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kronix - Page 124

  • Concours carambar

    Dracula était crevé. Je suis resté trop longtemps au pieu, s'excusa-t-il.

  • Dirty

    Dans les réunions, la blonde sale se colle contre sa collègue rousse. Ensuite, elle jette des regards ostensibles à sa voisine en soupirant.

  • Positivons

    Un gros avion au sol : lourd et laid.

    En l'air : lourd et laid, mais d'une façon nouvelle !

  • Le nez dans les archives

    Demain, je me rends avec l'ami François à la Cinémathèque de Paris. Mais Peeeuuurquoidon ? Pour trouver dans les archives les petits détails vrais qui donneront la matière du dernier chapitre de mon prochain roman  qui ne sera jamais édité, et oui. Et peurquoâ je me donne tant de mal ? Pasque j'en sais rien du tout. Sauf que si : j'ai envie de savoir comment Abel Gance a tourné sa fameuse scène du film « J'accuse » (version 1918), quand un soldat se lève et appelle les morts à empêcher les vivants de refaire la guerre. C'est une problématique assez pointue, je l'admets, mais elle va me permettre de boucler en beauté ce foutu roman qui me rive au clavier depuis trois ans.

    Et si vous ne connaissez pas Abel Gance, ses films, et notamment ses deux versions de "J'accuse" et bien, croisez les doigts pour que mon bouquin trouve un éditeur parce que là, je vous dirai tout.

  • Signes de piste

    En piste pour de nouvelles signatures.

    Sûrement pas si nombreuses que dans les rendez-vous précédents (non pas que le libraire ait le moins du monde démérité, mais que je ne serai plus là en terre conquise), mais un moment très agréable pour moi. Cela se passe ce matin à partir de 9 heures, au Carnet à Spirales, à Charlieu. Dans les rues piétonnes, en face de la boulangerie. Vous achetez du bon pain pour midi et hop, vous passez me voir, s'il fait beau, je serai dehors.

  • Revoir les idées trop simples

    Anticonformiste avant tout, et de façon assez obtuse, il avait génétiquement modifié des mouches pour qu'on puisse les attirer avec du vinaigre.

  • A la croisée des noms

    Il s'appelait « Moucharabieh », mais on faisait toujours des fautes en écrivant son nom. Il le changea en « Persienne ». C'était mieux, mais il ne voyait plus rien.

     

     

    ce billet a été testé auprès de, et validé par, mes amis sur facebook. En cas de réclamations, je transmettrai lâchement aux intéressés.

  • On achève bien les histoires

    J'écris une scène de rupture. Le téléphone sonne. Un vieux pote m'annonce qu'il s'est séparé de sa copine. Je l'écoute. Il explique, il raconte, demande qu'on l'aide (pas lui : elle). Et moi sans relire je pense à mes dernières lignes, qui racontent le même enjeu, décrivent les mêmes rapports. Qu'est-ce qu'on fait avec la littérature, qu'est-ce qu'on raconte d'autre que la vie ? Alors, oui, je rejoins Céline là-dessus, à quoi bon raconter des histoires que la vie nous fournit déjà, à chaque minute ? La littérature, c'est prendre ce matériau et en faire une étincelle métissée de pensée et de chair. C'est en faire autre chose, un météore inconnu, une paroi, un vertige, ne pas dire l'histoire mais l'éclat et l'ombre de l'histoire.

  • Les enfants prodigues

    Je l'ai toujours défendue auprès de ma douce, quand la discussion approche les clivages politiques : je sais qu'il y a une droite fréquentable, humaniste, digne. Avec celle-là, je veux bien débattre, je veux qu'elle existe, elle est nécessaire à la réflexion. Hier matin j'entends ses ténors : « Dérive droitière », « recomposition » ; ils s'en reviennent tout penaud de leur escapade désastreuse sur les terres brunes. Je suis tenté de leur dire : « Bon retour dans le giron de la République et de la Démocratie, bienvenue, nous sommes heureux de vous revoir. » Mais aussi, me dis-je avec un frisson, si la « stratégie de Grenoble » avait fonctionné, auraient-ils soudain les mêmes scrupules  Où en serait-on aujourd'hui ? Quel crédit donner à une pensée qui s'acclimate si bien de ce qui peut la tuer ?

  • Foirage total

    Expérience de physique amusante : prenez un oeuf frais... Comment, vous l'avez échappé ? C'est malin. Prenez-en un autre. Il n'y en a plus ? Va falloir aller en acheter. C'est dimanche. Bon, laissons cela.

  • Trop gentil

    « On l'aimait beaucoup. Gentil avec tout le monde, jamais un mot plus haut que l'autre. Avec lui, rien n'était jamais grave. » sanglotait le président du club. « Quand il allait sauter, quelqu'un s'est souvenu : On a oublié le parachute ! Et lui, il a haussé les épaules en disant : Non, mais te bile pas pour ça. Et puis il a sauté. Vraiment pas le gars chiant. »

  • Esprits libres

    Cela fait plus d'un an que leurs voix auscultent avec acuité l'actualité roannaise. Je ne connais personne de la revue Libresprits, même si je me doute de l'identité qui se cache derrière certain pseudonyme. En tout cas, c'est toujours exigeant, toujours suave, subtil, toujours bien écrit. La précieuse "lettre d'outre ville" a eu la gentillesse de témoigner de l'arrivée en librairie de mon nouvel opus. Libresprits le fait, comme toujours, avec beaucoup d'intelligence et de malice. Merci aux esprits libres du Roannais. Il y en a, beaucoup finalement, c'est ce que je tente de démontrer aussi dans mon livre, et je m'aperçois que ce qui ressortait de ma petite analyse se vérifie aujourd'hui, sur le terrain démocratique. C'est une bonne nouvelle.

  • A R'naison (cet article contient une vidéo avec un écrivain obèse)

    Dans mon pays, on prononce Renaison : R'naison. Elision commode. Cela assouplit et arrondit. Comme dire Rouanne pour Ro-anne, et rouannais, pour Ro-annais. bref.

    Aujourd'hui, ce samedi matin, de 10h à midi et des poussières, je signe "J'habitais Roanne", chez Ballansat. Je vous rappelle que c'est la Fête de Pères. Une fête commerciale à laquelle vous pouvez donner du sens en offrant... voyons... en offrant... un beau livre, bourré d'histoires et d'Histoire, d'humour et d'érudition, qui parle du passé... "J'habitais Roanne", par exemple. Au hasard.

  • - 2000

    Sur une tablette sumérienne, un tweet à retardement.

  • Babiole

    Une enveloppe anonyme, un envoi par la poste depuis Creil (Oise), à mon nom. A l'intérieur, , une pochette plastique scellée qui contient un petit sachet de velours. Et dans le sachet ? Une espèce de merde, de soleil en métal doré à deux balles, broche de mauvais goût dont, en plus, l'épingle est cassée. Si, devenant subitement fou, j'avais l'intention de me coltiner cette horreur, je ne pourrais même pas. Je détaille la babiole : le soleil stylisé est un visage souriant (ben tiens) et son front est orné d'une imitation de diamant en plastique. Dans le genre merdouze, j'ai rarement vu plus laid. Au point que je me demande s'il ne s'agit pas de la vengeance d'un malfaisant (genre journaliste local par exemple). Je plaisante ! (précision devenue nécessaire aujourd'hui). Sérieusement, je ne sais pas quelle entreprise a conçu l'idée tordue de se faire de la publicité anonymement ou quelle admiratrice excessive a cru bon de me faire ce présent. Ou bien il y a un oubli, un billet d'amour, une lettre administrative, une facture qui n'aurait pas été glissée dans l'enveloppe. Enfin, le mystère reste entier, sa résolution ne me cause aucune angoisse, l'anecdote n'a pas le moindre intérêt, sinon celui de m'avoir permis d'écrire un billet de plus. Voilà, c'était mon cadeau pourri à moi.

  • Tellement petit

    Beaucoup de retours très émouvants des premiers lecteurs roannais de « J'habitais Roanne ». Le livre est en vente depuis une dizaine de jours maintenant et déjà des personnes sont venues me voir en dédicace, le livre en main, me remerciant, touchées par tel ou tel passage sur un aspect de la ville qu'elles ont connue. C'était prévisible, mais c'est plus troublant que je pensais : comme si j'avais saisi quelque chose de leur intimité pour la délivrer au grand jour. Une appropriation très forte donc. Celle que j'espérais. Bien sûr, plus tard, les historiens vont entrer dans la danse, ausculteront mon travail et auront des reproches à faire, je n'en doute pas. Je ne peux que promettre d'avoir fait de mon mieux. Me parviennent aussi nombre de courriels, témoignant de lectures en cours ou finies, toutes positives, touchantes, remuantes même. Enfin des lettres. Et notamment une, d'une vieille connaissance. Un écrivain qui eut à ce titre son heure de gloire, qu'il s'amuse à ne pas prendre au sérieux parce que, dit-il, édité par Horvath (un éditeur local de l'époque), son livre à succès aurait péniblement fait mille exemplaires. Mais il a eu la chance d'être repéré par de grands médias parisiens et les ventes ont décollé. Cet auteur, c'est Paul Perrève, et son livre à succès c'est « La Burle ». Des dizaines et des dizaines de milliers d'exemplaires, des rééditions, des versions en langue étrangère, audio, etc. en ont fait l'auteur roannais par excellence. Ceux qui l'ont découvert dans « J'habitais Roanne » ne connaîtront qu'une infime partie de l'étendue de ses talents. Accompagnant la délicieuse lettre de ce « vieil ami », une photocopie de coupure de journal. Il s'agit d'un article du journal le Progrès, peut-être daté de 1972 ou 1973, relatant une réunion de la Société préhistorique de la Loire. A travers le grain de la trame on distingue une série de visages, que Perrève m'aide à identifier de son écriture manuscrite, en légende. La plupart des noms sont suivis d'une croix qui signifie qu'ils sont morts. Presque au centre du groupe, il y a un visage tout blanc, couronné d'une coupe au bol noire : bon sang, c'est moi ! On dirait un tout petit petit garçon. On est si bébé à 12-13 ans ? Tout autour, des messieurs sérieux, une dame (Madeleine, la femme de Paul) et derrière moi, mon père, qui m'a pris sur les genoux, tellement je suis petit, pour que je puisse voir les diapositives de je ne sais quel site récemment fouillé, j'imagine. C'est cette petite créature qui écrivait ses premiers « romans », produisait à jet continu des BD d'aventures, fouillait, connaissait par coeur les animaux préhistoriques et les noms des planètes de notre système, avait décidé d'être végétarien (au collège seulement) ? C'est lui ? C'est moi ? Il m'est étranger. Qui était-il, qui était moi ?

  • La leçon d'anatomie

    Lors d'un vernissage récent, un ami peintre désignait son professeur d'arts plastiques, présent dans la salle, comme celui dont l'influence l'avait marqué, et sans qui peut-être, il n'en serait pas arrivé là. J'aurais aimé pouvoir dire la même chose. Malheureusement, aucun professeur n'a su me faire aimer le domaine où j'essaye de faire de mon mieux aujourd'hui. Mes profs de français posaient les plus beaux textes sur la table d'opération, disséquaient ces choses cadavériques, montraient leurs organes morts. Aucune chaleur dans leurs discours, jamais une interprétation aimante, joyeuse, généreuse d'un livre. De l'anatomie. Le seul instituteur qui lisait avec gourmandise ses dictées, en était l'auteur. Il savourait chaque tournure, chaque vers de ses poèmes habiles et devait se trouver bien bon d'élever nos esprits engourdis par l'offrande de sa littérature. En fait, on devrait aborder en classe la littérature comme on aborde le sport ou les arts plastiques : par une pratique maximum. Les grands auteurs seraient seulement donnés en aperçus, lus par bribes précieuses, appelant l'envie, la gourmandise, donnant la découverte pour horizon. Une pédagogie de la frustration.

  • Catherine Chanteloube à Riorges

    P1100729.JPGIl paraît que certains sont entrés en parlant haut, sans la moindre gêne. J'ignore comment c'est possible. Dès le seuil de l'exposition de Catherine Chanteloube au Château de Beaulieu, à Riorges, la beauté et la sérénité vous cueillent, elles vous imposent le silence qu'on doit au sacré. Le recueillement, mais dans le recueillement, une joie qui ne vous quitte pas. Là, des silhouettes d'oiseaux sont alignées sur un fil invisible, hirondelles brodées rassemblées contre un ciel de singalette pour une migration, mais pas pressées de partir. Car on est bien, ici, entourés de la bienveillance et de la générosité de l'artiste. Alors, on flâne sur les deux étages qu'a investi la sculpteure textile, on s'émerveille de l'appel à l'évasion d'« Aquaviva » grande pièce de tissu déroulée depuis le plafond, superposition élégante de formes qui évoque les reflets de l'eau, le miroitement du ciel, un ailleurs inexprimable (« Oh, un rêve ! » s'est exclamé une visiteuse en découvrant ce jeu d'ombres et de transparences), on voyage, on déambule entre les installations et dans son propre esprit. A l'étage, la promenade s'enrichit de la partition sonore de Jérôme Bodon-Clair, impeccable comme d'habitude. De longues pièces de tissu blanc descendent du plafond et sont arrimées au sol par des monticules de terres de couleurs différentes. Les totems hybrides, entre légèreté irréelle et gravité terrienne, font une ronde autour du visiteur qui entre dans le cercle. Et puis, après cette installation intitulée « terre douce », tout imprégné de splendeur, le visiteur est accueilli au coeur d'un nuage de pièces en suspension, une centaine de nautiles et d'ammonites flottent dans la pièce, la voix de la bande sonore sous-tend ce paysage onirique d'une nappe tout aussi suspendue, éthérée. Ici, me confie Claude, qui souhaite la bienvenue à chacun, des enfants ont pu se coucher et rêver, reprendre leur souffle, abandonner un temps leur armure martyrisée. Ils ont reçu un peu de cette générosité qu'offrent les sculptures textiles de Catherine Chanteloube. Et avec eux, l'adulte qui voudra bien laisser à la porte ses colères et ses peurs, aura grand bénéfice à entrer dans l'univers de cette artiste. Pour ses yeux, sa joie, son âme.

    Exposition Catherine Chanteloube, jusqu'au 24 juin, au Château de Beaulieu. Entrée libre.

  • Roman en cours

    Le titre n'est pas encore trouvé (quelle affaire, trouver un titre ! S'il ne se présente pas tout de suite avec évidence, on met des années à chercher le bon), mais l'écriture est bien avancée. Elle devrait s'achever fin juillet, selon mes caculs. Il est très probable que ce gros roman restera inédit mais, sait-on jamais ? Peut-être que les trois ans passés sur ce texte produiront un livre publiable aux yeux d'un éditeur ?

    Les Feigne avaient invité le nouveau maire, Monsieur Mestrel, et son épouse. Amédée et Charlemagne préféraient nettement son prédécesseur, monsieur Plaisant, plus en accord avec leurs valeurs et en présence de qui on pouvait inviter leur curé, mais il fallait absolument cajoler celui-ci, considérer comme rien son affichage trop radical pour être honnête, et discuter avec lui certains aménagements de voirie, certaines souplesses de règlements, des exceptions à la règle, enfin toutes choses qui se négocient autour d'une bonne table. Alma et Charlemagne étaient descendus de leurs appartements pour rejoindre le salon avant le souper. Ernest était admis. On estimait que ses huit ans lui donnaient assez de maturité pour se tenir tranquille le long d'un repas de trois heures. C'était une première tentative dont on lui avait signifié l'importance. On avait beaucoup tergiversé. Dans le salon même, Hortense et Alma s'échauffèrent sur la meilleure place : ici, près de la porte en cas de besoin pressant, au milieu d'eux assis par terre (« mais tu déraisonnes ma fille »), sur la bergère entre ses parents... On lui fit tester toutes les stratégies. Ernest s'asseyait docilement, les femmes considéraient l'ensemble comme on juge la composition d'un tableau, hochaient la tête, faisaient « non », revenaient à une autre idée. Enfin, il était là, sagement à l'écart sur un tabouret tandis que les adultes devisaient autour d'un poiré frais, confortablement installés dans des fauteuils. Ernest observait cette vie, ces échanges incompréhensibles. Il oublierait cette première, n'en retiendrait que la sensation tenace de ne pas savoir quelle est sa place véritablement pour ne la gagner qu'en fin d'une théorie d'incertitudes, un peu par défaut.

    Autrement, hier, belle séance de signatures à l'Espace Culturel Leclerc de Riorges, des amis, pas mal de nouvelles têtes, des discussions intéressantes et d'étranges retrouvailles, venues du fond des âges. Prochaine signature à la librairie Ballansat, à Renaison, samedi 16 juin, de 10 heures à 12 heures. Au passage, je remercie les blogueurs qui se font en ce moment-même le relais de l'information, tentative de pallier le boycott d'une partie de la presse locale.

  • Signature aujourd'hui

    Cet après-midi, signature de « J'habitais Roanne », le livre boycotté par le premier hebdomadaire de ma région (phrase absconse, j'y reviendrai), à l'espace culturel Leclerc, à partir de 16 heures. Merci à tous ceux qui sont venus me témoigner leur soutien, à tous ceux qui ont déjà lu et aimé ce livre, à tous ceux qui viendront pour montrer qu'on peut respirer encore à travers le bâillon.