pasiphaé - Extrait

    Mais qu'est-ce que c'est que cette pièce ? vous demanderez-vous, après l'écoute de ce discours.

    C'est Pasiphaé, sur scène le 9 janvier à Roanne.

    Ici, le Ministre des Affairistes étrangers, interprété par François Frapier, évoque la venue du Président de Sablurie, le tyran El Mammuchi.

     

    [on aura corrigé, bien sûr : "je les voue aux Gémonies" et "je les stigmatise"]

     

  • Rendez-vous le 9 janvier

    Dédale : Mon vénéré maître disait : « de temps en temps, pose ta vie sur la scène, assieds-toi en face, et regarde si le spectacle te convient ».

  • Hymne de Crête - Version intégrale

    En hommage à nos valeureux comédiens, qui, en ce moment-même, triment sur Pasiphaé, la prochaine pièce de la compagnie Nu, je vous donne à lire ce texte. Sur scène, l'hymne ne sera pas donné intégralement, on n'entendra qu'un couplet et le refrain. Je valide la décision du metteur en scène, François Podetti, parce que c'est bien assez, en effet. La musique, épatante, est de Jérôme Bodon-Clair, et n'est pas éditée. Il faudra venir voir et écouter, c'est la meilleure (la seule) solution pour s'en faire une idée.

    « Crétois, lève-toi
    Souris au soleil de ton maître
    Crétois, c'est par toi
    Que notre pays va renaître

    Populace aveugle et bête
    Porte ton regard las vers le jour radieux
    Reconnais en Minos celui qui te nourrit
    Qui pourvoit à tes lois et remplace tes dieux
    Qui enfante tes rois et soigne tes caries
    Ô oui, il soigne les caries


    Crétois, lève-toi
    Souris au soleil de ton maître
    Crétois, c'est par toi
    Que notre pays va renaître

    Ô Minos, Ô Minos, Minos,
    Minos, Ô Minos mes paroles sont vaines
    Tu m'éblouis, tu es grand, tu es beau, tu es...
    Tellement tellement, et en plus t'as d'la veine
    Tes ailes de géant t'empêchent de marcher
    Et oui, t'empêchent de marcher


    Crétois, lève-toi
    Souris au soleil de ton maître
    Crétois, c'est par toi
    Que notre pays va renaître

    Ô Minos, Ô Minos, Minos,
    Éprouve-moi, appuie sur ma nuque ton pied
    N'écoute pas tous ceux qui pleurent ta férule
    Viens sur moi, je t'attends, assieds-toi sur mon nez
    Car les vrais Crétois aiment que tu les bouscules
    Ils aiment que tu les bouscules


    Crétois, lève-toi
    Souris au soleil de ton maître
    Crétois, c'est par toi
    Que notre pays va renaître

    Ô paysan, suspends ton vol,
    Et vous, matelots, suspendez vos labours,
    Et toi, la Madelon, viens nous servir un bol,
    Ah, qu'un chant trop pur abreuve tes amours
    Échevelées, livides au milieu des tempêtes
    Oui, au milieu des tempêtes


    Crétois, lève-toi
    Souris au soleil de ton maître
    Crétois, c'est par toi
    Que notre pays va renaître
    Que notre pays va renaître »

     

    C'est crétin ? Oui, c'est Crétois.

  • Au laboratoire

    Depuis mardi, et jusqu'à la fin du mois, les comédiens de la compagnie NU sont à la tâche. Ils travaillent chaque jour dans nos locaux de la Livatte, à Roanne, pour intégrer le texte et les chansons de Pasiphaé, qui sera jouée d'abord au Théâtre de Roanne le 9 janvier. Pour une fois, il semble que je vais pouvoir réaliser un vieux fantasme : découvrir la pièce la soir de la première. En attendant, Aurore Pourteyron, François Frapier (en remplacement de Philippe Noël qui ne pouvait finalement pas être là) et François Podetti, ont engagé les répétitions de cette « farce musicale » qui, quelle que soit sa réception, aura marqué un tournant dans les productions de la compagnie. Et, oui, je travaille déjà sur la prochaine, Minotaure, qui sera une autre forme, une chose poétique plus proche de l'installation d'art contemporain que du théâtre. L'autre nom de la compagnie c'est « laboratoire », alors on expérimente, que voulez-vous. En attendant, je travaille des jours entiers sur « Les Nefs de Pangée » et, surprise, j'ai l'impression que ça va être un roman plus intéressant et riche que je pensais.

  • Voir grandir "Voir Grandir"

    Quelle frustration ! Je ne peux pas, je ne peux pas mettre en ligne ce qui motive cette énorme frustration, mais je vous assure, je suis tout ébaubi : le compositeur attitré de la compagnie Nu, le musicien de chacune de mes pièces en fait, travaille en ce moment sur la mise en chanson d'une série de textes que je lui ai dédiée. Cela s'intitule « Voir Grandir » et vous avez pu avoir un aperçu des thèmes via Kronix, qui en a publié quelques extraits. Chaque semaine ou presque, Jérôme Bodon-Clair m'adresse les fichiers de ses somptueuses maquettes, qui sont à chaque fois un tel régal, un tel régal... Ah, j'ai hâte de pouvoir vous faire goûter ses mélodies, ce travail hors-normes, prélude à un « vrai » album !
    L'aspect original de cette production tient dans la manière dont nous avons abordé sa construction. Après la superbe expérience musicale de Jérôme sur « Nos Futurs » et « Lucifer Elégie », nous sommes convenus qu'il ne fallait pas changer de méthode et j'ai donc écrit les textes de l'album sans tenir compte d'une possible mise en musique, d'une versification, rimée ou pas. Une sorte de poésie brute, telle que vous la découvrez dans les billets intitulés « Voir Grandir », sur ce blog. C'est à partir de ce matériau non conventionnel que Jérôme travaille. Et cela donne forcément une forme différente, des mélodies qui épousent la musique du texte, enfin une vraie découverte pour nous tous. Et ce n'est pas fini : l'autre comparse de la compagnie Nu, Marc Bonnetin, va au final s'emparer de tout ça et imaginer des sortes de vidéo-clips (là aussi, forcément en marge des clips existants). Tout ce travail, avec des bribes d'écriture préparatoire, des infos, des photos, sera l'an prochain mis en ligne sur un site dédié. J'ai hâte de vous faire partager cette merveilleuse aventure, cette histoire aussi amicale qu'artistique.

  • Voir Grandir

    Et vous, que dites-vous ? Quelles sentences mûrissez-vous dans les lignes archaïques ? Et nous. Nous. Tant pis, nous resterons à l'abri. Tant pis. Aveugles, sourds, autruches, pas indifférents mais égoïstes, pas détachés mais conscients de ne rien pouvoir. Ô les temps redoutables, Ô les désastres que vous préparez ! Allez au massacre, faites-vous mal, rejetez-nous dans l'impuissance. Vous ne nous épargnerez pas, je le sais, mais venez tard, laissez-nous un peu de répit. Que nous soyons repus de tous nos festins quand vous viendrez enfoncer la porte.

  • Voir Grandir

    Quel adulte, quelle fée, quel apôtre ? Grandis, allons grandis ! Fais vite, j'ai hâte de te connaître. De savoir la personne dont tu n'es que l'amorce. Une personne vraie. Je me réjouis de découvrir celle que tu seras, avec qui je jouerai sur les mots, à qui je conterai mes joies. Une personne tout entière, avec ses grandeurs et ses failles. Grandeurs et failles qui ne seront pas miennes. Dépasse-moi, sois grand, allons grandis ! Grandis et montre-moi, dis-moi ce que tu penses, partage, fais-moi tes confidences. Que j'apprenne de toi, que tu me dises demain. Demain qui t'appartient, demain que tu comprends, demain qui est ton monde, déjà, où je suis un enfant.

  • Relativiser

    Je l'avoue, il a pu m'arriver tout récemment, de m'inquiéter du trop de chantiers d'écriture que j'ai à gérer. Produire, entre autres, un roman qui soit « un livre ambitieux, à la hauteur de Mausolées » (dixit mon éditrice), d'ici le mois de juin 2015, et enchaîner avec un roman « historique » dont j'ai promis le manuscrit pour décembre de la même année à mon autre éditeur, cela génère des moments de panique. Et puis je me souviens des temps où être seulement édité était de l'ordre du fantasme, et je me remets au travail, dix heures par jour, avec enthousiasme et une sorte de reconnaissance.

  • En attendant

    Godot chante généralement en Anglais. Godot est extrêmement talentueux, Godot est un bosseur infatigable, et c'est la moindre de ses qualités. En ce moment-même, Godot s'empare d'une série de textes dont Kronix a dévoilé quelques extraits. Godot mitonne ce que je serais tenté d'appeler un bijou, une perle, une merveille. L'élaboration d'un album est un long long voyage, un périple, une odyssée. Un autre partenaire rejoint l'aventure et va apporter la magie de ses images. Au terme de tout ça, je suis très confiant, je suis sûr qu'on va vous épater. Vous l'avez compris, Voir Grandir sera le beau projet de 2015, après Pasiphaé et avant Les Nefs de Pangée, autant de façon pour moi d'aborder l'écriture, et de rencontrer des gens de qualité. Je vous tiens au courant, bien sûr, d'ici la fin de l'année je pense, un site dédié vous contera les escales de cette grande traversée.

  • La sanction des artifices

    Dans le roman sur lequel je travaille (encore situé dans l'Histoire), je vais me permettre de faire ce que je m'étais plus ou moins interdit dans "L'Affaire..." : mettre en scène des personnages ayant existé. Ce seront des personnages secondaires, mais tout de même, il faut que je me fasse une opinion sur Marie-Antoinette, son architecte, Louis XVI, etc. Comment faire ? Car je m'étais jusque là censuré en arguant qu'il est impossible et prétentieux de croire qu'on peut le moins du monde accéder à la vérité d'une époque, surtout si elle est lointaine (même proche, même une génération, et encore dans notre propre archéologie : suis-je vraiment sûr de ma façon de penser quand j'avais douze ans ?). En fait, la solution que j'ai adoptée est que tous les personnages du roman -et ce que nous pouvons savoir de leurs pensées et réactions- seront passés par le filtre du regard d'un personnage qui lui, est fictif.
    Je crois que ça se tient.

  • Voir Grandir

    On n'évite pas les ombres, quand le soleil est bas, on n'évite pas les ténèbres des gouffres. Y'a pas que des saillies, il y a des abysses, de mauvais précipices. Des fois ça grouille et tu es pris de doute. Est-ce bien là que je vis, à ça qu'on me destine ? Des fois, le soleil est plus fort et l'ombre plus opaque. Alors mon doux péril, ma ressemblance, le froid t'enveloppe, alors la peur applique sur ta nuque la mouillure de ses lèvres. Ce n'est pas que l'on soit mauvais. C'est qu'on est bête. C'est que la clarté sur nos têtes allonge sur la terre de noirs épouvantails. Et pour quelques uns, les silhouettes étendues sont un désir de cadavre. Il faudra faire avec. Les ombres t'accompagnent, elles font des grimaces qui ne te ressemblent pas. C'est pourtant toi, petit, crois-moi, c'est pourtant nous, tout aussi bien. Il faudra faire avec.

  • Voir Grandir

    Je ne t'en dis pas plus, tu ne me croirais pas, je ne t'en dis pas plus. Grand ouvert garde-toi, tout prêt à te confondre, à t'étonner de tout. Une planète entière t'offre de quoi aimer, c'est beaucoup, cette offrande, Grand ouvert garde-toi, tout prêt à te confondre. Des cieux frangés de palpitations vertes, un givre de banquise couché sous les étoiles, une sonate, les jeux d'eau dans la villa d'Este, une pavane dédiée à une infante, des cors qui appellent Siegfried et des trains de nuit inaltérables, une tempête, un champ de blé, une rivière sous le vent, des déserts cuivrés, des cathédrales et des forêts, des géants sous les flots, ils ont pensé à tout, les âges d'avant toi, ils ont tout fait pour t'épater, en prévision du jour. Je ne te dis pas tout mais je peux te dire encore. Des palettes enivrées de colère ou des marbres laiteux, des danses africaines, des chants réinventés, des chorales, des cascades, des bleuets, des précipices et des sommets, des soleils endormis sur la grève, et les trésors à venir, ils ont pensé à tout, les âges d'avant toi. Je ne t'en dis pas plus, tu ne me croirais pas, je ne t'en dis pas plus.

  • Voir Grandir

    Et dire qu'on a fait ça, ma belle. Ma belle, on l'a fait. Toi plus que moi, d'accord. D'accord je veux bien. Tu as l'avantage du sang. L'avantage de l'eau, l'avantage du lait. Tu as l'avantage. Mais tu veux bien ? Qu'on partage cette victoire ? Je réclame l'égalité des sexes.
    Et dire que nous n'étions que nous. Que nous avions ce partage à venir, cet opéra, ce drame, cette musique de chambre. La part humaine la meilleure de nous deux, ajoutée au chant des Hommes, une voix de plus dans la grande chorale, que personne ne distinguera que nous. Nous saurons toujours cette voix, nous la saurons parmi des milliards. Et dire que nous avons porté au jour cet impeccable chant. Toi plus que moi, d'accord. D'accord je veux bien. Tu as l'avantage du sang. L'avantage de l'eau, l'avantage du lait. Tu as l'avantage. Mais tu veux bien ? Qu'on partage cette victoire ? Je réclame l'égalité des sexes.