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  • Kronix en apnée

    Comme chaque année, à une date variable, mais inévitable, Kronix suspend son activité. J'ai beaucoup négligé mon travail d'écriture "sérieux", et les commandes affluent, se précisent, qu'il faut que j'honore.

    Il y aura bien de temps en temps un petit billet d'humeur, si les frasques de Machin n'épuisent pas tout intérêt à les décrypter à nouveau. Je vous laisse ainsi, à la fin de cette année exceptionnelle à plus d'un titre. De mon côté, comme je l'avais dit à des amis, lorsque menaçait l'hyperministre de devenir hyperprésident "je combattrai", à ma manière, oui, mais le combat continue. Je vous laisse mais, par pitié, soyez bienveillants envers notre démocratie, elle n'est pas parfaite, mais elle ne mérite pas les humiliations et les mutilations que Machin lui fait subir chaque jour.

    Je ne m'arrêterai pas.

  • Une blessure supplémentaire

    Tandis que Machin vante les valeurs chrétiennes de sa France, il durcit la répression contre ceux qui, simplement, aident leur prochain :

    http://www.rue89.com/2007/12/22/sans-papiers-les-soutiens-sur-ecoute-informatique

    Souvenez-vous qu'à une époque, on jugeait de même ceux qui aidaient les juifs à échapper à la mort.

    Etes-vous du côté des "Justes" ?

  • Pol Prox

    Je me souviens de ce déni ignoble de Machin à l'encontre d'un groupe de policiers de proximité. La répression, seul credo des imbéciles depuis Javert, continue d'inoculer son poison dans les âmes. La police de proximité faisait du bon travail, il faut le rappeler. Mais le public (pourquoi parler d'électorat ?) de Machin et de Jean-Marie, qui confond intelligence et laxisme, ne l'entendait pas de cette oreille.

    http://www.rue89.com/2007/12/21/toulouse-a-la-retraite-le-flic-de-gauche-se-lache-contre-sarkozy

  • L'Enfer

    Dante. Traduction (scrupuleuse - magnifique) de Jacqueline Risset.

    C'était vendredi dernier, le 14, dans une superbe bibliothèque, conservée presque dans l'état où l'avait laissé son propriétaire, en 1914, j'étais Virgile.

    Grâce à François Podetti, acteur et metteur en scène, j'ai pu approcher cette oeuvre, et la lire. Travailler ainsi sur un texte est passionnant parce que, surtout, comme me le confiait François, on peut vraiment dire qu'on l'a lu. C'est-à-dire qu'aucune nuance n'échappe, on relit, on analyse, on devine, on comprend, le sens s'éclaire, les périphrases se révèlent, les images apparaissent. Ensuite, il est facile d'aimer.

    Inferno, le premier livre de la Divine Comédie, est d'une richesse dont les siècles n'ont pas eu raison. D'abord, il ne s'agit pas d'un monument de marbre dont les français font vite la réputation pour toute oeuvre littéraire essentielle; Non, Inferno mérite mieux que ça : invention, délire, drôlerie, grotesque, fantaisie, tendresse et compassion.

  • Réponse d'un éditeur

    Les Presses de la Cité.

    Surprise : le manuscrit m'est renvoyé (exceptionnel ; d'habitude, les éditeurs vous invitent à envoyer la somme correspondante au retour par la poste - rien de scandaleux d'ailleurs, vu le nombre qu'ils reçoivent).

    Autre surprise : le refus est argumenté ; quelque chose de plus complet pour expliquer pourquoi mon livre n'entre pas dans leur ligne éditoriale. C'est rien, mais ça console.

  • Sarko, c'est de Funès en moins rigolo

    "Je serai un président comme de Funès dans le Grand Restaurant: servile avec les puissants, ignoble avec les faibles. J’adore"

    bons mots de notre nouveau président, rapportés par le Parisien le 7 mai 2007 ; tandis qu'il s'ébattait dans la piscine de son hôtel. Il a dit ça ? Non ?! Sérieusement ?  Non, pas sérieusement, rigolait, il se marrait bien, il déconnait.... Mais il l'a dit. Vous n'êtes pas obligé de me croire, alors : http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=47961

  • Rien

    J'ai commencé à écrire quelque chose sur une lecture de l'Enfer de Dante, faite il y a peu (plus que lu : presque joué, l'Enfer, et dans un cadre exceptionnel), mais fatigué. Si j'ai du temps demain...

    Bonne journée à tous.

  • Dante01

    Guider par Spice, j'ai découvert le site et la bande-annonce de DANTE01, dont la sortie est prévue pour janvier.

    Un film de Marc CAro, l'ancien acolyte de Jean-Pierre Jeunet, celui qui inoculait tout le venin visuel des "Bunker de la dernière rafale", "Delicatessen" et autres "Cité des enfants perdus", na, à ma connaissance, jamais réalisé de long métrage seul. Les images promettent beaucoup. Espérons seulement que Caro ait mis en images un bon scénario.

    Le site est un bijou.

  • Clavier fatigué

    Rien à dire. Le clavier refuse l'ennui d'évoquer la honte que Machin a fait subir à notre pays pour rien, la semaine dernière. Je tente d'écrire ce billet le lendemain du jour (samedi) ou un ancien terroriste, un dictateur, un assassin, un violeur cynique, a quitté la France, laissant derrière lui une opinion écoeurée et des VIP désorientées par leurs propres compromissions. Quousque tandem, Sarko ? Quousque tandem ?...

    Je dis pour rien, parce que Kadhafi a bien perçu l'embarras de son hôte, l'âpreté au gain des investisseurs, la nausée qui a saisi les politiques devant cette pantalonnade, il a bien compris qu'il n'était pas le bienvenu, malgré les sourires crispés, les poignées de main réticentes et les tapis rouges. "Pourquoi me recevez-vous comme ça ? Chez nous, quand on invite, on le fait bien, ou alors il ne fallait pas." Non, il ne fallait pas. D'autres pays vont l'accueillir ? Et alors ? Croyez-vous que l'Espagne va dérouler le tapis rouge, accueillir pendant cinq longues journées cette crapule ? Et de toute façon je m'en fiche, mon pays, c'est la France, ma terre bafouée, souillée, humiliée, c'est la France. Oui, les gars, vous saviez pas : Léo est un patriote, il aime son pays. Il a mal pour lui.

    Pour rien. Ils sont oubliés, les 10 milliards de marché promis, qui faisaient briller les yeux des amis de Machin. On aura peut-être 300 millions, et encore... Des armes made in France qu'on retrouvera dans la bande de Gaza. Les Israéliens vont sûrement apprécier, les Américains aussi. En prime, l'infortunée secrétaire d'état à l'environnement, envoyée au casse-pipe quand les autres huiles se sont défilées, a signé un accord gazier, dont elle ne connaissait ni les tenants ni les aboutissants. Elle nous coûte cher, la libération des infirmières bulgares. Tout ça pour donner à Cécilia une illusion d'existence, avant qu'elle réalise que tout s'est joué ailleurs, et qu'elle décide de quitter le navire, sans doute dégoûtée du rôle qu'on lui a fait jouer. Quelle réussite, quelle farce affreuse, quelle ignominie !

    Les intérêts commerciaux ? D'accord, si vous voulez, si vous êtes sûrs que ça rétablisse le coût des cadeaux faits par Machin à ses copains, mais pas à n'importe quel prix. Machin, dans l'élan enthousiaste de son élection, ce fameux soir où une majorité de français ont choisi de plonger le pays dans les strass et la vanité, avait déclaré que la France, fidèle à son image, serait aux côtés des opprimés, il avait déclaré plus tôt que les droits de l'homme ne sont pas négociables ou solubles dans les intérêts économiques. Se renier ainsi... Nicolas, Nicolas... Quelle honte, quelle honte !

    Nous vivons dans le même pays, pourtant je ne le reconnais pas dans l'image que tu te fais de lui. Mon pays s'ébroue, rechigne, désobéit, conduit sa voie comme il l'entend, quel que soit le coût de ses caprices. Il ne se soumet pas aux dictats des grandes puissances. Mon pays est toute résistance, il sourit aux faibles et aux opprimés ; face aux grands, il mord. Il agace, il est donneur de leçons, il s'empresse de dénoncer les problèmes des autres, avant de regarder chez lui ? Certes, il m'agace aussi, mais jamais il ne m'a désespéré comme aujourd'hui.

    Un jour, nous sortirons de ce long cauchemar, abasourdis, étonnés, hébétés. Nous nous dirons : "Comment ? Pourquoi ?" Et il n'y aura plus personne pour nous aider à comprendre que nous n'avons pas écouté ceux qui disaient "danger", ceux qui pleuraient, qui suppliaient, qui tentaient de prévenir. Un jour, nos enfants nous demanderons des comptes.

    Post Scriptum : heureusement, Kronix n'a aucune prétention au scoop, aussi je ne rebondis qu'à présent sur la nouvelle syncope médiatique de Machin : son mariage avec Carla. Se montrer à Dysneyland, pas de doute, on est dans le ton. Et pourquoi maintenant ? Pour faire vite oublier sa minable prestation face à un dictateur plus expérimenté, et qui l'a renvoyé dans l'ombre. L'ombre, principe intenable pour Sarkozy. Vite, de la lumière, des flashes, des paillettes !

  • Design magique

    Grâce à un ami, qui travaille dans ce milieu, voici une vidéo étonnante de dessins de mobilier, réalisé dans l'espace, grâce à la technique de la capture de mouvements, très utilisées dans les effets spéciaux, d'habitude. Voici ce que dit mon ami du travail de FRONT, le gourpe des créatrices de ce design particulier :

    "Voici l'étonnante performance de quatre jeunes designers suédoises dont l'inventivité n'est pas passée inaperçue.
    FRONT interroge le processus du design et laisse souvent une part de hasard , un facteur extérieur influer sur la conception. En témoigne sa première collection, "Design by Animals" (2003), pour laquelle rats du désert, chiens, lapins et serpents ont pris part à la conception des pièces. Depuis Sofia Lagerkvist, Anna Lindgren, Katja Sävström et Charlotte von der Lancken ont multiplié les expériences. En résidence à Tokyo l'année dernière, elles ont mis au point une méthode pour dessiner dans l'espace et matérialiser ces croquis. Elles ont eu l'idée de combiner deux techniques avancées : la capture de mouvements (très utilisée dans les jeux vidéos et l'animation) permet d'enregistrer les coups de crayon des designers et de les transformer en fichiers 3D ; le prototypage rapide, lui, va traduire en quelques heures ces fichiers en objets réels, les "Sketch Furniture"…"

  • Résistances

    Michel Onfray illustre la force des micro-résistances par le principe de Gulliver, c'est -à-dire qu'un lilliputien ne peut rien, tout seul, contre le géant (comprenez l'ultralibéralisme), mais des milliers de lilliputiens, tenant chacun un lien, réussissent à l'immobiliser -ensuite, les négociations peuvent commencer, au moins. Dans une magnifique magnifique magnifique BD de Deschamps et Auclair, racontant l'histoire de la ville d'Ys : Bran Ruz, le même principe était imagé par la parabole de la pierre sur le chemin : "Vous n'êtes déjà plus seuls ! Et lorsque vous sentirez venir le doute et le découragement, regardez seulement les pierres du chemin. D'habitude, elles courbent peureusement le dos sous la roue de la charrette, et pourtant une seule, relevant la tête, suffit à endommager la maudite roue de cette maudite charrette, parfois même à la briser... Alors, dix, cent, mille, des milliers de pierres relevant la tête..." La sagesse populaire a choisi une autre image : "les petits ruisseaux font de grandes rivières". Ne croyons pas que nous ne pouvons rien faire, à notre échelle, pour améliorer le monde. Le pouvoir, c'est nous qui l'avons.

    Des exemples ? Philippe Caza (oui, le dessinateur de BD), régulièrement et souvent avec humour, envoie depuis des années, sous forme de lettre ouverte adressée par courriel à ses contacts, de multiples éléments de réflexion sur l'écologie, des revues de presse, des liens sur des sites pointus. Il oeuvre pour constituer un réseau pensant autrement. Dans ma petite ville, il y a 3 ou 4 mois, s'est ouvert un "café associatif" entrepote, versé dans le réseau solidaire, et dont les adhérents ont des tarifs privilégiés sur des produits bio locaux (réseau sans lequel les agriculteurs bio ne survivraient pas ou mal). Autre exemple, dont j'étudie l'acuité de regard en ce moment-même, la revue et le site l'âge de faire, multiplient les conseils, font le point des initiatives, analysent et dissèquent les attitudes politiques des uns et des autres, bref, font oeuvre citoyenne aussi.

    On pourra penser que tout ça n'est pas exempt de naïveté, mais cette forme d'écologie militante a finalement toujours été en avance, a seulement eu le tort d'avoir raison trop tôt. Les oreilles de Gulliver étaient trop éloignées de la voix des lilliputiens qui lui criaient d'arrêter de massacrer tout ce qui l'entourait, que ça finirait mal.

    Selon moi (ceux qui me connaissent savent mon désenchantement), il est déjà trop tard. le point de non-retour est dépassé. Ce qui n'empêche que, pour l'honneur, il faut se battre.

    "Que dites-vous, c'est inutile ? Mais on ne se bat pas dans l'espoir du succès ! Non, non, c'est bien plus beau lorsque c'est inutile." je ne mets pas la référence, j'espère que vous avez reconnu.

  • "vise pas ta grotte Maya"

    Grâce à Oliv' (l'auteur de l'immortel "Space Pioneer Gutt"), ce lien vers une vidéo bien fichue : l'Hymne russe enfin décrypté.

    C'était pas urgent, mais j'avais hâte de vous faire partager ce petit délice, alors pourquoi attendre ?

    (en plus, entre nous, je le trouve vachement beau, l'hymne russe. Pas vous ?)

  • Certitudes

    "Voler avec des machines plus lourdes que l'air ne présente aucun intérêt, et d'ailleurs c'est totalement impossible". Simon Newcomb (1835-1909)

    "Les voyages en chemin de fer à grande vitesse sont impossibles, car les passagers, incapables de respirer, mourraient promptement d'asphyxie." Dr. Dionysys Lardner (1793-1859), professeur d'histoire naturelle et d'astronomie à l'University College de Londres.

    "Aucun paquebot ne pourra jamais traverser l'Atlantique, puisqu'il lui faudrait consommer plus de charbon qu'il n'en pourrait transporter." Le même.

    "La terre n'a ni membres, ni muscles, elle ne peut donc effectuer aucun mouvement." Scipio Chiaramonti.

    "Beaucoup trop bruyant, mon cher Mozart, beaucoup trop de notes !" Ferdinand d'Autriche, après la première de l'enlèvement au Sérail.

    "Je n'accepte pas plus la théorie de la relativité que je ne peux admettre l'existence d'atomes et autres billevesées". Ernest March (1836-1916), professeur de physique à l'Université de Vienne.

    "Rembrandt ne saurait en aucun cas être comparé, en tant que portraitiste, à notre merveilleux artiste anglais Rippingille." John Hunt (1775-1848).

    "L'énergie produite par la fission de l'atome est ridiculement faible. Ceux qui s'attendent à une nouvelle source d'énergie atomique prennent des vessies pour des lanternes." Ernest Rutherford (1817-1937), après avoir réussi la toute première fission atomique.

    "J'irai chercher la croissance avec les dents." Nicolas Sarkozy.

    "Je vais écrire un blog. J'aurai plus de lecteurs, comme ça." Léo Kargo.

    Etc., etc.

    N.B. : Toutes les phrases (sauf les deux dernières) sont extraites de l'excellent "Livre des bides" de Stephen Pile. Livre épuisé, jamais réédité, dont la lecture est pourtant conseillée pour la santé.

     

  • Bien punis !

    La municipalité de la ville qui m'accueille depuis l'enfance multiplie les chantiers et, conséquemment, les visites de chantier. Pas seulement les visites techniques, mais les visites « touristiques ». Les habitants sont invités à venir constater l'évolution des travaux, la justesse des choix urbanistiques et le bon emploi fait de l'argent des contribuables. Des centaines de personnes eurent ainsi l'occasion de parcourir, bottés et casqués, les excavations d'un futur grand complexe cinématographique ou l'élévation d'un nouvel immense centre hospitalier. Mais le nombre des demandes, déjà impressionnant, a été décuplé ces derniers jours. Le quidam trépigne en effet de visiter le chantier... du futur centre pénitentiaire.

    On pourrait gloser longtemps sur ce brusque engouement et ses raisons. Pour moi, une phrase retenue par un agent qui a reçu une demande d'inscription aux visites, résume bien l'état d'esprit des futurs visiteurs : « Il paraît qu'on va mettre la télé dans la prison ? ».

    Voilà. Le brave administré veut seulement vérifier que son argent ne va pas servir à construire de trop belles cages, trop spacieuses, trop luxueuses. Il veut être sûr qu'on construira des cellules petites, sombres, incommodes, sans télé, humiliantes. Il veut s'assurer enfin que le condamné sera bien puni, comme il le mérite. Tandis que la municipalité bénit en souriant ce voyeurisme pervers, cette bassesse de misère célinienne...

    Badinter avait dit là-dessus qu'il s'était longtemps confronté à ce problème : le grand public n'admet pas que la qualité de vie d'un prisonnier soit supérieure à celle des plus miséreux de la société. Vu le paupérisme terrifiant des couches les plus basses du système, on devine que la présence d'une télévision, d'un peu de chauffage, d'eau courante et de toilettes, parait le comble du laxisme à certains.

    La qualité d'une société se juge à l'état de ses prisons. Pas de doute.

  • Classer les galaxies

    Un bon niveau d'anglais, des yeux, et une liaison adsl, c'est tout ce qu'il vous faut pour participer à ce projet :

    http://galaxyzoo.org/

    Il s'agit simplement d'aider les astronomes à classifier quelques millions de galaxies. l'oeil humain étant plus performant que l'ordinateur pour distinguer rapidement une galaxie en spirale d'un amas stellaire, les astronomes (pas assez nombreux) font appel à tous les internautes intéressés. Le web comme ça, j'aime vraiment.

    Et à part ça, bon anniversaire ma puce.

  • Les bestioles

    Je ne le ferai pas. Je ne vous infligerai pas la 123 millionième photo de chat qui roupille, de hamster frétillant et autre bestiole qui font fondre le coeur des bonnes âmes. Mais écrire dessus, ça, je vais.

    Autrefois, nous eûmes un certain nombre de chats, mais pas en même temps. Tous : mort écrasé, donné pour cause d'allergie (mon ex), disparus (la plupart). J'aime les chats, j'aime leur silence, leur mépris des humains et : leur beauté, leur souplesse, leur vitesse, leur regard, bref tout ce qui les place aux antipodes de la plastique commune de leurs propriétaires. Je ne voulais plus de chats. Ma fille en a un. Ma fille habite chez moi. Nous habitons tous chez son chat, qui nous a adoptés ; à condition que la bouffe ne tarde point trop à venir, quand elle (c'est une chatte) rentre à l'aube de ses folles nuits de chasse (je parle toujours de la chatte, pas de ma fille, hein). Moony -c'est son nom- est devenue en deux ans de présence, un troisième enfant, qui ne se distingue de ses pairs que par le poil gris qui la couvre entièrement et la permission qui lui est donnée de dormir entre ma compagne et moi, nous repoussant l'un et l'autre si la place lui manque.

    J'ai aussi un canard. Ce canard fut tout petit, lors de son acquisition, considéré comme une cane. Et baptisé de façon idoine, Vanille. Avec les années, il a bien fallu se rendre à l’évidence : en même temps que la jolie couleur de son duvet disparaissait, émergeaient des attributs manifestement masculins, tels qu’une crête rouge gonflée de colère, un sifflement menaçant à l’encontre de tout ce qui palpite sur la surface de la terre et un caractère irascible qui tient en respect les pitbulls égarés. Moi qui lui donne à manger, il me tolère. Mais quand je rentre dans son domaine pour nettoyer un peu ou m’occuper des poissons rouges (oui : il y a aussi des poissons. Quelle faune !), il me surveille du même regard que celui de son ancêtre direct : le vélociraptor. Seule une longue pratique de la bête et une fourche électrique me permettent d’être encore là pour vous en parler. Il n’était plus judicieux de lui conserver son nom féminin et sucré. Nous tentâmes diverses versions, de l’inévitable -mais vite abandonné- « Saturnin » au « Ferdinand » inspiré je crois, de Babe, en passant par un énigmatique « Jacob », pour finalement, adopter une variété de patronymes : « le truc », « le coinc », « l’aut’fou », « le dingue », etc.

    Enfin, le dernier pensionnaire est un hamster, trouvé sur mon lieu de travail par un collègue. Boule de poils blanche aux oreilles en deuil, "Cabiria" (animal nocturne, le hamster... Vous suivez ? "Les nuits de Cabiria". Hum. Bon) a pour seule fonction de puer au bout d'une semaine et de faire fantasmer Moony, quand ce prédateur impitoyable (les abords de la maison sont jonchés de cadavres de mulots, musaraignes et souris) vient s'allonger à côté de la cage du rongeur, les yeux demi-fermés, sourire paisible, griffes patiemment rentrées, attendant son heure. L'autre utilité de Cabiria est de meubler mes nuits d'insomnie quand elle tourne dans sa roue en plastique (gnik gniik gnik fait la roue continuement, car l'animal fatigue peu, n'ayant rien foutu de la journée).

  • Noël quand même

    Pourquoi est-ce que Noël, parmi le fatras consumériste des fêtes à répétition, conserve encore de sa magie ? Pour moi, en tout cas. Je ne prends l'occasion de la fête des mères que pour offrir à la mienne quelque chose qui lui manque, je dédaigne carrément la fête des grand-mères et il ne faut pas compter sur moi pour un brusque élan de romantisme le jour de la Saint-Valentin, quant à Halloween....

    Noël résiste à la putasserie commerciale (bien que l'on en connaisse, pour ce qui est de l'aspect visuel, les racines américano-cocacoliennes). Une aura subsiste qui me fait savourer encore la décoration du sapin et le repas de famille. Sans doute que j'en garde personnellement de bons souvenirs d'enfance, peut-être aussi que les images de nos enfants, déballant des cartons plus grands qu'eux, submergés de papiers cadeaux multicolores, restent au fond de moi comme un exemple que le bonheur parfait est possible. Peut-être enfin que, contrairement aux autres fêtes -et habituellement pour l'instant- Noël se célèbre dans le froid. Par contraste, la chaleur du foyer, l'imagerie des décors portés vers l'incandescence : bougies, or, rouge, paillettes, étoiles... en font un moment singulier, où le sentiment du clan s'exacerbe. En tout cas, quoi qu'en disent beaucoup de mes potes, c'est une fête que j'adore. Je refuse de nier le plaisir que j'ai à la partager.

    Un ami me confia un jour que le rituel obligé du repas, des cadeaux et du décorum gnagnan suivi avec bonhomie par tous, dans un élan de beauferie généralisée, l'insupportait. Avec d'autres amis partageant cette réaction, ils décidèrent de célébrer Noël le 3 janvier, pour marquer leur désaccord. C'était un ami dont la fréquentation m'était agréable. Je n'osai lui dire que je trouvais très con de s'imposer ainsi de nouvelles contraintes, et que fêter de façon décalée, c'était tout de même fêter. Je voyais dans leur décision collective, une manière de se distinguer à bon compte et en somme, l'expression d'un mépris pour les autres qui, comme moi, masse abrutie par la société de consommation, se prêtent docilement au jeu du rendez-vous festif institutionnalisé.

    Je l'ai un peu perdu de vue, pour d'autres raisons, et je me demande si, cette année, il va fêter Noël le 27 décembre, par exemple. Se casser la tête pour des trucs comme ça...

  • Réponse d'un éditeur

    NRF. Gallimard. Fallait oser. Seul, je n'aurais pas pu, mais selon ma compagne, "le baiser de la nourrice" valait la peine d'essayer. Nouvel échec.

    Au suivaaant !

  • Mort d'un grand

    Je ne savais pas. J'ai appris ce matin à la radio, que Stockhausen est mort ce mercredi, à l'âge de 79 ans.

    J'ai connu et apprécié sa musique avant celle de Boulez, pourtant son immédiat frère de combat, son alter ego français. Voilà quelqu'un qui a fait avancer la pensée musicale, quelqu'un d'audacieux. Vous allez sûrement ricaner en écoutant ça, mais il se trouve qu'à une époque, ces compositions mobilisaient ma curiosité. Avec les Boulez, Xénakis, Messiaen, Ligeti, Cage, Glass... les dignes rejetons de Luigi Russolo et de Honegger m'ont toujours paru, alors que mes petits camarades s'extasiaient devant l'inventivité de Led Zeppelin et de Mike Oldfield, véritablement novateurs.

    Je ne garantis l'orthographe d'aucun nom propre cité.

  • Déjà Noël ?

    C'est tellement bon que je ne résiste pas au plaisir de vous faire plaisir :

    Grâce à nos amis (mille fois bénis soient-ils) de nanarland, ce mauvais film de Sf sympathique : "Tennagers from outer space". Visionnage légal (ceux qui me connaissent savent que j'y tiens). Vous pouvez vous régaler en toute bonne conscience.

    Merci qui ?

    Vous devez vous dire que, ces temps-ci, Kronix vous la joue un peu léger au niveau écriture. C'est que je suis en vacances et -paradoxalement- j'en profite pour écrire autre chose que des billets. Alors, oui, en ce moment, plutôt des liens que des textes. Je me rattrape demain, avec des révélations -véritablement inédites, quoique peu nombreuses-sur "cloverfield". Quand même, hein ?