A la fête du livre de Saint-Etienne, en octobre, je serai sur le stand de la librairie l'une et l'autre. Marie Marcon parle de son coup de cœur : "L'Affaire des vivants". C'était sur France 3 Rhône-Alpes, hier.
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L'une et l'autre
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Tranquillou
Moi, vendredi dernier : « La mise en musique des textes fonctionnait à merveille, ça donne envie de faire tout un album, non ? »
Jérôme : « Allez, c’est parti, envoie les textes ! » (une formule plus élaborée mais vous avez le sens du propos, là)
Oliv', la semaine dernière : « J'ai un projet de court animé avec toi et François costumés en guerriers barbares, ça te dit ? »
Moi : « Ah ben ouais, super ! » (je m'exprime de façon assez triviale, parfois...)
Cédric, tout à l'heure : « Je reprends les projets BD. Je me remets sur Cortés, il faut qu'on revoit le design des persos des Nefs de Pangée, il me faudrait un scénar sur une histoire de pirates, il faut qu'on se voit pour le projet jeunesse (top secret), et je vais reprendre le dossier Enthéide... »
Moi : « Oui, ben tranquillou bilou, je vais bosser ce Week end, je suis en dédicaces mais je devrais pas être débordé » (mon langage devient de plus en plus trivial)
François, la semaine dernière : « Pour Minotaure, il faudrait que ce soit une sorte de rêve suspendu, quelque chose d'abstrait... de musical et d'abstrait ; »
Moi : « Oh, c'est une très bonne idée, ça, François ! Je m'y mets tout de suite. » Le même, le même jour : « J'ai un projet de série télé sur (sujet top secret), ça te dirait de bosser dessus ? »
Moi : « Passionnant, ça ! je m'y mets. »
Moi, avant-hier : « Daniel, laisse tomber pour le roman que je t'ai passé. Il faut que je le reprenne. A la réflexion, quelque chose ne va pas. Par contre, si tu peux me faire un retour de lecture... »
Daniel : « D'accord, je vais le relire. Je te dis ça. »
Frédéric, il y a un mois : « Les Nefs de Pangée, pas compliqué : J'adore. Je te rappelle pour en parler plus précisément. »
Moi : « ... »
Philippe, lundi : « Ne prends pas trois ans à écrire ton prochain roman, ne te laisse pas oublier par ton éditeur. Un conseil entre nous. »
Moi (in petto) « D'accord, il a raison, allez hop, je m'y mets. »
Vincent, hier : « Je peux t'indiquer quelques éditeurs si tu veux, pour ce roman, là... »
Moi : « Oui, je l'ai entièrement réécrit, je ne sais pas, merci, je vais peut-être le proposer, mais il faut quand même que je jette un nouveau coup d'œil... »
mais vous savez, il m'arrive de refuser du travail, aussi. -
Pod cast
Juste pour le plaisir, parce que, rien à faire, je ne m'en lasse pas. Le génie de Jérôme Bodon-Clair à l'œuvre (et vous imaginez bien les envies de projets qu'une telle performance peut faire naître). C'est en cours, d'ailleurs.
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Se sortir les doigts
J'explique donc que pour moi , un roman est une longue stratification, que les personnages prennent relief et profondeur dans le temps de l'écriture, que mon prochain roman, à peine commencé, va me demander deux, trois, quatre ans. Mon interlocuteur, fin observateur de la vie littéraire depuis plus de trente ans me dit « méfie-toi que ton éditeur ne t'oublie pas, pendant ce temps-là ». La réflexion me frappe. Oui, finalement, maintenant que j'ai tout mon temps disponible et si je travaille à fond, il est bien possible que je le torche en un an, un an et demi, ce bouquin...
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Les grosses mains dans les poches, avec des bretelles
Je suis aujourd'hui à Lyon, au milieu d'un aréopage d'écrivains de premier ordre, où je vais parfaire mon image d'auteur rustique. Pensez à moi.
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Reconnaissance
Il y a les lecteurs, fidèles ou ponctuels, attirés dès le premier roman, il y a longtemps, ou découvrant un dernier opus avec l'envie immédiate de connaître les précédents, les lisant l'un après l'autre et m'écrivant, me témoignant leur joie. Et puis il y a ceux qui ne m'ont jamais lus, ne me liront sans doute jamais, mais me félicitent pour les articles parus dans la presse nationale. Une de ces deux catégories m'est essentielle.
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En musique
Un petit rappel pour ce soir, avec une maquette (ce n'est qu'une maquette, le mixage est perfectible), de ce que Jérôme a réalisé spécialement pour la lecture de "Nos Futurs", à la Médiathèque de Roanne, à partir de 19 heures.
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Vendredi soir, à Roanne
La médiathèque de Roanne présente, vendredi 12 septembre à partir de 19 heures, une soirée exceptionnelle autour de "Lucifer Elégie" suivi de "Nos Futurs", recueil paru cette année aux éditions Sang d'Encre.
Une exposition des illustrations originales de Corie Bizouard servira de cadre à une lecture d'extraits, ponctuée des créations musicales de Jérôme Bodon-Clair.
La lecture sera suivie d'une rencontre avec l'éditrice, l'illustratrice, le musicien, et moi.
La soirée s'achèvera autour d'un pot de l'amitié.Quand je dis une exposition d'illustrations de Corie, il faut comprendre aussi qu'elle a, pour l'occasion, créé d'autres œuvres, toutes superbes, qui s'ajoutent aux dessins libres et élégants déjà produits pour le livre, qu'ils soient publiés ou pas.
Quand je dis que l'éditrice sera là, il faut préciser que Jackie Platevoet viendra avec les petits bijoux qu'elle édite sans désemparer depuis des années. Et que c'est un régal.
Quand je dis que Jérôme ponctuera la soirée de ses créations musicales, il faut savoir que l'artiste a composé vite fait (et très bien fait) des thèmes nouveaux, enregistré et mis en musique quelques textes, et que c'est superbe (écouter ci-dessous). Juste pour l'occasion. J'ai trouvé le résultat tellement beau que, bon sang, il va falloir qu'on en fasse quelque chose.
Quand je dis que je serai là, attention, il faut comprendre que j'aurai une nouvelle coiffure. Aha !
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C'était bien
Hier soir, chez l'ami Christian Degoutte, c'était fête, sympathie, chaleur et bonne humeur. Christian, auteur lui-même, avait invité Alain Crozier et moi-même pour lire des extraits de nos dernières productions. Une trentaine de personnes s'étaient déplacées, tout était de douceur et d'attention, de bienveillance, comme nos hôtes, Christian et Laura. Grand merci à eux.
Une lecture du même genre s'était déroulée il y a quelques années, ce devait être vers 2006 peut-être, et l'auteure invitée était alors la talentueuse et sincère Nathalie Potain, disparue depuis. Christian a souhaité ouvrir la soirée par un rappel de son passage ici. Il a lu un passage de La Gniac, roman vif et sonore, charnel, poétique. Ce n'était pas un hommage pesant, bien au contraire, cela disait qu'il reste de nous quelque chose. Sur l'herbe, dans la lumière d'un chaud soleil de fin d'été. C'était bien. Vraiment.Photo Christian Degoutte
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Un dimanche sans calamité
A lire sur Calamités quotidiennes, aujourd'hui. Merci, cher Fabrice.
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A propos de Marc Lévy
Une pièce à verser au dossier de Marc Lévy, par ailleurs conspué en tant qu'auteur, y compris par des gens comme moi. Bref : ma douce fut une libraire appréciée dans ma petite ville, et malgré cela, sa minuscule librairie fut un jour menacée de déposer le bilan. Elle eut la surprise de recevoir un mot de Marc Lévy, alors célèbre et bestsellerisé depuis longtemps. Prévenu de cette petite tragédie, il lui proposait de venir, à ses frais, signer dans sa boutique pour donner un coup de main. La librairie a hélas fermé entre-temps, mais enfin, l'intention était là, et je suis sûr que la promesse aurait été tenue.
Vous connaissez combien d'auteurs, gonflant le torse quand il s'agit de défendre les librairies indépendantes, capables de faire un tel geste ? -
Le plouc
On me précise, certain de me faire plaisir : « et puis, vous voyagerez en compagnie des autres écrivains, ce sera l'occasion de faire connaissance »... Mais, c’est que les écrivains, je ne sais absolument pas quoi leur dire, moi !
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D'autres que moi
Je leur envie cette légèreté, non pas que l'écriture soit pour eux un produit de l'insouciance, qu'elle ne constitue pas un enjeu, mais elle leur est naturelle, évidente, comme leur est sûrement évident d'être aimés d'une femme. Alors que c'est pour moi un cataclysme, un bouleversement, une stupeur. L'écriture a chez moi cette puissance, elle m'oblige à la vénération, à la prudence, à la lutte et à l'effort. Elle me confronte à la peur de tout perdre.
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Du passé en préparation
Avec toi, ma douce, ces longues journées de la fin de l'été où nous partageons notre amour de la littérature, construisent déjà un passé imprégné de joie.
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Bon de sortie (bis)
Et donc, pour ceux qui l'aurait loupé malgré mon rappel, en ce jour de sortie, le beau billet de monsieur Cachard à propos du livre dont auquel que c'est le mien.
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Nos futurs et Lucifer Elégie
Paru chez Sang d'Encre, le recueil "Lucifer Elégie" suivi de "Nos Futurs" a inspiré deux rencontres.
La première aura lieu chez l'ami Christian Degoutte, écrivain et poète, chroniqueur et spectateur attentif des éditions de ses compatriotes. Dans cette idée, il invite donc Alain Crozier, pour son récent "Chants d’un oiseau de nuit", à lire des extraits de son travail. Cette lecture croisera celles que je ferai de "Nos futurs", et il se pourrait bien que j'ajoute un court extrait de "L'Affaire des Vivants". Nous disposons d'une demi-heure chacun pour bercer notre auditoire de nos textes.
Cela se déroulera en toute simplicité, dimanche 7 septembre à 18 h à Commelle-Vernay, chez Christian Degoutte, donc, au 19 Impasse des boutons d’or.
La seconde est organisée par la Médiathèque de Roanne. Elle aura lieu vendredi 12 septembre, à 19 heures, en présence de Jackie Platevoet, l'éditrice de Sang d'Encre, et de Corie Bizouard, qui m'a fait le beau cadeau de son travail sur ce recueil. La lecture de mes textes se produira, entourée des œuvres de Corie, et accompagnée par la musique de Jérôme Bodon-Clair.Je vous espère nombreux.
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Polysémie
Le travail sur Pasiphaé est lancé, concrètement cette fois. Décors et costumes sont en cours de conception, le choix des comédiens sera confirmé en septembre et les répétitions pourront commencer à la fin de l'année pour les premières représentations en janvier 2015.
C'est un étrange destin pour cette pièce, déjà vieille de quatre ans, dont l'écriture était alors imprégnée de l'écho du ou des printemps arabes, avec cet enthousiasme iréniste que fait naître toute aspiration populaire à plus de liberté, à plus de jeunesse, à plus d'oxygène. Puis sont survenues, plus proches, les manifestations « pour tous », le fourre-tout des bonnets rouges, etc. Un questionnement sur la légitimité des populations à réclamer tout et n'importe quoi, a peu à peu corrompu les teintes de mon tableau. Une autre lecture s'impose. Et je m'aperçois avec satisfaction que la pièce autorise de telles nuances, que le propos est entre les mains du metteur en scène qui pourra, selon le moment, la synthèse qu'il aura faite de l'histoire récente, traduire un sentiment actuel sur les revendications populaires. Aucune raison que ce ne soit plus le cas dans dix, ou vingt ans. Ce qui signifie, en ce qui me concerne, qu'au moins un des aspects de la pièce est réussi. -
La langue du temps
J'ai commencé un voyage vers le XVIIIe siècle. Cadre d'un nouveau roman qui, comme « L'Affaire des vivants » (ou comme le livre tant attendu de certain confrère), va me demander quelques années de travail. Bien sûr, j'aimerais que d'autres romans soient publiés entre ces deux ouvrages pour ne pas être catalogué comme romancier « historique » mais, vous savez, les lois de l'édition...
En attendant, j'ai imaginé approcher de ce passé par le seul moteur de la langue, des mots qui servaient à dire le monde à l'époque. Déjà, des petits bijoux s'exhaussent de la terre que je refouille. Quant au sujet, il est trop tôt pour l'évoquer, mais je peux vous assurer que jamais la Révolution française n'aura été décrite de cette manière. Le meilleur moyen d'être sûr de parvenir au bout d'une machine de cette ampleur, est encore d'être excité par l'enjeu littéraire qui l'a inspirée. C'est le cas. Dans un an, pas avant, je vous donnerai quelques clés de ce nouvel opus. -
Question de temps
J'ai retrouvé trace des premières notes de "L'Affaire des Vivants", et me suis aperçu que j'en parlais ici. La date de cette première occurrence permet d'apprécier le temps de l'écriture, auquel s'ajoute celui de l'édition : nous étions en décembre 2008. Je commençais donc à imaginer le parcours d'Ernest Persant il y a six ans. Ernest, oui. Vous entendrez beaucoup parler de Charlemagne, personnage énorme et dévorant, mais il faut avoir en tête que celui qui m'intéressait, celui qui a motivé l'écriture de ce livre, était Ernest, son fils.
Six ans, donc. Soit environ deux ans entre la fin de l'écriture (disons d'une première phase de l'écriture) et la sortie du livre. Le temps de l'éditeur n'est pas celui de l'auteur. Soit qu'il voudrait plus de temps (il m'est arrivé qu'un éditeur m'arrache un roman qu'il me semblait ne pas avoir laissé mûrir suffisamment, pour le publier aussitôt), soit qu'il aimerait qu'un livre sorte vite (il se pourrait que l'an prochain et l'année suivante, aucun roman ne sorte sous mon nom, pour la première fois depuis 2008). A mon âge, on est impatient. Tandis que je ne m'occupais pas de ces aspects, plus jeune. Paradoxal.
Mais ce sont de petites misères. De toutes petites misères.
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LA JOYEUSE
2014 est pour moi une année riche en publications. Après "Lucifer Elégie" chez Sang d'encre, et en attendant "L'Affaire des vivants" chez Phébus, en septembre, je suis très heureux de vous faire connaître cette maison d'édition : Le Réalgar à Saint-Etienne, et le dernier opus d'une série déjà prestigieuse, une nouvelle illustrée par l'artiste Winfried Weit : "La Joyeuse", d'après un passage de l'épopée de Gilgamesh.
Merci de votre patience et de votre indulgence. (Après "L'Affaire des vivants", je vous laisse tranquille jusqu'en janvier 2015. Profitez.)Le message du Réalgar :
Le Réalgar continue avec détermination son travail d’éditions et après « Valse, Claudel » de Laurent Cachard, « La bête » de Thomas Vinau et « Juliettes » ouvrage collectif, et « Ce serait du moins quelque chose » de Lionel Bourg et vous propose un nouvel ouvrage : " La Joyeuse »
Nouvelle de Christian Chavassieux illustrée par les dessins de Winfried Veit que vous pouvez retrouver chez votre libraire ou sur :
www.lerealgar-editions.fr
Winfried Veit est né en 1945, en Allemagne. Il suit sa formation à l'école des Beaux-Arts de Karlsruhe et de Paris. Artiste peintre et sculpteur, il vit et travaille à Saint-Julien-Molin-Molette, non loin de Lyon.
Les premières lignes :« Si je ferme les yeux, je retourne sans effort près de ce fleuve. Voici ses eaux, tranquilles sous la lune. Et parmi les gazelles venues s'abreuver, trois fois plus haut que leurs échines, te voici, Enkidu. Enkidu, je te devine dans la nuit, massif comme un roc, vif pourtant, ramassé dans un geste au milieu des roseaux, la chevelure hirsute tombée sur ton visage, ta bouche qui lampe à grand bruit l'eau du Tigre. Le jour, les bergers effrayés fuient ta silhouette immense, ton regard fauve, tes muscles couverts de pelage. Le soir, ils redoutent tes cris sauvages, ta folie, ton mystère. Tu chasses leur gibier, tu mènes ta harde, impunie, au milieu de leurs champs. Et contre toi, les chiens sont impuissants. »
La Joyeuse - Prix public : 8 €