Craquants, tendres, colorés, savoureux,
ainsi les macarons offerts par Bernadette
et à Neulise, l'accueil de la Médiathèque.
C'était chouette.
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Craquants, tendres, colorés, savoureux,
ainsi les macarons offerts par Bernadette
et à Neulise, l'accueil de la Médiathèque.
C'était chouette.
Je serai donc à la Médiathèque de Neulise, demain, à partir de 10 heures, pour rencontrer des scolaires (Cm 1 et Cm 2 !)
A partir de 17 heures, l'équipe de la Médiathèque et moi-même, aurons le plaisir de vous accueillir pour évoquer à bâtons rompus "L'Affaire des Vivants" et autres bricoles; Venez nombreux (enfin, venez, quoi).
Un petit rappel, les amis :
Je serai ce soir, à 19 heures, à la librairie La Maison Jaune, de Neuville sur Saône, pour une rencontre autour de « L'Affaire des Vivants »
et demain à 11 heures, à la librairie Baume, à Montélimar, pour le même roman, défendu par des libraires "emballés"(sic). La rencontre sera suivie d'une dédicace l'après-midi.
J'aurai des bretelles, mais pas d'écharpe (trop chaud).
Il arrive que la blessure saigne à nouveau. Je retrouve quelques dessins de Cabu, je lis les énigmes littéraires d'Honoré, je tombe sur une vidéo de Charb, aux obsèques de Cavanna, je tombe sur une BD de Wolinski ou une diatribe anti-mondialisation de Marris, un mot de Tignous qui se demandait où est-ce que la République avait merdé pour que des gamins s'embrigadent comme ça ? Autant d'innocents, de types qui auraient, justement, défendu ceux qui leur ont tiré dessus. Qui ne les avaient jamais lus, n'avaient pas grandi avec eux, ignoraient tout de leur combat. On s'en remettra, vous croyez ? C’est possible, tous les deuils s'émoussent avec le temps. Mais quand ça surgit comme ça, sans prévenir, oui, ça fait mal. Toujours.
La pièce, Pasiphaé ? On peut s'en faire une (petite) idée, en cliquant sur ce lien. Réalisation Yohann Subrin.
La lenteur de fabrication d'un roman est exaspérante. Cela peut même rendre schizophrène, à force. Je reprends le chantier de La Grande Sauvage, qui se déroule pendant la Révolution Française, mais les intentions et l'élan qui m'ont poussé à l'entreprendre se heurtent au spectacle des injustices quotidiennes, de l'urgence que je ressens à exprimer des combats immédiats, actuels, qui me contraignent à me situer, là, maintenant. L'envie existe de laisser tomber le propos de cet énorme boulot (entamé il y a déjà deux ans, mine de rien), pour m'emparer d'un sujet d'aujourd'hui et le traiter avec l'énergie de la colère ou du désespoir. Je pourrais me servir de ce roman pour le faire ? Sauf qu'il en résulterait un pot-pourri de mes indignations (parce qu'elles sont nombreuses et semblent se multiplier dès que je m'informe sur quelque chose). Donc, attendre, finir ce qui a été commencé, prendre du recul. Ou tout basculer cul par dessus tête, stopper ce qui menace de ne plus faire sens pour moi, et me plonger dans la métamorphose scripturale du courroux, tout entier et tout vibrant. Mais cela signifierait trahir mon éditeur et le jury qui m'a confié une aide importante pour accomplir ce roman (je ne vous avais pas dit ? Voilà : la Région a agréé mon dossier). Vous raconter tout ça est une manière d'admettre publiquement que, ces jours-ci, alors que je parviens enfin à m'extraire de mes Nefs de Pangée, je n'arrive pas à pondre une ligne du prochain. Dramatique.
Ce serait bien qu'on se voie. Par exemple en mai, ou en juin, comme vous voudrez. Il y a le choix.
Pour celles et ceux qui seraient dans les parages, ou connaîtraient des personnes intéressées pour écouter des lectures de textes publiés chez Sang d'Encre, de Emmanuel Merle, Jackie Plaetevoet et moi-même, je vous convie à venir nombreux à deux rendez-vous prometteurs :
Samedi 30 mai à 18 h, librairie L'Annexe, à Malaucène.
Dimanche 31 mai, à 18 h, au centre artistique de Piégon.
Ce sera agrémenté de musique, l'entrée est libre. Aucune raison de se priver de ce joli moment.
Je serai le 5 juin, à 19 heures, à la librairie La Maison Jaune, de Neuville sur Saône, pour une rencontre autour de « L'Affaire des Vivants »
et le lendemain à 11 heures, samedi 6 juin à la librairie Baume, à Montélimar, rencontre autour de ce même roman, suivie d'une dédicace l'après-midi.
Le 12 juin, à partir de 17 heures, c’est une rencontre riche avec le public et aussi des élèves de Cm1, Cm2, ponctuée de lectures, que la médiathèque de Neulise a organisée autour de « l'Affaire des Vivants ».
Les 19 et 20 juin, je serai à Gilly sur Isère, pour la traditionnelle carte blanche, que je consacrerai cette fois, à la BD. Plus d'infos bientôt.
Le 21 juin, ma douce et moi participons aux 24 heures de lecture, à Saint-Haon le Châtel. Il s'agira de donner à entendre la verve de Zola, et les états d'âme de Mouret et de Denise, dans "Le Bonheur des Dames".
C'est bientôt.
En 2009, le prix lettres-frontière accompagnait mon arrivée dans le monde de l'édition et m'aidait à accepter d'endosser le statut d'écrivain. L'an dernier, "Mausolées" avait été présélectionné mais n'avait pas été finalement élu, et cette année, "L'Affaire des Vivants", préselectionné également, est reçu. Merci à celles et ceux qui ont soutenu mon livre.
Je suis épaté par l'intelligence avec laquelle les auteurs parlent de leur œuvre. Moi, j'ai toujours le sentiment d'être l'idiot de mes livres, celui qui ne sait pas ou, en tout cas, en sait moins que ses lecteurs. C'est la pertinence des lectures qui me fait comprendre ce que j'ai fait.
Ce soir, je suis invité par le club lecture Parole d'encre, dans le cadre prestigieux de la galerie des archives de la Bibliothèque de Versailles (où j'espère revenir pour d'autres raisons et plus longuement). J'ai le plaisir et l'avantage de présenter « L'Affaire des Vivants », en compagnie de Jean-Luc Seigle, qui viendra évoquer, lui, son dernier et superbe ouvrage « Je vous écris dans le noir ». Danielle Maurel en parle mieux que je ne pourrais le faire sur son blog.
Une autre bonne nouvelle : la sortie en poche de « Mausolées », en novembre.
C'est ce soir, avec les amis Brideau et Verdet, et apparemment, c'est moi qui lance la soirée.
Un exercice inédit pour moi. 50 minutes de sérieuses fantaisies sur ma ville.
Merci à Thibaut et aux organisateurs de ce colloque, deuxième du genre.
Le mois dernier, il y a eu des changements chez l'un de mes éditeurs. Angoisse. Le nouveau directeur d'édition allait-il consolider certains choix de son prédécesseur, et notamment celui de me publier ? Il vient de m'appeler, chaleureux, délicat, agréable. Il voulait avoir lu "L'Affaire des Vivants " avant de me contacter. Il a beaucoup aimé mon roman et, "bien sûr", suivra mon travail. Un rendez-vous est d'ores et déjà fixé, où je lui donnerai les premiers chapitres du prochain manuscrit que je destinais à cette maison. Soulagé. Vraiment. A partir de maintenant, je peux considérer que j'ai deux éditeurs, que je vais pouvoir (mais aussi devoir) leur fournir régulièrement des textes, et qu'ils me seront fidèles. C'est un luxe qui me réjouit et valide le choix de vie décidé l'an dernier. Parce que, comme je le programmais de toute façon, il faut que je parvienne à écrire un roman en un an et demi, guère plus, et enchaîner les livres sans délai. C'est beaucoup, beaucoup de travail. Ce sera épuisant, ce sera difficile, ce sera merveilleux.
Parce que je n'en ai pas fini, avec cette histoire. Je ressasse le mot dans la nuit et je réalise que nombre d'écrivains (et pas des moindres) l'utilisent. Me viennent à l'esprit Pierre Michon (mon immense et vénéré Michon) qui parle des « infimes stratégies de la table de travail », Philip Roth, Milan Kundera, Primo Lévi (« Parlons travail ») ; je réalise aussi qu'une femme qui accouche, travaille. Elle ne le fait pourtant pas sous les ordres d'un patron, n'espère aucun gain matériel et n'est sous le coup d'aucune servilité (hors cas qu'on me permettra d'écarter). Je disais l'autre jour que je travaillais comme le bois mais finalement, l'effort bénévole pour obtenir une délivrance me rapproche davantage de ce noble modèle. Décidément, il a bien des avantages, ce verbe travailler, que n'offre pas écrire.
Vendredi, j'apprenais la mort de Serge Zuliani. Zuliani est un peintre roannais dont la puissance picturale a été marquante pour ceux qui ont eu la chance d'y être confrontés. Car on était confronté à un tableau de Zuliani, il n'y avait guère de pacte possible. Ses toiles parfois immenses ne cessaient de manifester colère et étonnement face aux grands crimes barbares, génocide indien, erreurs judiciaires, dictatures sanglantes... De grands hurleurs érigeaient leur silhouette sur un écran éclaboussé de sang, des visages amérindiens occupaient des formats carrés énormes de leurs faces puissantes et austères. J'ai vu craquer un banquier, en Allemagne, à cause d'un de ces féroces tableaux. Nous avions installé une des versions des « dictateurs » en face du bureau du malheureux employé qui nous supplia, après une journée, de déplacer ce cauchemar éveillé. Après un voyage de jeunesse aux Etats-Unis, Serge Zuliani avait peint les déserts américains, était tombé amoureux de ces peuples, n'a sans doute jamais cessé de frémir de l'injustice qui leur avait été faite et se poursuivrait toujours.
Nous l'avons connu massif, puissant, mains énormes, bras noueux, visage plié de rage ou de rire. Nous l'avons vu vieillir. Mon retrait de Roanne, mon éloignement de ce milieu, involontaire, m'ont au moins permis de ne pas le voir exagérément maigrir et se désoler.
Quelques œuvres de Zuliani sommeillent dans les réserves du musée de sa ville, mais ce sont des dessins et des peintures mineures et, si plusieurs collectionneurs ont, un temps, adhéré à la force de ses représentations inconsolables et lui ont permis de vivre son art pendant de nombreuses années, ils se sont lassés de l'acheter et leur engouement n'a pas été suffisamment relayé. Cependant, lui était sans faiblesse, sans détours et, si certaines périodes l'ont amené à dessiner des processions de femmes Felliniennes, son travail brut et violent, disons conscient, n'a pas séduit au delà de quelques passionnés. Il est resté un artiste confidentiel, pour le reste du monde. La veille de son décès brutal à plus de 80 ans, il confiait à un ami : « Tout le monde m'a oublié, je n'existe plus. » Cette lassitude a fini par l'emporter, avec la même absence de pitié que la maladie.
Je n'étais pas au courant, j'ai su trop tard, il a été enterré hier, samedi, je ne sais ni où ni à quelle heure. Je n'ai donc pas pu témoigner, comme on dit, je l'aurais fait, je crois. Mais il y a un avantage à ce manquement : c'est que je ne parviens pas à me l'imaginer sous la forme d'un cadavre enfermé dans une boîte. C'est impossible, il était trop grand et trop fort pour ce misérable confinement.
Il y a une cinquantaine d'années, il habitait au quatrième étage d'un immeuble. Du balcon, il laissait descendre et reposer au sol un seau plein de sable attaché à une ficelle, et la ficelle, fichée dans un manche court qu'il tenait entre ses mains. Ensuite, de là haut, chaque jour, il faisait remonter le seau en tournant le manche entre ses mains. La ficelle s'enroulait sur le manche. Le seau remontait. Quatre étages. Un seau plein de sable. A la force des poignets. Et bien voilà, la peinture de Zuzu avait cette puissance-là.
(NB : inutile de chercher sur le net, vous ne trouverez aucune image. Il faut me croire sur parole)
Parce que, quand j'écris, je travaille, non ? Non, parce qu'il y a cette notion de servilité, de force mise au service d'un autre, pour l'enrichissement d'un autre. Donc, j'écris. D'accord, j'écris, je ne travaille pas. Mais quand je fouille et refouille de la doc, de vieux manuscrits, pour alimenter mon prochain roman, je n'écris pas, qu'est-ce que je fais, alors ? Bon, je vais quand même affirmer que tout ça, c'est du travail. Je travaille. Mais pas dans le sens commun.
Je travaille, mais comme le bois.
Et la deuxième partie. Merci Laurent.
Première partie de la rencontre à Fleury. En espérant une deuxième partie, dès que Laurent aura surmonté les problèmes techniques.
La bibliothèque de Fleury, ses bénévoles avec le concours de la municipalité, ont eu l'excellente idée d'inviter l'écrivain lyonnais Laurent Cachard, pour une rencontre exceptionnelle (exceptionnelle « à plus d'un titre », comme le souligne le billettiste désirant passer à l'essentiel, contenu dans la suite). D'abord, parce que Laurent est un écrivain rare, aussi parce qu'il s'agissait de tenter une approche de l'ensemble de sa production et enfin, parce que la soirée se poursuivait par un – peut-être – ultime récital « Littérature et musique ». Forme singulière alternant lectures d'extraits et chansons inspirées de ses livres, concoctée par l'auteur il y a quelques années, et imaginée avec la complicité des musiciens qui composent et/ou interprètent les chansons inspirées de l'œuvre de leur ami Laurent. Ici, Gérard et sa nièce Clara Védèche, et Eric Hostettler. Ce serait une journée-hommage en quelque sorte, bien que l'âge de Laurent n'incite pas au bilan ou à la rétrospective. Disons que cette rencontre était l'occasion d'un point à mi-parcours.
Hier donc, Laurent Chachard était venu trouver un public neuf, celui de la bibliothèque de Fleury-la-montagne. Les lecteurs de Kronix connaissent bien cet auteur, souvent chroniqué ici et souvent « lié », blog à blog, car une ancienne complicité existe entre le Cheval de Troie et Kronix.
La rencontre d'hier avait pour objet de parcourir les différents aspects de son travail et de susciter pour le public présent le goût d'en découvrir plus, et de le lire. Je ne sais pas si nous y sommes parvenus, en tout cas, l'assemblée était nombreuse et attentive et l'échange, je crois, riche et intéressant.
Romans, nouvelles, paroles de chansons, comédie musicale, théâtre, écrits sur l'art, essais... Il y avait matière. Prendre le temps de tout aborder, avec immédiatement la certitude que nous ne ferons qu'effleurer le propos mais donner à l'auteur, ce n'est pas si fréquent, l'occasion de dire, de digresser, de peut-être découvrir des choses sur lui-même, qui sait ? Il aura fallu deux heures, et il ne restait plus assez de temps à consacrer aux échanges avec le public. Il fallait se résoudre à conclure, car les musiciens, dans la salle voisine, étaient prêts pour la deuxième partie de l'événement, et des spectateurs arrivaient. Cependant, l'objectif difficile a priori, d'effectuer un tour d'horizon complet a été tenu. Les réactions dans l'assemblée étaient celles de personnes qui découvrent un auteur, ou un aspect méconnu de son œuvre, et ont pris goût d'en connaître davantage. C'était le but. Je ne suis pas mécontent. Un enregistrement a été fait qui, j'espère, pourra être mis en ligne, et qui permettra de suivre complètement l'entretien.
Littérature et musique est cette expérience peu commune ou plutôt unique (j'en avais fait une description lors d'une représentation stéphanoise à lire ici), constituée à partir de l'œuvre de notre invité. Laurent, je l'ai dit, est un personnage autour de qui s'agrège avec naturel les amitiés durables. Ce n'est pas une chance, pas seulement, c'est son talent. Pendant plus d'une heure, les amis musiciens de l'auteur ont accompagné les musiques écrites par Eric Hostettler sur les paroles de Laurent, et soutenu parfois, ou laissé le silence nécessaire, aux lectures d'extraits des livres de Laurent par lui-même. Courts extraits, significatifs, de chaque roman ou recueil de nouvelles, un prolongement bienvenu de notre rencontre. Et chaque fois, les chansons ad hoc, parfaitement écrites et interprétées. Celles inspirées de « Tébessa, 1956 » ou de « La partie de cache-cache », sont des moments inoubliables, émouvants, forts. Autre moment assez estomaquant, l'interprétation de la jeune Clara Védèche (18 ans), violoncelliste, d'une pièce contemporaine virtuose. Rien que pour ça...
Dans la dernière partie de notre entretien, celle qui na pas eu lieu faute de temps, nous voulions d'un commun accord, aborder la question de l'assèchement littéraire. Car Laurent subit comme nous tous, parfois, l'angoisse du vide, du « à quoi bon ». Il me semble que la séance à deux détentes d'hier devait lui donner de bonnes, d'excellentes raisons, de ne pas baisser les bras, et lui faire la démonstration, s'il en était besoin, que tout ce travail n'est pas inutile, qu'il a un public, un lectorat, attentif à la suite de ses productions, et du coup, un devoir envers eux.
NB : Je connais Laurent. Il aurait pu évidemment rédiger avec l'aisance qui le caractérise, le compte-rendu de cette rencontre dès son retour à Lyon hier, dans la nuit, mais je crois qu'il m'en a laissé la primeur, par élégance, malgré ma rédaction tardive. C'est bien lui, ça.
Considérons que ce samedi est une journée hommage à Laurent Cachard, en attendant cet après-midi le rendez-vous de la Médiathèque de Fleury (voir billet d'hier), vous devriez faire un tour du côté de son blog. Dans son dernier billet, vous apprendrez par exemple que Stephan Eicher n'a pas de portable.