par Ariane Chemin et Judith Perrignon.
L'intérêt n'est pas tant dans l'espoir de trouver une réponse dérisoire à "que s'est-il passé pendant toutes ces heures où Sarko a disparu derrière les murs du Fouquet's le jour de son élection ?", que dans la liste des invités. A la limite, elle seule suffit et donne une idée de ce qui attendait la France, dès le lendemain :
(par ordre alphabétique -et j'ai du mérite, parce que j'avais tout saisi, et Hautetfort a bugué et tout effacé. J'enrage, et je recommence, l'information des masses vaut bien ce sacrifice)
Mathilde Agostinelli, responsable de la com' de Prada-France,
Robert Agostinelli, son mari, fonds d'investissement Rhône Capital, membre du Council on Foreign Relations
Bernard Arnault, président de LVMH, N°1 du luxe français, première fortune de France,
Arthur (no comment),
Les Balkany (clientélistes, traîneurs de casserolles à Levallois-Perret),
Nicolas Bazire, secrétaire général de LVMH,
Antoine Bernheim, banquier d'affaires, président de la compagnie d'assurances Generali,
Nicolas Beytout, directeur de la rédaction du Figaro,
Basile Boli,
Vincent Bolloré, PDG d'Havas,
Martin Bouygues, PDG de Bouygues, premier actionnaire de TF1 (ceci expliquant cela),
Denis Charvet, actionnaire de casinos (pas de "Casino", hein),
Christian Clavier, Marie-Anne Chazel, Jean Reno, sa femme top-modèle, la clique neuillyste des comédiens friqués,
Stéphane Courbit, ex-président d'Endémol France,
Agnès Cromback, présidente de Tiffany France,
Bruno Cromback, PDG d'Augis 1880,
Jean-Claude Darmon, ancien grand argentier du football français,
Serge Dassault, PDG de Dassault et du journal Le Figaro (vous n'espérez pas un jour, découvrir un article critique sur Sarko dans son journal ?),
Jean-Claude Decaux, PDG de JCDecaux, leader mondial du mobilier urbain,
Paul Desmarais Sr, milliardaire canadien, PDG de Power Corporation,
Dominique Desseigne, PDG du groupe Barrière,
Bernard Fixot, éditeur de best-sellers (dont Ron l'infirmier, tiens au passage : Ron, barre-toi, c'est pas ta famille !),
Valérie-Anne Giscard d'Estaing, éditrice (livres des records et autres bouses), femme du précédent,
Albert Frère, première fortune de Belgique, premier actionnaire de Suez,
Hugues Gall, président de l'Institut de financement du cinéma et des industries culturelles (à votre avis, Clavier a des problèmes pour financer ses merdes ? Non. Ah bon.),
Pierre Giacometti, directeur général d'Ipsos France (ceux qui donnent 71% d'opinion favorable à leur copain),
Johnny et sa femme,
Patrick Kron, PDG d'Alstom,
Bernard Laporte, affecté de tropisme casinotier,
Alain Minc, président d'AM conseil (qui ne s'est pas trompé pour une fois),
Henri Proglio, PDG de Veolia,
Raffarin,
François Sarkozy, frère de l'autre, vice-président du conseil de surveillance du groupe Bio-Alliance Pharma (ça sent le boulot de complaisance),
Guillaume Sarkozy, frère des deux autres, ancien vice-président du Medef, s'est retiré du poste parce qu'un frère à la tête du Medef, c'était trop voyant,
Richard Virenque, droiture et honnêteté dans l'effort,
et les amis, les parents... mais pas Cécilia, toujours pas Cécilia, ou seulement à la fin, quand, exaspéré de l'attendre, son futur ex-mari, décidera de quitter le nid douillet de ses amis patriciens pour se jeter enfin dans la mêlée du populo (mais quel populo : les broshings et les chemises Armani du XVIè, rassemblés devant Macias et Mireille Mathieu).
Le récit de cette nuit étrange est déroulé dans un court texte, ciselé, aux phrases nettes et sûres. Refermé, le livre laisse le goût amer du livre de Reza. Ce sera un témoignage précieux pour les historiens du futur, quand ils voudront comprendre la bizarre période que nous traversons. Un livre utile.