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kronix - Page 116

  • Beau, mais sec

    Il y avait aussi un conseil scientifique sur l'île de Pâques, qui disait chaque année aux habitants : attention, nous n'avons plus que 3000 arbres, attention, plus que 350, attention, nous n'avons pas tenu les objectifs de notre dernière résolution et nous n'avons plus que 50 arbres. Si ça continue... Les autres faisaient : ah ouais, carrément ouais, ils ont carrément raison, faut faire gaffe. Les derniers arbres, ils les ont coupé pour poser sur les pelouses des nains de jardin qui aient un peu de gueule.

  • Prends ça

    « Moi aussi, je voulais écrire un roman. J'avais une idée... »
    « Une seule ? »

  • Mauvais sens

    Dans la rue, j'entends : "Ce nul, il ne trouverait pas une aiguille dans une botte de foin". Je m'interroge : depuis quand a-t-on retourné l'image de la chose la plus difficile qui soit en celle d'une épreuve qui ne demande qu'un peu de méthode ? D'autant plus qu'une aiguille, plus personne ne sait ce que c'est, quant aux meules de foin, il y a belle lurette qu'elles sont remplacées par d'énormes rouleaux impénétrables. Mais si ça se trouve, celui qui a proféré cette phrase, parlait comme un livre. Je veux dire : très mal.

  • Sur tous les fronts

    L'autre jour, ma douce reçoit un appel. Sous couvert d'un sondage, on lui demande : « Pour ou contre le mariage homosexuel ? », ma douce répond qu'elle est pour. Le correspondant raccroche instantanément. Ce n'était donc pas un sondage, mais un appel militant : si ma douce avait dit oui, l'autre aurait tenté de la convaincre de se joindre à la manif.
    Autre chose : appelons-le Saïd. Saïd est un jeune garçon qui a eu d'énormes difficultés dans son enfance et sa jeunesse. Il est fragile mais s'en sort aujourd'hui par la Break Dance et des projets de scénarios. Il est ouvert, curieux, complexe, fin... et athée. Avec lui dans la rue, nous marchons. Et croisons Ali (appelons-le Ali), que nous connaissons tous les deux, mais avec qui j'ai rompu le contact depuis qu'il verse dans l'islam fondamentaliste. Il nous salue et dit à Saïd : « Il faut absolument que tu viennes... (suit une fin de phrase en arabe pour que je ne comprenne pas, mais j'ai assez de notion pour reconnaître un dérivé du mot Madersa, l'école coranique) ». Intimidé, Saïd grommelle quand ? C'est pas évident, etc. Ali sort une super tablette : « demain soir, 17 heures. » Saïd : « non, je peux pas. » Qu'à cela ne tienne : « Tel jour, plus tard. » Saïd se démène pour ne pas lâcher prise : non, vraiment, il est très pris. Ali, beau joueur, fait comme si : « Pas grave, passez une bonne soirée ». Sourire et tout. Il a autant envie que nous passions une bonne soirée que nous, de nous baigner dans la Loire.
    Ce qui rapproche ces deux anecdotes ? Le militant homophobe qui appelle tout azimut et le bigot qui a flairé une bonne recrue dans un gamin fragile ? : Ils ne lâcheront pas, ils ne lâcheront jamais, tenteront tout, tout le temps, chercheront la faille, sans cesse. Quand nous avons quitté Ali, son sourire tourné vers nous m'a fait froid dans le dos et m'a causé un malaise qui me travaille encore. Il veut l'âme du petit Saïd, il la veut absolument. Pas question de la laisser à l'enfer de l'athéisme. Il le harcèlera autant qu'il pourra. Quant aux autres, ils iront au seuil des mairies, se coucheront devant les voitures, iront bastonner du pédé dans les fêtes. Ils nous en feront baver. On a l'habitude. On sait. Ce combat n'a pas de fin.

  • Hétérogène

    Bon, si c’est vraiment un problème, ces couples homo, disons qu'on colle ensemble un homo et un hétéro et puis voilà.

  • Happy Beaufday

    La réception commencera par un rappel de vos crimes, puis il y aura le témoignage d'une de vos victimes et, après une visite des camps et des charniers, la soirée s'achèvera par un son et lumières des ruines de la dernière ville que vous avez bombardée. « Mouais, je ne sais pas... » maugréa le dictateur qui n'aimait pas les hommages trop ostensibles, même pour son anniversaire.

  • Hypnose collective

    Hier, une cinquantaine de personnes sont venues s'endormir au son de ma voix. Non, je vous assure : j'en ai vu, paupières tombées, épaules affaissées, se retenant de bailler. Je crois que je vais me reconvertir.

  • Rencontre de novembre

    Ce soir, à 18h30, nouvelle rencontre autour de mon livre "J'habitais Roanne", au musée Déchelette, à l'invitation des A2MR : les Amis du Musée et de la Médiathèque de Roanne.

    En attendant, une courte mais sympathique évocation de ce livre sur ce blog.

  • L'imposteur

    C'est une chose assez incroyable, quand on y pense, d'inspirer de l'amour. Nous savons bien tous quelle est notre valeur, au fond, et qu'elle n’est pas si grande. Nous savons tous que nous ne méritons pas d'être aimés. Je me suis toujours senti plus petit que l'amour que j'inspirais. De la même façon, j'ai toujours pensé que j'aimais mal ou pas assez. Parce que tout l'amour qu'on me donnait dépassait mes moyens de paiement. J'ai une sacrée ardoise depuis le temps.

  • Chut...

    Il n'y aura pas de billet aujourd'hui. Pas d'autre que celui-ci, ces quelques mots laissés à votre compréhension. Je suis occupé aujourd'hui. Je m'occupe de ma douce. Je n'ai pas le temps. Pas le temps pour vous. Je souris en écrivant ces mots, parce que je vous devine souriant en les lisant. Si vous n'étiez pas des êtres bienveillants, nul doute que vous ne seriez pas fidèles à ce rendez-vous quotidien.

  • Encore un moment

    Si je disparais, elle ne fera pas semblant. Si je disparais, elle n'essayera pas de jouer la tête haute, l'orgueil, la douleur réprimée entre les mâchoires. Si je disparais, il n'y aura pas de chansons, pas de parlottes, pas de repas, de réception, d'accueil, de mots pour faire sourire du deuil, pour se dire : j'ai mal mais je vis. Si je disparais, elle me l'a dit, ce sera le malheur qui empoigne tout le corps et le démembre, le jette en vrac au sol. Je le sais, ma douce m'a prévenu : elle ne s'en remettra pas. Alors, j'ai décidé d'être immortel. Encore un moment.

  • Des choix qu'on nous impose

    Vous avez sûrement réfléchi à ça, alors je vous le demande : qui a décidé de façon si peu démocratique que le camembert serait de forme circulaire et que le rouge signifierait « danger » ?

  • L'art textile tisse sa toile

    Un autre magazine, exclusivement sur le net, celui-là, et encore : pour les possesseurs de tablette et autres écrans miniatures coûteux qui demandent la spoliation du sous-sol africain. L'info me vient de Catherine Chanteloube, artiste textile magnifique dont vous pouvez découvrir le travail ici. Et elle n'a pas besoin de tablette, elle. Son message :

    "Si vous avez à portée de main un androïd ou une tablette, vous pourrez découvrir un dossier consacré au textile dans l'art, créé par ArtsHebdoMédia (www.artshebdomedias.com) mais uniquement disponible sur AppleStore et Google Play (téléchargement gratuit). On appelle ça un e-mag !
    AppStore : http://itunes.apple.com/fr/app/arts-hebdo-medias/id530201169
    Google Play : https://play.google.com/store/apps/details?id=com.artshebdomedias.mag"

     

    Je pense que c'est bien, puisque Catherine le dit et qu'elle a toute ma confiance. je n'ai pas pu vérifier : comme vous l'aurez compris, je n'ai pas de tablette.

  • Sauf contre-indications

    « Ne pas s'abstenir de vouloir s'empêcher de décider de ne pas franchir cette porte, sans désaccord avec vous-même ». Le temps que le témoin de Jéhovah comprenne, vous êtes déjà sorti de la maison, et loin.

  • Des femmes résistent

    Pierre-Yves Ginet, photographe roannais (dont ceux qui ont lu "J'habitais Roanne" ont déjà entendu parler), se passionne depuis des années pour toutes ces femmes qui, partout sur la planète, oeuvrent pour une humanité meilleure. Cela passe souvent par une amélioration de la condition féminine, mais pas seulement : leur combat est utile pour tous. Pierre-Yves m'annonce la création de ce magazine auquel il participe. Voici la présentation du numéro zéro, consultable en ligne. Pour ma part, évidemment, je vais m'abonner, et je vous invite à rejoindre nombreux ce mouvement. J'ouvre les guillemets et laisse la parole aux créateurs de "femmes en résistance" :

    "Avez-vous eu des informations sur la blogueuse syrienne Razan Ghazzawi ? Sur l’avocate chinoise Ni Yulan ? Sur les activités de la maison des femmes de Saint-Martin d’Hères ? Sur la résistance des Congolaises face aux violences sexuelles ? Sur les questions concernant les droits des femmes en France, Belgique ou Suisse ?...
     
    Dans les médias, moins de 24 % de l'information est consacrée aux femmes. Et encore, elles sont souvent cantonnées à des thèmes dits “féminins”, quand elles ne sont pas présentées comme victimes. Afin de contrer cette image stéréotypée, l’association Femmes ici et ailleurs, en collaboration avec le photojournaliste Pierre-Yves Ginet, s’attèle depuis dix ans à faire connaître celles qui écrivent l'Histoire de notre temps. Tout en agissant en faveur de l'égalité, diffuser ce type d’informations permet de changer le regard et incite à l'engagement citoyen.

    Aujourd’hui, nous lançons le magazine “Femmes en résistance”. Ce trimestriel met en lumière ces femmes, d’ici ou d’ailleurs, anonymes ou connues, qui font bouger les lignes. Dénoncer les atteintes aux droits des femmes, souligner les bonnes pratiques en faveur de l’égalité, révéler les violences et les avancées, qu’elles soient domestiques, économiques ou sociétales, témoigner de la force des victimes qui ont su se relever et s'engager... Telle est  aussi notre démarche.

    Vous trouverez ci-joint le n°0 de Femmes en résistance de mars/mai 2012 (exceptionnellement en numérique). Nous joignons également un bulletin d'abonnement ou de soutien, pour les prochaines publications. Nous vous remercions de transmettre ce message le plus largement possible autour de vous (vos amis, les établissements scolaires, les médiathèques…). Le premier numéro (septembre/novembre 2012) sera envoyé par voie postale en décembre.

    Pour une consultation en ligne : http://femmesenresistancemag.wordpress.com/

    “Femmes en résistance” est un magazine publié par une association, qui ne contient aucune publicité payante. Il ne perdurera qu'avec vos abonnements ou vos soutiens, que nous espérons nombreux."

  • La douleur du passé

    Toi, le gamin que j'ai giflé il y a plus de 20 ans, quand on m'avait laissé la charge d'une classe pour des ateliers de dessin, j'espère que tu t'es remis. Parce que moi, cette claque m'obsède toujours. Elle a fait son chemin, a sans doute inspiré mes pires cauchemars et mes hontes, mes doutes, mes renoncements, plusieurs dépressions... Bref, si je te retrouve, je t'en colle une autre.

  • Oldnapping

    Ecoutez, je ne dirais plus de mal sur vous, mais je vous en supplie, libérez-moi. Je dois absolument écrire un billet pour demain sur mon blog.
    Vous êtes sûr ? Me dit le témoin de Jéhovah.

  • Pensée unique

    L'humain se rêve individu, tandis que sa nature est grégaire et sociale. Le douloureux constat de ne pouvoir être une personne formant une pensée unique et originale, doublé de celui de ne pas se reconnaître dans les membres d'une foule, lui cause un accablement insoluble. De là, nombre d'envies de meurtres ou de fantasmes de fins du monde. Être enfin vraiment le seul, formuler enfin une pensée sans pareille. Soudain, nouveau constat : avec qui partager un tel bonheur ? Et le merdier recommence.

  • Paranoïa pneumatique

    On ne me la fait pas ! l'année de la création du Bonhomme Michelin est justement celle de la mort de Sadi Carnot. Tiens, comme par hasard !
    Mais, j'ai compris, moi : Sadi Carnot n'a pas été assassiné, on l'a caché dans un bonhomme Michelin, voilà. Et il a été condamné ensuite à se produire à chaque kermesse de village soutenue par la marque de pneumatiques. La preuve : on n'a jamais su qui se cachait sous le costume. Ah.

  • Les Maîtres du savoir

    Le monde est si complexe qu'il faut bien se résigner à faire des choix sans qu'ils se basent sur une vraie connaissance. Car l'erreur serait d'abandonner ces choix à ceux qui semblent mieux renseignés que nous. Prenons ce prix Nobel de médecine qui ne voit pas où est le problème des OGM ou ce spationaute qui regrette que les politiques ne lui aient pas donné, à l'époque, les moyens de faire LE saut de 34 km d'altitude « parce qu'ils n'ont pas d'imagination ». Quels hommes, quels cerveaux ! Quels cons !