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  • Carré blanc

    Le congélateur est tout de même le moins classe des appareils électro-ménagers. Aucun designer ne se penche sur son cas pour modifier ses formes invariablement parallélépipédiques. Une circonstance atténuante est que, contrairement au superbe aspirateur qui a inspiré toutes les fantaisies, lui fait correctement ce qu’il a à faire.

  • Moebius la boucle

    Pour ceux de ma génération, Giraud alias Moebius et vice-versa, est un maître hors-norme, un surdoué en même temps qu'un patriarche. Je viens d'apprendre son décès à l'instant, et j'écris sous le choc, ce qui fait que je suis un peu démuni pour dire tout ce qu'il a pu apporter. Je n'idolâtre personne, ne sacralise aucun artiste, mais quand même, on vient de perdre un sacré bonhomme.

  • On m'y reprendra, tiens.

    Pendant la récente période de neige et de froid intense, les miettes dispersées sur le balcon avaient un franc succès auprès des petits oiseaux des environs. A présent qu'une relative douceur est revenue, nous sommes un peu vexés de constater que la nourriture toujours disponible, ostensiblement répandue, ne séduit plus personne. J'ai éduqué mes enfants dans l'horreur du gaspillage de la nourriture, et voilà que ces piafs dédaignent la nôtre, pourtant excellente ? Au plus fort du prochain hiver, je me plante sur le balcon et je bouffe les miettes sous leurs yeux en ricanant méchamment.

  • Néader-talent

    Une révolution si les résultats sont confirmés. Pour ceux que ça intéresse (je sais, très peu, mais c'est mon truc, je suis chez moi, hein). Lire l'article du site universcience sur la datation des dessins de la grotte de Nerja en Espagne. 43000 ans, soit nettement plus anciens que les déjà très anciens de la grotte Chauvet. Tellement plus anciens que, selon les données actuelles, nous n'étions pas encore dans les parages, nous : les hommes de Crô-Magnon. Alors, Néandertal, qu'on croyait avoir été incapable de dessiner serait-il l'auteur de ces représentations aussi belles que celles de ses successeurs ?

  • Touch d clavi r

    A force d'écrire et d'écrire, les lettres du clavier s'estompent. La première à disparaître étant la voyelle la plus usitée dans la langue française : le « e ». Je me demande si ce n'est pas à partir d'un constat aussi anodin que Georges Pérec a imaginé La disparition. Du coup, je cherche une seconde vérité dans mon clavier, dans ceux que j'ai usés avant lui. Je vois que la lettre « s » est en partie mutilée. Un livre sans pluriel -ou sans sexe ?

  • Partir de Facebook, mais pourquoi ?

    J'ai désactivé mon compte Facebook. Le réseau social ne vous lâche pas si facilement : il faut trouver le paramètre qui permet l'opération (merci les forums) et surtout répondre à une question : « pourquoi ? » Pourquoi voulez-vous quitter ce si magnifique merveilleux moyen de communication ? On vous propose une liste de raisons, parmi lesquelles j'ai choisi « passe trop de temps » ou une formulation qui signifie ça. En réalité, un de mes derniers liens mis sur ma page, bien innocent, pour saluer l'ouverture d'un sex-shop à Casablanca, m'avait valu la vindicte d'un « ami » ivre de religion et convaincu qu'il s'agissait d'une preuve supplémentaire de mon racisme. Le même s'était étonné qu'un jour je défende un musulman. L'incompréhension, la haine de la différence, maintenue au feu de plus de 15 ans de vie politique animée par le FN, rend presque impossible un dialogue serein avec les plus frustrés. Du coup, chacun reste sur ses positions, rien n'avance. C'était un peu long à expliquer aux administrateurs de Facebook, alors oui, j'ai coché : « passe trop de temps ».

  • A chaque jour suffisent deux peines

    Saluons comme il se doit la naissance d'un blog nouveau (comme il se doit, c'est-à-dire en la saluant, c'est un peu redondant je vous l'accorde, mais ce doit être l'émotion) : Calamités quotidennes. Au pluriel, "calamités", parce qu'il commence d'emblée avec deux billets, le bougre.

  • L'accident

    Quelques heures d'écriture et puis basta, ce jour-là, je sors de mon écran, de mes notes, etc. Je fais un peu de rangement dans le bureau, classe quelques dossiers, des livres, en profite pour passer un coup d'éponge dans la cuisine, nettoyer deux ou trois bricoles. Soudain, des pas dans l'escalier, une escalade précipitée. Irruption de ma douce, affolée, remontée en urgence de l'appartement du dessous où elle assiste ses parents : « ça va ? Tu es malade ? » (aucun second degré, elle est vraiment angoissée à l'idée que je m'occupe d'autre chose que d'écrire). Je la rassure : j'avais prévu un coup de balai mais comme je ne veux pas l'inquiéter davantage, je m'arrête immédiatement. Après quelques négociations, je parviens à obtenir de faire à manger, exceptionnellement. La vie est dure.

  • 5 points cardinaux

    Lu sur l'ancien blog de William Réjault (et traduit par ses soins à partir d'un article du Guardian), William Réjault alias Ron l'infirmier, blogueur dont je suivais autrefois quotidiennement les chroniques talentueuses avant que son côté people ne m'agace décidément trop :

    D'après une infirmière qui a recueilli les cinq regrets les plus fréquents avant de mourir :

    1. I wish I'd had the courage to live a life true to myself, not the life others expected of me.
    = Si seulement j'avais eu le courage de vivre ma vie selon ce que je voulais vraiment pour moi et pas selon ce que les autres voulaient à ma place.

    2. I wish I hadn't worked so hard.
    = Si seulement je n'avais pas travaillé autant, pour profiter un peu plus de mes proches.

    3. I wish I'd had the courage to express my feelings.
    = Si seulement j'avais eu le courage d'exprimer plus ce que je ressentais, au lieu de tout garder à l'intérieur; La colère ou la fuite m'ont rongé.

    4. I wish I had stayed in touch with my friends.
    = Si seulement j'avais entretenu un peu plus mes amitiés.

    5. I wish that I had let myself be happier.
    Le bonheur est un choix : si seulement je m'étais autorisé ce choix, plus souvent.

  • Roanne en approche

    C'est donc Daniel Arsand qui signe la préface de mon prochain livre « J'habitais Roanne ». Je dois dire que c'est un parrainage qui m'honore. Surtout que, avant d'écrire la préface, cet auteur (dont j'ai beaucoup aimé au moins trois ouvrages : « La province des ténèbres », « Ivresses du fils » et « Un certain mois d'avril à Adana »), m'a adressé moult compliments en découvrant mon texte. « Vous êtes un écrivain, un vrai de vrai » étant la phrase qui dépasse les autres à mes yeux, vous vous en doutez (toujours cette hantise de l'imposture, vous savez...).
    La couverture est signée de Jean-Marc Dublé, mon ami mon frère mon poteau. Et elle est superbe. De son côté, Jean-Luc Rocher peaufine une mise en page de grande qualité (belle typo, belles grandes marges blanches, format opulent, lecture confortable). Enfin, ce livre qui a vocation a n'être lu que par des Roannais (et encore), sera sans doute un bel accomplissement. Et moi, et bien, ça me suffit.

  • Le retour de la vengeance de Cloclo

    Je vois approcher avec inquiétude la sortie du biopic sur Cloclo. Vais-je devoir devant tous, tandis que la France entière se recueillera dans la dévotion, qu'une nouvelle génération aura accès à ce phénomène musical, avouer mon aversion pour ce chanteur, sa musique, ses mouvements de danse, sa voix, ses costumes, ses paroles, sa vie, sa coupe de cheveux ? Vais-je pouvoir, aurais-je le droit de seulement murmurer à quel point sa carrière me fut insupportable, à quel degré d'agacement physique ses bêlements m'amenaient ? Au point, je le jure, d'avoir ressenti dès l'enfance et encore aujourd'hui, une sorte de picotement le long des vertèbres dès les premières mesures de « Alexandrie » ou du "Téléphone pleure". Quant à « Si j'avais un marteau », en l'écrivant, déjà, je sens une sorte de haine m'envahir. C'est inexplicable, viscéral, ce chanteur en plastique avec ses paillettes m'a toujours donné des envies de meurtre. Comment faire ? Comment vivre la cloclomania qui va tout submerger dans les jours qui viennent ? On va me jeter des cailloux, on va me trouver anormal, on va me suggérer l'exil par charité. Dire que ce type et ses épigones ont pourri mes années d'innocence. Enfin, voyons les choses de façon positive : Claude François m'a endurci et préparé aux dures lois de l'existence. Sans lui, enfant protégé, j'aurais pensé que le monde, dehors, ne recelait aucun danger, n'était que bonté et authenticité. Petit, ambitieux, colérique, factice, bling-bling... finalement, il m'aura préparé au pire, qui allait survenir des années plus tard.

  • Imprévu

    Il n'avait ni les moyens ni le courage de construire un abri anti-atomique comme ses voisins. Enfin, ce n'était pas si grave : on annonçait un tsunami et, à l'air contrarié de tout le monde, on voyait bien que les bunkers n'étaient pas prévus pour ça.

  • Essaye encore

    Oui, j'avais promis de vous tenir au courant : un de mes textes avait été sélectionné en première lecture chez un éditeur dont je peux maintenant révéler le nom : Gaïa. Un mail récent m'a annoncé que, finalement, il ne sera pas retenu. La directrice de collection a eu la gentillesse d'argumenter son refus et je dois dire que, plutôt que de me désespérer, les suggestions qu'elle fait me donnent envie de reprendre le propos et d'opérer les coupes nécessaires. Car il y a de bonnes choses et, après tout, je me dis qu'on peut réinventer, « réenchanter » dirait un autre, une version mal en point. J'attends d'autres réponses, d'autres romans. Toutes les révélations ne se feront pas ici, pour certaines raisons (il y a du pseudo dans l'air). Enfin, malgré cet échec relatif, ça va pas mal pour moi, merci.

  • Le talisman

    Pourquoi une préface ? Le post-scriptum d'un récent billet de l'ami Cachard m'a imposé à moi-même une réflexion sur ce mode, qui a ma préférence (et puis aussi, ça me donnait un sujet de billet, en ces temps de disette je vous assure, c'est pas du luxe). Pour l'instant, chaque livre, et il en sera ainsi du prochain (sortie en avril, attention, préparez-vous), est préfacé -voire préfacé doublement comme ce fut le cas du « Baiser. » Pourquoi ? qu'est-ce qui me pousse à aller solliciter mes amis mais aussi un auteur que je connais à peine (Jean-Pierre Andrevon) ou pas du tout (Daniel Arsand -personnellement veux-je dire, je connaissais les livres, et pour cause) pour qu'il se donne la peine de dire « quelque  chose » à propos de mes petits machins ? D'abord, justement, il faut distinguer ces deux types de demandes. En ce qui concerne les amis : Jean Mathieu avait eu assez d'enthousiasme pour le manuscrit du « Baiser... » pour me donner le courage d'oser le présenter à des éditeurs. D'une certaine manière, il était responsable en partie de la publication du livre. Quant à Jean-Marc Dublé, je lui devais carrément le sujet du Psychopompe. Pour ceux-là donc, les inviter entre les pages du livre était comme les inviter chez moi, les accueillir, leur faire partager un bon moment. Juste une histoire d'amitié, donc. Quant aux autres préfaciers, et notamment Daniel Arsand, il y a d'abord une logique de complicité : je cite plusieurs fois l'auteur du terrible « un certain mois d'avril à Adana », parce qu'il a habité Roanne et y revient, illustrant idéalement mon petit concept du jokari (lire « J'habitais Roanne » pour comprendre) et que ses propos font parfaitement écho au texte. Mais ça c'est : pourquoi cet auteur ? La vraie question est : pourquoi une préface ? Je pense que ça a à voir avec mon peu d'assurance, ma réticence à me considérer comme écrivain, malgré tout. Il me semble que le préfacier (quelqu'un que j'estime, dont j'apprécie le travail, la culture et le rapport à la littérature de façon générale) ajoute une couche à ma cuirasse, me donne de l'assurance, me dit : « Mais oui, allons, tu es bien un écrivain, tu peux présenter ce livre, ça vaut la peine, tu as mon assentiment. » Quelque chose de cet ordre. Un talisman.