L'homme a fabriqué la science qui lui apprend à relativiser sa propre place et même entame le processus qui le détrônera. L'intelligence artificielle sera l'ultime saut dans le vide pratiqué par cet acrobate de la pensée. Après quoi, l'homme rejoindra le troupeau indistinct des mammifères qu'il aura quitté brièvement, somme toute.
Matières à penser - Page 17
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Fin de semaine
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What a wonderful world
Et l'autre, là, à la radio, qui explique : « Je suis diplômée... euh... certifiée dans le domaine du coaching et de l'accompagnement en développement personnel. J'ai créé une méthode qui permet de comprendre sa place dans le travail, dans l'entreprise, pour savoir ce qu'on est, comment on peut « danser » ensemble, en quelque sorte. » Mais tu vas la fermer, oui ? Charlatan grassement payée par des boîtes énormes (elle cite Citroën en disant qu'elle ne veut pas citer de référence mais tant pis celle-là m'a échappée, zut, ihi, c’est ballot), pour faire croire à des types qui font un boulot de merde que ce qui leur arrive est trop beau ! Putain mais foutez-moi ça à la benne !
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La croisière abuse (billet rétro-actif) *
Le personnel philippin, très sympathique. Toi, tu es sur les flots pour en profiter. C'est chouette. Et puis tu apprends que ces gens payés à coups de fronde partent pour neuf mois sans un jour de congés, qu'à la fin des neuf mois ils sont notés et qu'en fonction des notes, ils auront-ou non- droit à un peu de vacances. Il faut le savoir, les pirates n'ont plus besoin d'attaquer, ils sont déjà à bord.
* heureusement, Cachard veille au grain. Il y avait eu un problème de mise en ligne. Avec les excuses de la direction.
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NU
Ne pas arrêter, écrire, écrire écrire, ce n'est pas si mal, cela défend des hommes, cela dit non parfois avec vérité, cela dit non du cœur et de la tête et protège les gens. Pense à tous les maux qui menacent, à ton fils à ta fille à tes proches, à ceux que tu ne peux protéger autrement que par les mots car quelles sont tes armes, aucune, tu n'en as pas d'autres, elle est seule à te connaître à te faire forge et armure ton acier sur les épaules et la poitrine le voilà la voilà c'est ton écriture tu le sais bien.
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Zoom
Comme un animalcule négligeable, enflé de son importance sous la loupe.
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Du grain à moudre
Comme la conversation, le silence doit être alimenté.
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Lâcher prise
La peur constante de se tromper qui enlève toute chance de se tromper
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Aux grands hommes, la Nation reconnaissante
L’abstraction a sonné le glas des bustes en marbre ou en bronze, effectués en hommage aux grandes figures. Dans quelques siècles, plus moyen de savoir à quoi ressemblait Enrico Macias.
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Ecoute-moi
Un futur, un seul. Ne crois pas ceux qui t'en promettent autant que tu le désires.
Extrait de "Nos futurs", à paraître chez Sang d'Encre.
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Martine et Cacao
Ma douce achève le classement des albums jeunesse. Parmi eux, les livres de son enfance, nourrie à une époque, par la série des « Martine ». L'un d'eux s'intitule « Martine en voyage ». On y voit Martine décider de partir avec sa petite copine noire, nommée « Cacao » mais qui est si bête « qu'elle ne se souvient même pas de son nom. Un nom pourtant facile à retenir. » Les deux amies partent donc en voyage. Tout le long du livre, Martine, décontractée, tient une ombrelle sur l'épaule, tandis que Cacao la suit en portant leur valise commune sur la tête. Bien expliquer aux enfants les bonnes manières et l'ordre des choses.
NB : apparemment, l'album a été réédité, et Cacao s'appelle maintenant Annie. Je ne sais pas si elle porte la valise tout le temps.Lien permanent Catégories : choses vues, Livres, Matières à penser, Nouvelles/textes courts 1 commentaire -
Pas rien
Il ne se sera pas passé grand'chose entre la naissance des dinosaures et la fin des humains. A peine un tour de la planète autour du centre de sa galaxie. C'est frustrant. Mais tout de même, il y aura eu le bref éclat de la littérature.
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Mobilier
Je préfère les tables. Car ne trouvez-vous pas, comme moi, la table moins prétentieuse que la chaise ? Je sais bien qu'il faut composer avec la chaise, à cause de son utilité, mais la table, avec son vaste plateau ouvert, me semble d'une nature plus simple et généreuse que son acolyte étroite.
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A double tranchant
Les choses simples sont en ordre. On ne voit pas de crayon en vrac ou de bille désorganisée.
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Ce genre de malaise
Comment dire... Si : un soir, dans une chambre d'hôtel, je sens quelque chose au fond de mon lit. C'était un pansement souillé. Et bien voilà, parfois, dans la vie, je me sens comme dans les draps de cette chambre d'hôtel.
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ça va pas durer
En ce moment, je ne prends plus le bus. Incapable de me lever assez tôt pour ça. Je me rends au travail en voiture, comme n'importe quel blaireau insoucieux de son impact sur l'environnement. Et je redécouvre le plaisir d'écouter la radio en conduisant (les éditos de Thomas Legrand notamment). Plaisir coupable, donc.
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Et tout est dépeuplé
H
Krémlin-Bic
Bien-Fen
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Inchangé
L'eau était glacée. Elle saisissait les chevilles comme un poing. Puis la rivière assouplissait son emprise autour de nos pieds nus. Nous avancions dans son lit accueillant. L'Aix était une coulée d'ambre et d'or sous l'ombre des charmilles. L'été long nous embrassait. Une nostalgie ? Pas même. Je contemplais ces merveilles comme je savoure aujourd'hui la lumière sur le cerisier : noué par l'angoisse.
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Les choses
On postule que le sens d'un objet est celui de son emploi. Est-ce si sûr ? L'entonnoir, enfin : l'entonnoir. Je veux dire, mais quel étrange objet ! On l'utilise pointe en bas ; on le remise pointe en haut. Voyez la boule de pétanque, qui se range en la faisant pivoter d'un quart de tour sur la droite, comme une vis (faites le test), et de façon à présenter la partie que la main a saisie (alors qu'elle serait aussi bien, posée de l'autre côté). Et que dire du patin à glace ? (oui, d'ailleurs, au fait : qu'en dire ?), et enfin tout devient incertain si l'on se met à évoquer le mouchoir en papier. Quand je pense que certains, sur cette planète, peuvent dormir tranquilles sans penser à tous ces mystères irrésolus...
Vous aurez remarqué ces derniers temps une certaine inclination de Kronix au n'importe nawak. je ne saurais vous contredire. Malgré mon insistance, ce blog repousse le moment où il va bien falloir dire quelque chose d'un peu intelligible. Nous nageons dans l'incompréhension, vous et moi.
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L'expérience du texte
Plus de livres. Bon, dommage. Des textes numériques mis en réseau, très bien. Des échanges à leur propos, des commentaires communs ou pointus, pourquoi pas ? Mais il faudra bien assouvir le besoin de l'expérience collective, du partage direct du ressenti.
Après tout, le théâtre est peut-être le médium le mieux placé pour poursuivre la geste littéraire.En tout cas, ma prochaine pièce, Pasiphaé, sera jouée en janvier 2015 au théâtre de Roanne (scène régionale).
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Musique
En travers de la marche, une boîte de conserve vide et, immédiatement, survient comme un réflexe, l'envie de l'écraser. Est-ce un atavisme complexe où l'on trouve la nécessité de gagner de l'espace vital, le goût de la destruction, le besoin de ressentir l'impact de ses actes sur les choses, de se sentir ainsi vivre ? Ou n'est-ce pas plutôt un amour du bruit qu'émet la tôle comprimée ? On aurait pu fabriquer des boîtes en plastique mou qui se déformeraient en soupirant à peine. On a préféré un matériau qui crie sa défaite, qui manifeste sous la semelle, qui expire en protestant. Où est-ce que je veux en venir ? A ça : est-ce que les sourds ressentent cette jubilation du broyage d'aluminium ? Est-ce que les sourds écrasent des boîtes de conserves, hein ? Je n'arrête pas d'y penser.