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kronix - Page 104

  • After schock

    « Je ne veux plus que tu me serves de viandes grillées, c'est compris ? »
    « Toi alors, ce que tu as changé depuis Hiroshima... »

  • Passe la seconde

    « Y'a que le piston qui marche ! » répétait cet esprit mécanique.

  • Grande première

    Grande première : Une équipe de Chicago donnait ses directives à un chirurgien parisien via des lunettes hyper-sophistiquées. Au bout d'une heure, les gestes du chirurgien devinrent soudain moins sûrs : ses doigts s'agitaient un peu au hasard dans les viscères ouvertes, il sifflotait, soulevait un organe, demandait un scalpel puis une pince, se faisait éponger le front, enfin simulait une activité intense. Espérant silencieusement que la communication fut rétablie le plus vite possible.

  • Comic'con

    La carrière de justicier masqué de monsieur Mercier, 54 ans, habitant à Tours, a été brutalement interrompue hier soir par son épouse. Fatiguée de le voir bondir dans la rue vêtu de son costume grotesque, elle lui a tout bonnement interdit de sortir désormais dans cet accoutrement.
    On pourrait frémir d'une telle sentence si, dans le même temps, Madame Girard n'avait pas sommé son mari de ne plus sortir la nuit déguisé en super-vilain. Les Tourangeaux peuvent dormir tranquilles.

  • Des gestes pour peindre

    Ma paume suit la courbe des balançoires
    L'ellipse des satellites
    Mon coude et mon épaule enchaînent des arcs
    Mes doigts égrènent les aspérités de l'horizon
    Mon dos
    Mes pieds
    Mon bassin
    Balancés tous, en cascade
    Comme la cime de l'arbre dans la houle des nuées

  • A vif

    Moi aussi je souffre, dit le médecin, pas comme vous d'une maladie qui vous fera mourir dans trois semaines après d'atroces souffrances, mais d'une névrose cocasse, qui désinhibe la parole.

  • Pleine lune

    Nos ombres percées arrêtées par l'angle
    Ouvertes sur le cercle de la main
    La nuit enfin roulée, coupée d'un arc blanc
    La nuit et ses ocelles dispersées sur la peau.

  • Toujours ça de gagné

    Au moins, on ne l'entendait plus dire qu'il était totally overbooked, depuis que le directeur l'avait surpris en train de se photocopier les trous de nez.

  • Cartoon

    Il reçut une invitation à se rendre, déguisé en chat Sylvestre, devant le 5 de la rue Machin. Sur place, il découvrit une grue de déménagement soulevant un piano. Plus précisément : il découvrit le dispositif au moment où le piano fonçait sur lui. « Quel humour » eut-il le temps de se dire.

  • Allez-y, je vous regarde

    Beaucoup de mâles de ma génération entretiennent leur corps ; j’entretiens mon isolement.

  • Action writing

    Il devrait être dans l'action, dans l'écriture, mais l'auteur publié est dans une situation qu'il n'imaginait pas, et qui est tout le contraire de ce pour quoi il s'est engagé dans la littérature. Avant d'écrire, il redoute ce qu'on pensera de sa production. Entre deux publications, il doit parler souvent du livre précédent, mort pour lui, dépourvu d'intérêt puisqu'écrit, tandis que le roman qu'il veut écrire est retardé par la mise en route du livre en cours d'édition, qu'il corrige encore, amende, repense, dont il dispute la couverture et la diffusion, dont il attend la sortie, dont il ne sait plus quoi penser, cependant qu'un ou plusieurs autres manuscrits sont en lecture chez d'autres éditeurs, attente qui le préoccupe, obsède son esprit et le retient de se mettre au travail. En fait, il est constamment dans l'acte éditorial, qui dévore le temps de l'acte scripturaire.


    Et puis, il se souvient du temps où être édité était un rêve impossible, espoir qu'il empoignait pour le noyer au fond de lui, ne plus l'entendre, le faire taire. Et il se fiche une calotte, un coup de pied au cul, et il se remet au boulot avec le sourire.

  • C'te misère...

    C'est pas possible. Mais enfin nom d'un chien, c’est pas vrai ! ? Je vais tout de même pas me mettre à chialer devant « Les Misérables », non ? si ? Oh et pis merde, allez.

  • Esthète

    Sur la photo aérienne, une croix désignait l'objectif. « C'est ici qu'on lance la bombe ? » demanda le président. « C'est déjà fait, répondit le général. Cette bombe est pourvue d'un dispositif révolutionnaire qui donne une forme de croix à l'impact. Nous en sommes très fiers. »

  • A Gilly, Cachard, élu, est lu

    Il faudrait, maintenant que le temps est venu
    Et que je suis assis devant mon clavier
    Revenir sur hier, conter par le menu
    La rencontre à Gilly, par le monde enviée,
    De Cachard, écrivain, et d'un lecteur ami :
    Chavassieux, de son nom, un auteur lui aussi.
    Je ne me souviens pas, pourtant, avoir promis
    D'écrire un compte-rendu, mais enfin le voici :
    C'était bien, c'était chouette, on y retournera
    Chez Marielle à Gilly, où j'ai laissé Laurent
    Parler, dire, expliquer et lire ce qui sera
    La lecture désormais des nombreux adhérents
    De la Médiathèque où nous étions reçus.
    Je n'en dirai pas plus car je suis fatigué
    Mais pour tous les absents et pour tous les déçus,
    Sachez que sur son blog, Cachard a travaillé.

  • Le chat empoté

    Notre chat est si gros qu'il ne sait pas précisément où il commence et où il finit. Ainsi, il met soigneusement les quatre pattes dans la litière et fait ses besoins hors du bac. Ou alors il est un peu con.

  • Et de deux !

    Affiche rencontre - Copie.gifCe soir, à partir de 18h30, la Médiathèque de Gilly-sur-Isère nous accueille, Laurent Cachard et moi, dans le cadre d'une première « carte blanche à Christian Chavassieux » (si si, ne prenez pas cet air surpris), événement qui devrait être reconduit chaque année, jusqu'à ce que, je ne sais pas, j'arrête d'écrire par exemple, ou que l'équipe de ce lieu change (choisissez en fonction des probabilités statistiques. Moi, je n'ai envie ni de l'un ni de l'autre). Une soirée qui débutera par la présentation de la nouvelle sélection Lettres-frontière. Sélection qui fut, en 2009, la cause de notre rencontre, Laurent et moi, et le début d'une amitié.
    Les moments proposés par Marielle Gillard et son équipe sont toujours riches et intelligents, soigneusement organisés. La valeur ajoutée, ce qui les rend vraiment extraordinaires, c’est l'humanité et le bonheur qui se dégagent de ces instants. On a envie de les prolonger, de revenir. D'ailleurs, j'y reviens, chaque année, toujours émerveillé de bénéficier d'une telle attention, d'une telle gentillesse. Mon plaisir de partager ce bonheur avec Laurent multiplie si c’est possible, celui de retrouver Gilly.
    La soirée sera consacrée ensuite à Laurent Cachard. Nous parlerons beaucoup de son dernier ouvrage, La troisième jouissance du Gros Robert, mais je veux aussi faire parler l'auteur sur son parcours, sur l'écriture, sur son engagement dans l'écriture et ses choix concernant cet engagement. Toute sa production sera évoquée, y compris ses textes de chansons. Et une lecture de la première nouvelle de son dernier recueil, sera produite par une troupe théâtrale. Personnellement, je pense que vous devriez venir.
    Reversibilités.JPGSur une idée de Laurent Cachard, nous avons commis ensemble une sorte de petit caprice, un recueil édité par Thoba's (qui publia « J'habitais Roanne »), intitulé Réversibilités, deux textes scrupuleusement équilibrés, calibrés à 1600 mots chacun, où nous parlons l'un de l'autre. L'idée est de les offrir aux auditeurs venus ce soir. Une raison de plus pour nous rejoindre.


    Venise.JPGEt puis, je me tâte encore (parce que je viens en train et que c’est lourd) : il se peut que j'apporte le dernier catalogue auquel j'ai participé. Il s'intitule « Venise au XIXe siècle, une ville entre deux histoires ». La commissaire de l'exposition, Camille Perez, a bien voulu me confier la rédaction de deux textes et de plusieurs notices. Elle a ensuite accepté que ces textes y figurent. Le catalogue est beau. Ce serait une façon, en donnant un exemplaire à la Médiathèque, d'un peu remercier de me faire cette confiance sans cesse renouvelée.

     

    A ce soir.

  • Demain

    Je vous en dis plus demain, mais notez déjà le rendez-vous, si vous êtes samedi soir du côté d'Albertville... ou à Gilly, carrément.

    Affiche rencontre - Copie.gif

  • Savoir-vivre

    Sa maman lui répéta de se tenir bien droit sur sa chaise. Et qu'elle fut électrique ne changeait rien.

  • Travails

    Travails_Bougel.JPGIl n'est pas question que de travail dans Travails. Il est question des incertitudes, de la naïveté d'être un jeune garçon. La première épreuve de la vie, le boulot, la première rencontre avec les adultes, hors du contexte familial. L'émotion et le désarroi face à des femmes monumentales et troublantes, des bandits de catégorie C, des patrons, des chefaillons en nœud papillon, des crêpes reblochon-banane et des camarades. Et pour traiter de tout cela, Bougel, il aime pas la poésie qui fait des périphrases, il aime pas les alexandrins. Enfin, là, il peut pas. Là, la versification est brute comme un coup de clé et serre pareil, serre le motif au plus juste de son expression. C'est pile, ajusté, sec, du beau travail de manard qui usine au millimètre. Comme l'annonce Christian Degoutte en quatrième de couverture : « c’est un homme à son établi ; un manuel de la pensée qui serre le temps entre ses outils ». On avait eu un aperçu en prose de la main calleuse avec laquelle Hervé Bougel raconte la vie, et surtout la vie au travail, dans « Les Pommarins ». Dans ce livre, l'auteur prenait le temps, enveloppait une phrase pourtant déjà hachée, tendue, tout en énergie, mais enfin, le lecteur avait la place de respirer. Avec Travails, on retrousse les manches, on respire un bon coup et vas-y, coltine-toi les heures de taf et les pauses au café avec les gars ou le cinoche. Je dis taf et cinoche pour faire genre, mais en réalité, monsieur Bougel évoque le travail en atelier et les cinémas incendiés, pas de raccourcis argotique pour mieux faire sentir le cambouis (sauf celui de sa mob). C'est tout en angoisse rentrée, en beauté, en fascination devant le monde qui s'ouvre. C'est pas les heures passées au guichet de Pôle Emploi qui vont nous fournir une poésie comme ça, enfin je pense pas, quoique. Tiens, là encore, je vous le fais vite avec des absences de négations, mais pareil, pas le genre du poète Bougel. C'est âpre et cru, d'accord, mais personne n'oublie qu'on est dans de la littérature. Le filtre est là. Délicat équilibre entre sophistication et brusquerie des tranches de vie décrites. Il est fort, ce Bougel. Travails peut aussi se lire comme un manifeste de la poésie défendue par Hervé Bougel en tant qu'éditeur au Pré#carré. Une poésie en prise avec aujourd'hui, même quand elle parle d'hier. Vous comprendrez qu'il est impossible d'y trouver de la nostalgie.

    Travails, suivi de Arrache-les-Carreaux. Hervé Bougel. Editions Les carnets du dessert de lune. 80 pages. 11 euros.

  • D'en l'air

    Homologuer un saut à la perche de 96 mètres allait poser problème pour la suite. Il était peu probable qu'un autre perchiste se retrouve encastré dans le train d'un hélicoptère au moment du décollage. Le perchiste, cependant, insistait, depuis son fauteuil roulant. Quant au pilote de l'hélicoptère, il proposait de créer une nouvelle discipline olympique : le saut à la perche par relais aérien.