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kronix - Page 121

  • Têtu

    Le premier type qu'on mit sur un bûcher était persuadé que le pain n'avait pas de croûte. On lui montrait un pain bien cuit avec une bonne croûte craquante mais non, il s'enferrait : « il n'a pas de croûte, aucun pain ne fait de croûte, vous ne m'aurez pas ». On citait des témoins, on faisait paraître devant lui des boulangers qui essayaient de lui expliquer, avec des petits schémas, on lui avait fait visiter une boulangerie pour lui montrer mais rien à faire : « c'est pas vrai », il disait. A la fin, les mecs en ont eu marre et voilà comment ça a fini. Faut les comprendre, aussi.

  • La tête à Toto

    L'inventeur du zéro était un homme-tronc (comptant sur ses doigts comme ses contemporains, trouvant toujours le même résultat, tenté de trouver un nom à ce vide). Nombriliste probablement, aussi.

  • En voie de disparition

    L'ampoule au plafond, déformée par le poids de sa lumière.

  • Banal

    La force des expressions toutes faites : un camion frigorifique renverse une vieille dame qui faisait traverser son sanglier apprivoisé. « Un banal accident de voiture », lit-on dans l'article.

  • Partout, je vous dis.

    Il ne m'était pas apparu à la première écoute (manque d'attention de ma part) que, aussi incroyable que ça paraisse, il est aussi question de taupe dans « pour un oui ou pour un non » de Nathalie Sarraute.

  • L'offense faite à Saint-Vladimir

    Comme toujours sous la plume de Raoule Ventilo, Libresprit nous a concocté un article complet et documenté sur l'affaire des Pussy Riot. A lire (si vous le voulez bien).

  • Pour rire

    Les militants de l'UMP s'expriment à 53 % pour le retour de Sarkozy aux affaires. Les humoristes, amuseurs, guignols, bouffons et imitateurs sont 96% à formuler le même vœu.

  • Petite voix

    On dira que Kronix a des indignations sélectives. C'est faux, je suis révolté par quantité de choses, de tous ordres, chaque jour. Je ne me crois pas obligé pour autant de vous en faire part, car sinon ce blog serait une litanie quotidienne de billets d'humeur. Celui-ci ne sera sans doute guère productif, mais je suis tellement atterré par ce qui vient de se passer en Russie (holà, Kronix s'attaque à Poutine, il a de l'ambition ce petit !), que je ne peux m'empêcher d'ajouter ma toute petite minuscule voix à celles qui se sont élevées, puissantes ou non, pour protester. Deux ans de camp pour les Pussy Riot (et un camp en Russie, excusez-moi, mais ça sent plus le goulag que la pension de jeunes filles). Deux ans ! Pour avoir chanté avec une cagoule sur la tête en levant les gambettes dans une cathédrale. Jugement crétin, minable, dégueulasse. Une démonstration supplémentaire des dangers de collusion entre État et Église. Bon, que de portes ouvertes, excusez-moi, je suis seulement bouleversé, je vais vous dire, par une chose : la tranquillité et le sourire de ces gamines à l'énoncé de ce verdict inique. Chapeau les filles. Comment se rendre utile, alors ? Faire en sorte que ce coup de colère produise des effets ? Écrire à l'ambassade de Russie en France, tiens ? Allons-y : Ambassade de la Fédération de Russie en France. 40-50 Boulevard Lannes. 75116 Paris, France.
    Vous pouvez aussi faire comme moi et appeler l'ambassade directement : 01 45 04 05 50. Après un répondeur bilingue, vous tombez sur un standardiste. Je lui ai personnellement fait part de mon indignation et lui ai demandé de transmettre mon message à qui il trouverait bon de le faire. Le standardiste a raccroché. J'ai comme dans l'idée que je ne dois pas être le seul à téléphoner. Je vais écrire aussi. Là, ils ne pourront pas raccrocher. Je vous tiens au courant.

  • Rideau

    La scène s'éclaire : rien. Je regarde autour de moi : personne. Une pièce d'avant-garde ? Ignorée par le public ? Ou me suis-je tout bonnement trompé de jour ?

  • L'indice

    Pour les papous, les premiers blancs étaient des dieux. C'est en découvrant l'un des explorateurs accroupi derrière un bosquet pour se soulager que les indigènes ont compris que les étrangers étaient des humains, comme eux. A quoi ça tient, hein ?

  • Visitation

    « Nous entrons à présent dans le bureau de Christian Chavassieux. Remarquez ses proportions humaines, comme un nid tapissé de livres qui veillaient sur les méditations de l'écrivain. C'est ici, à cette petite table, que l'auteur a écrit ses plus grands best-sellers : L'infirmière est en vacances, Pour en finir avec le PerFluorCarbone et surtout Les chemins de Compostelle avec une machette. L'écran que vous voyez est une photo-reconstitution. On dit que CC écrivait plutôt sur de petits carnets noirs qui ont disparu. Il avait un ordinateur pourtant, mais qu'il utilisait pour jouer au Solitaire, jeu de cartes fort prisé des élites intellectuelles de son temps. Le beau jeu d'échec sur la table derrière vous (attention madame), n'avait sans doute qu'une valeur décorative. Vous remarquerez au dessus de l'écran, sur le mur, un portrait de Bonot car, selon certain échotier contemporain, l'auteur fut un anarchiste convaincu et volontiers sanguinaire. La couronne de lauriers dorés et la lyre sur le fauteuil sont là pour rappeler que, selon le même échotier vindicatif, il a versé un temps dans la mégalomanie. Dans la bibliothèque, nos efforts ont permis de rassembler une partie des ouvrages qui constituaient le quotidien de l'auteur : « Le Capital », « Mein Kampf », la Bible et le Coran, quelques dictionnaires et des manuels de bricolage. On peut imaginer l'auteur, assoupi sur ce fauteuil après un repas préparé par la douzaine de domestiques que ses droits d'auteur lui permettaient de payer grassement, et une forte consommation de whisky coûteux, car Chavassieux, comme vous le savez, était alcoolique. On n'a par contre pas pu prouver sa participation aux orgies de son ami DSK. Il s'agit peut-être d'une rumeur. Non, madame, vous ne verrez pas de chaînes à ce bureau ni de fenestron par lequel on l'aurait nourri. L'image d'Epinal selon laquelle la compagne de l'auteur l'aurait enchainé et enfermé pour qu'il travaille est pure imagination. D'ailleurs, Chavassieux n'a eu de cesse de rendre hommage à celle qu'il appelait « ma douce ». Expression peu en accord avec cette vision de geôlière, n'est-ce pas ? Voilà, nous allons à présent nous rendre dans le jardin où l'écrivain, à la fin de sa vie, fit édifier une chapelle. Au passage, je vous remercie de ne pas caresser le chat empaillé qui se trouve à la sortie du bureau. »

  • Bon sentiment

    La litanie des souffrances reprend. Pas une année qui épargne les miens. Alors, on tient, comme ça. A quoi sert de partager de tels mots avec les passagers de Kronix ? Je crois confusément vous devoir une sincérité. Au fil des ans, fidèles ou ponctuels, vous venez pour partager un peu de la chaleur de notre tribu. Et bien, un membre de la tribu souffre, en cet instant. Je sais que ça ne change rien, mais l'idée que vous serez des centaines à penser à lui au moment où vous lirez ces lignes, aura un effet sur ses enfants, par exemple. Voilà, merci d'être venus. C'est bon pour la tribu humaine.

  • Etron petipatapon

    On m'apprend que Kronix est compatible avec l'usage matinal des toilettes. On ne m'a pas dit pour autant que mes billets avaient le pouvoir de faire ch...* Nuance.

    * Je ne suis pas adepte des suspensions ou des minauderies du politiquement correct, mais je trouvais désagréable d'avoir à écrire le verbe "chier" ici. Dieu m'en garde.

  • Black Swan

    Aussi, s'ils embauchaient des danseuses moins feignasses à l'Opéra de Paris, ils ne seraient pas obligés de les porter tout le temps !

  • Owouimbowé

    « moi Jane, et toi ? »
    « … ? »
    « Toi, comment t'appeler, toi ? »
    « Hou hou, Grrr.... Hu »
    Et ben on n'est pas sorti du sable, se dit Jane. Ça allait être coton d'expliquer au type en slip de léopard qu'il faudrait la ramener chez elle à travers la jungle et si possible la débarrasser du singe lubrique qui s'agrippait à sa jambe.

  • Au bal

    De verre ou de vair, n'empêche que Cendrillon est venue au bal en pantoufles. Bonjour l'élégance !

  • 3 en 1

    Le char d'assaut à chenilles processionnaires était trop lent et n'a pas retenu l'attention de l'état-major.

    Le pilote d'essai rechigne à accompagner sa femme dans la cabine d'essayage, ça lui rappelle le boulot.

    La puce est capable de bonds prodigieux, ce qui avait inspiré le costume de ce champion de trampoline et une vague de fou-rire dans tout le stade.

  • Angle de vue

    Quel étrange oiseau, dans cet arbre là-bas, s'étonne ma douce, vite, apporte les jumelles ! Je regarde : une corneille. Bon. Déçue, ma douce retourne à son jardinage, je passe l'angle de la maison et là : un chevreuil magnifique s'enfuit parmi les chaumes. J'hésite à appeler ma douce pour redoubler sa déconvenue.

  • La vérité

    Le malentendu est de croire qu'un écrivain est intelligent. Mais un écrivain ne comprend rien au monde ! Sinon, pourquoi écrirait-il ?

  • Avantage à l'amour.

    Ce qui m'émerveille depuis disons une bonne vingtaine d'années (je lance ce chiffre, il a ses raisons, mais trop longues ici à détailler), c'est la bienveillance des gens que j'ai rencontrés. Leur gentillesse à mon égard, leur générosité et leur faculté à pardonner mes petitesses et mes duretés. Tout cet amour m'a rendu meilleur, je l'espère, je le crois. En cela, il y a un peu de moi dans l'Ernest de mon dernier roman. On s'évertue aussi par la grâce de la douceur versée par les autres, sur nos têtes bénies. Élevés par une telle offrande, le moins que l'on puisse faire, c'est d'en redistribuer à son tour. Dans « Tree of Life », Malick montre un dinosaure qui renonce à dévorer sa proie et s'éloigne. Peut-être esquisse-t-il cette idée, que la douceur des caresses est née loin dans des temps immémoriaux, mais que son héritage se transmet depuis et se poursuit, jusqu'à la fin des temps. Comme des milliards d'autres, me voici un passeur de cette compassion héréditaire. Elle équilibre la cruauté du monde. Il ne faut pas négliger la force de notre bienveillance.