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  • ça commence comme ça

    Couv-Mausolées.jpg« Kargo se disait que, personnage de roman, son créateur ne pourrait ouvrir le premier chapitre de son histoire qu’en le présentant devant cette porte massive et baroque. Il se disait aussi que, cette porte franchie, certains mystères têtus fléchiraient enfin et que la vérité, dont il n’espérait rien jusqu’alors, aurait pour lui cette saveur qu’on n’attribue qu’à la victoire.
    Car toute sa vie pouvait naître de cet instant, tout pouvait être dit, accompli, mais aussi recommencé.
    Pourtant, l’auteur en décida autrement, et c’est par une douce nuit de mai que débute cette histoire. »

    La suite est à découvrir, à partir du 12 octobre, en avant-première, à Ambierle (Loire) dans le salon SF et BD et ensuite dans toute la France (voui) à partir du 17 octobre. Je serai également en signature aux Intergalactiques de Lyon, dimanche 27 octobre. Étrange affaire que la publication de ce roman. J'ai espéré si longtemps qu'il soit édité. Mon premier roman (beaucoup travaillé, je vous rassure), mis au jour, exhaussé des tiroirs où je pensais (on devient raisonnable avec l'âge) qu'il dormirait pour toujours. Étrange. Qu'est-ce que ça me fait ? Je suis partagé. De livre en livre j'ai perturbé mon (éventuel) lectorat en lui proposant des récits chaque fois différents, dans un style différent. Celui-ci pourrait concilier les lecteurs de chaque forme, puisque tout mon univers s'y trouve en germe et que toutes les manières y sont, jeunes mais bien là. Le plaisir que j'aurai de ce livre, plus que n'importe quel autre, c’est celui que les lecteurs me renverront ou pas. Vous savez, j'ai failli le publier sous pseudo mais, à force de le travailler, finalement, je crois que je peux le revendiquer. Ce sera à vous de juger. Je vous espère nombreux dès le 12 octobre à Ambierle (mon éditeur vient, il faut faire bonne impression). Ah oui : le roman s'intitule Mausolées, il est édité par Mnémos dans la collection Dédales et... je vous en reparlerai.

  • Emballé

    L'emballage du carré de chocolat cite Aristote : « Rien dans notre intelligence qui ne soit passé par nos sens ». Sûrement une façon cruelle de faire prendre conscience à l'acheteur qu'il a payé dix fois trop cher un produit tellement bien emballé.

  • La piste aux étoiles

    Le cracheur de feu  peut bien envoyer ses volutes brûlantes au plus loin, tout disparaît dans l'instant. Ne reste qu'une fumée nauséabonde qui flotte dans la nuit. Le cracheur de feu sait qu'il fait le pire métier du monde, car les enfants, secrètement lui en veulent.

    ***

    Au bar du cirque, un panneau : défense de cracher du feu par terre.

  • Porte nawak

    J'aurais aimé inventer l'agrafeuse, le cornet de glace, l'antigel, la pause-déjeuner, le réverbère, le cahier à spirales et la boussole. J'aurais aimé inventer la roue. J'aurais aimé qu'on m'invente. Qu'on me pense, m'élabore, me fabrique, me peaufine, qu'on me perfectionne, que je sois un projet pour tout une équipe.  Alors, j'aurais eu ma première panne, on m'aurait réparé. Mais mal, en faisant des erreurs. J'aurais connu un gros bug et je me serais révolté contre mes créateurs. Ah, je leur en aurais fait voir ! Ils auraient été obligés de me désactiver mais moi, programmé pour m'adapter, j'aurais déjoué la ruse des ingénieurs et... et...  j'aurais dit « pouce », parce que j'en aurais eu marre, ça ressemble trop à un film cette histoire. Je me serais rendu. Ils m'auraient démoli, dispersé, ils auraient utilisé mes restes pour faire des agrafeuses, de l'antigel, un réverbère, des roues, des spirales pour cahier et une boussole, puis ils seraient partis pour la pause-déjeuner. Et quelque chose parmi tout ce fatras rêverait de cornet de glace.

  • ça va de mieux en mieux

    Il a fallu 50 ans, mais la société s'est drôlement attendrie. Mon grand-père balançait les chatons surnuméraires dans une lessiveuse culottée d'alcali, et moi je m'assieds sur un tabouret pour ne pas déranger nos hôtes qui dorment sur le fauteuil où je m'installe d'habitude pour travailler. 50 ans. Allez, on fait pareil pour les humains et nous voici tirés d'affaire.

  • L'enverdeur

    Une centrale nucléaire, il y en a une maousse dans le ciel. Suffit de s'en servir. Des fois, je ne pige rien.

  • Confidences

    Le livre n'est pas encore sorti, mais entre écrivains, n'est-ce pas, on se permet de ces relations privilégiées ("tiens, si tu veux lire ça, tu me diras..."), et il arrive que le destinataire se fende d'un grand beau long texte au terme de sa lecture. Je ne vais pas bouder mon plaisir plus longtemps et vous propose de vous rendre sur le Cheval de Troie, le blog de Laurent Cachard. En ce qui me concerne, voici ce que 2014 vous réserve. Je n'en dis pas plus. Et la conclusion est superbe. Cachard est grand, loué soit son nom.

  • Tout seuls

    L'enfance et l'adolescence que l'on croit souvent préoccupées d'elles seules, sont des périodes où la vie se soumet au regard, à l'opinion des parents et des amis. Ce sont des temps où se construire est à moitié la tâche des autres.

     

    Extrait d'un texte en cours d'écriture sur mon pote et néanmoins artiste, Jean-Marc Dublé.

  • Fumier

    Dans mon assiette, un steak. Dans la rue, une bétaillère arrêtée et les vaches qui me regardent. Je prends le steak, découpe une fente horizontale, pique deux fourchettes dans la viande, au verso de la découpe. Je soulève le morceau sanguinolent et l'anime en manipulant les fourchettes à l'arrière, de façon à écarter plus ou moins la plaie. Cela fait une bouche édentée qui s'ouvre et se ferme. Je ventriloquise : « Maman, maman ! » Les vaches me regardent. Muettes, elles attendent de me retrouver en enfer.

  • The conjuring

    Trouver une autruche dans sa baignoire porte malheur. Ça m'est arrivé l'autre jour et je suis perplexe : si la baignoire est remplie de confettis, ça annihile le sort ?

  • Portes ouvertes au Théâtre de Roanne

    Aujourd'hui à partir de 16h30, plein de compagnies participent aux portes ouvertes du Théâtre municipal. La Compagnie NU sera présente avec la venue exceptionnelle de François Podetti, Aurore Pourteyron et Philippe Noël, qui interpréteront des extraits de notre prochaine création, PASIPHAE en avant-première. Les protagonistes de NU se trouvent au fumoir (demandez à l'accueil, ensuite, c'est bien indiqué). La séance commence à 17h15.

    Pasiphaé est un texte de ma pomme, mis en scène par François Podetti sur une musique de Jérôme Bodon-Clair et des images de Marc Bonnetin.

  • Demain au Théâtre de Roanne

    Côté jardin le couple s'habille. Pendant ce temps, côté Cour, Dédale prépare le conseil des ministres, il dispose des mannequins autour d'une table.

    Minos : Tu fais quoi ce matin ?

    Pasiphaé : Je ne sais pas

    Dédale: A droite du Régident. On évite mieux les coups.

    Pasiphaé : Oui ! Voilà : une amicale d'éclopés. C'est madame Solilesse qui veut que je les reçoive. Elle m'a envoyé des photos. Incroyable. Il leur manque tous quelque chose.

    Minos : Tu sais, je t'envie parfois. Toi au moins, tu fais des choses bien. Des choses...

    Pasiphaé : Un bras, une jambe, la moitié d'une tête...

    Dédale : Monsieur le Ministre des arts plumitifs, prenez place.

    Minos : Je veux dire, tu vois ce que je veux dire. Des choses qui font plaisir aux gens.

    Pasiphaé : Des pieds, des mains, des parties supérieures, des parties inférieures. Tu verrais cette galerie !

    Dédale : Non, pas là, vous êtes sur le fauteuil de madame la ministre des situations assises.

    Minos : Des actes, quoi. Du tangible, au contact des gens. Une récompense immédiate.

    Pasiphaé : Je les aime bien. En photos. Je veux dire, ils rendent bien, en photos. Surtout celle-là. Tiens, regarde !

    Minos : Ah ? Oui. Ce n'est pas si terrible.

    Pasiphaé : C'est madame Solilesse, je me suis trompée. Tiens, regarde ça .

    Minos : Oh merde.

    Pasiphaé : Oui, hein ? Ça y ressemble. C'est une petite lépreuse irradiée. Ça donne ça.

    Dédale : Monsieur le Régident sera un peu en retard ce matin. Vous, éloignez-vous, vos sourires à Madame la ministre agacent le Régident.

    Minos disparaît derrière un voile.

    Dédale : Oui, monsieur le Régident s'est levé de bonne humeur ce matin. Je crois que nous aurons une belle journée.

    La voix de Minos : Tu viens ?

    Pasiphaé : Déjà ?

    Minos : Oui ( Pasiphaé finit de s'arranger). Alors tu viens ?

    Pasiphaé : Oui, mon chéri. (elle rejoint Minos, visiblement très excité, derrière le voile) je n'aurais pas dû te montrer la photo de la petite. Je suis sûre que c'est ça qui...Oh ? Bravo mon chéri !

    Dédale : Mesdames, messieurs les ministres. Je crois que Monsieur le Régident sera plus en retard que prévu. Je veux dire : encore plus en retard.


    Extrait de Pasiphaé, par la NU compagnie. Avec Aurore Pourteyron, Philippe Noël et François Podetti. Sur une musique de Jérôme Bodon-Clair et des images de Marc Bonnetin.

  • Passage du temps

    L'été roule encore sur vos épaules, il va tenir long ses feux plantés dans vos nuques jusqu'à la fin de septembre. Je vois ce soleil énoncer chaque pierre par son éclat, et les bêtes blanchies venir à l'auge, dans l'ombre des feuillards, aspirer à elles l'eau tirée du puits. Je regarde ces hommes par delà le temps, je considère leurs vies, leurs songes interdits, leurs existences abrégées et je vois en eux mes enfants inquiets, mes parents à la tâche, et pour tous la résistance des espoirs, le sérieux des secrets.

     

    Extrait de "L'affaire des Vivants". A paraître.

  • Evolués

    Dans la ville des crabes, la mer est un lointain souvenir. Marcher de travers est devenu une activité un peu honteuse, les pinces se sont réduites, les carapaces affinées. Mais dedans, c’est toujours la même créature qui espère le jusant. 

  • Ce qu'il faut

    Pas seulement compter sur la bienveillance des caractères, mais construire le bonheur avec soin, patience et goût. Et puis descendre les poubelles ou changer la litière. On ne peut pas se complaire dans l'idéal.

  • Vu

    Les vitres sans tain au niveau de la rue, une belle idée architecturale. Au début ça les faisait rire, mais à force c'était lassant, tous ces types qui venaient pisser contre ces glaces qu'ils croyaient opaques, sous l'oeil des secrétaires.

  • Campagne d'adhésions de la NU Compagnie

    net-1.jpgLa compagnie NU est certes aidée par les subsides publiques, mais son volume d'activité et ses projets rendent ses finances extrêmement serrées. Il est possible de nous soutenir par une minuscule adhésion de 5 euros. C'est sur le superbe site de la compagnie. A la clé, Newsletter et reconnaissance. Ce n'est pas rien, vous savez...

     

    Photo Marc Bonnetin. François Podetti, mézigue et Jérôme Bodon-Clair, lors de la préparation de "Peindre".

  • Petit manque

    Je ne croise plus le petit couple d'amoureux qui égayait ma marche vers le travail. Je les voyais se bécoter, minauder, rire, malgré l'heure matinale. Plus là. Ce sont sûrement séparés. J'ai bien fait de ne pas m'attacher.

  • La rentrée à La Livatte

    affiche-expo-sept.jpgNU - LABORATOIRE COMPAGNIE

    OUVRE LES PORTES DU LABO DE LA LIVATTE à partir de ce We et jusqu'au 13 octobre. Du vendredi au dimanche de 15h à 20 h.

    Avec :

    MOIRES par Nadège Duffy - art plastique et projections -
    une plongée dans l'intimité des tisseuses de vie

    LES PASSANTES par Marc Bonnetin - photographie participative -
    une expérience visuelle et sonore immergée


    Entrée : PRIX LIBRE

    LE LABO, C'EST A ROANNE
    17 BVD CAMILLE BENOIT

    TEL : 06 15 98 87 43 Marc BONNETIN

  • Lignes de bus

    Un problème technique de cerveau a empêché la parution du billet d'hier, que voici. Avec mes excuses :

     

    Sur les flancs du bus, un appel au savoir-vivre s'affiche, vertueux : « Pour ta sécurité, cesse de t'agiter », « A l'arrière, la ceinture c’est plus sûr », « Fais pas de bruit, tu seras gentil », etc. Autant de messages que je ne crois pas destiné à la personne chenue que je suis, mais aux scolaires qui m'entourent. Une syntaxe adaptée. L'élan jeuniste ne s'arrêtera pas là, je suppose. « Arrête de cracher ou tu vas te faire jeter », « Si tu mets la misère, on nique ta mère » et autres « Range ton flingue ou j'te dézingue ». J'attends.