L'écriture est un puits artésien qui abonde alors qu'on y puise. Si on ne lui retire rien, il s'assèche. Il faut le réamorcer, alors. Combien de temps prend cette opération ? Est-elle rendue plus difficile après une période plus longue de sécheresse ? A cet égard, il est possible que les deux principes diffèrent. Le puits artésien ne dégorge pas sans peine, tandis qu'il suffit d'un déclic pour réenclencher la faconde de l'écriture. A ces lignes, vous aurez compris que le déclic, depuis certain temps, ne s'est pas produit pour moi.
kronix - Page 150
-
Tari
-
Le sens de l'essentiel
Un grand ménage dans greniers et caves est l'occasion de repenser une époque révolue, pourtant pas si lointaine. Sans parler d'amélioration de nos comportements, on peut juger d'un déplacement dans les objets du désir de consommation. Voici que surgissent des cartons quantité d'appareils imbéciles, utilisés trois fois maximum et remisés dès la fête finie. Vous vous souvenez des ouvre-boîtes, des couteaux, des ramasse-miettes, des moulins à café, des presse-citrons électriques, des chauffe-plats ? Ces machins forcément pratiques qu'on mettait un quart d'heure à mettre en place quand on parvenait à remettre la main dessus, et dont on découvrait à chaque usage qu'un tour de main suffisait. Que d'énergie, que de matière grise, que d'argent, perdus dans cet amoncellement technologique qui tache d'orange et de beige les étals des brocantes miteuses, aujourd'hui !
-
Rencontre à Lyon
Après l'avant-première aux "3 Gaules", Laurent Cachard, ami et auteur de "Tébessa, 1956" (sélection Lettres-frontière 2009) dédicacera son nouveau roman "la partie de cache-cache" (Editions Raison & Passions)
le samedi 20 novembre à partir de 18h à la Librairie du Tramway, 92, rue Moncey 69003 Lyon
L'occasion pour lui de rentrer plus en détail dans la fabrication de ce roman, sans en dévoiler le dénouement pour autant.
Mini-récital acoustique de Eric Hostettler - Verre de l'amitié - Dédicaces & after.
Venez nombreux, venez avec des amis, faites passer l'information ! Montrons aux libraires qu'ils ont raison d'inviter des auteurs émergents !
page perso:
http://laurentcachard.hautetfort.com -
La vigilance, toujours...
Je reprends ici un communiqué du Parti Ouvrier indépendant qui soulève un problème important (un de plus, oui je sais)
"Les centres d’IVG ferment les uns après les autres dans la région parisienne : Saint-Antoine, Broussais, Tenon, Saint-Germain à Poissy, Avicenne à Bobigny, Jean-Rostand à Ivry, et aussi en province : Chalon-sur-Saône, Nevers, Lyon, Thiers, Moissac, etc.
Cette politique est la conséquence de la mise en œuvre, par les agences régionales de santé, de la loi Bachelot (loi HPST) qui, en regroupant les établissements hospitaliers, supprime des services, des maternités et des centres d’IVG.
Par ailleurs la tarification à l’acte (T2A) incite les hôpitaux à ne plus pratiquer des IVG, qui sont considérées comme « non rentables ».
Cette politique remet en cause le droit à l’IVG, c’est-à-dire le droit fondamental des femmes au libre choix.
Le POI condamne cette politique de régression, il dit non à la fermeture des centres pratiquant les IVG et exige :
La réouverture des centres fermés ;
Le droit à l’IVG sans aucune restriction ;
L’abrogation de la loi Bachelot de démantèlement de l’hôpital public, mise en œuvre par les ARS.
Ce sont ces mots d’ordre que le POI (Parti Ouvrier Indépendant) fera connaître lors des initiatives prises en défense de l’IVG, notamment le 6 novembre ." -
Par force
La tentation parfois d'arrêter d'écrire, comme il existe une tentation d'arrêter de penser, tandis que c'est une fonction vitale et irrépressible. Cela ressemble à une malédiction. Il y a ainsi ce texte amusant « Le livre fait par force », écrit par un anonyme au XVIIIème, et qui montre un écrivain kidnappé, enfermé dans une pièce, et obligé d'écrire (ce qu'il veut, n'importe quoi, n'importe comment, pourvu qu'il écrive). La condition de l'écrivant, l'absurdité de sa présence dans une société qui lui réclame une œuvre et simultanément s'en contrefiche, la vanité et en même temps la nécessité du geste littéraire. Un sujet que je me verrais bien reprendre, tiens.
-
Enfer des origines
La peur incontrôlable de mon inculture, ma frustration de ne pas connaître tel auteur dont on me parle, la consolation que je cherche auprès de Sénèque qui conseille de préférer la relecture de quelques ouvrages plutôt que la vaine dispersion dans des centaines d'autres... Tout cela, tout cela parce que j'ai commencé par Hugo au lieu de Rimbaud !
-
Pas 50 %
Bon, je n'ai pas la réponse officielle, mais ce ne sera finalement pas 50 %. Je refais une demande pour... 80 % (tarif conseillé). De quoi je parle ? De la possibilité de travailler moins pour écrire plus (et mieux, aussi). Voilà. L'aboutissement du prochain sera plus laborieux. Je vous dis ça...
-
Solidarité
Les vaches de nos campagnes ont une pensée pour leurs congénères qui, sous d'autres cieux, subissent le marquage au fer rouge. Ces méditations leur donnent le regard mélancolique qu'on leur connaît.
-
Fichier > Rechercher
Pour en revenir à ce billet facile, je voudrais préciser tout de même combien, déjà, pour un lecteur pourtant amoureux du papier, l'habitude de travailler avec l'ordinateur a changé mon rapport à la lecture. Je me découvre impatient quand je veux retrouver un passage précis, dans un livre remisé depuis longtemps. Je feuillète, accroché au souvenir visuel de ma lecture (deuxième tiers du livre, page de droite, en haut, telle forme de paragraphe, italique ou non), m'agace de chercher plus de dix minutes. Car il suffirait d'aller sur le Net, d'utiliser la fonction « rechercher » avec un mot-clé, et en quelques minutes, j'aurais sous les yeux ce fichu extrait. Plus largement, pourquoi s'encombrer de tous ces livres, fermés sur leurs mystères, muets si on ne leur arrache pas dans la force et la peine ce que l'on souhaite d'eux ?
-
Un site de Nudistes
On me pardonnera l'aspect racoleur du titre si l'on veut bien prendre le temps de suivre ce lien pour découvrir le site de Nu-compagnie théâtrale, conçu par Jérôme Bodon-Clair (heureusement qu'il est là celui-là), et qui fait le point du travail de notre toute fraîche compagnie théâtrale. Je n'en dis pas plus. Allez-y car, comme dirait un ami : "il est très intéressant".
-
Le nez dedans
« Les petits mouchoirs » est une réussite qui doit nous permettre de nous interroger sur nous-mêmes. Car enfin : s'émouvoir de la mort d'un type qui n'existe pas, dont le personnage n'est apparu que dix minutes à l'écran, c'est finalement complètement idiot !
-
La douce et le goujat
Ma douce m'avoue l'autre soir la manière dont elle a morigéné un goujat en 4X4 qui trouvait malin de menacer sa twingo d'un pare-choc rutilant et massif pour l'obliger à aller plus vite. Mauvais calcul. Ma douce perd toute sa douceur instantanément, dans de tels cas. Elle est submergée alors par toute une colère où entrent pêle-mêle revendications sociales, environnementales, culturelles et sociétales qui motivent au quotidien ses nombreux agacements. Furieuse, elle descend de voiture et se colle sous la fenêtre du conducteur. Le type récolte donc le produit de mois de frustrations cumulées et, s'il échappe de peu à la menace de finir, avec ses congénères, pendu par ses propres boyaux, c'est qu'un restant de civilisation retient ma douce juste avant cet ultime anathème. Ensuite, et bien, elle a honte d'elle. Y'a vraiment pas de quoi. Surtout, j'aimerai bien avoir une vidéo de la diatribe. Pour servir de modèle.
-
Le soir, sur la lacune
On vient de m'interroger sur la clavette de Donnersberg. J'avoue que c'est une donnée assez lointaine pour moi, mais elle nous a permis dix bonnes minutes de discussion sur la notion de lacune.
-
Révolution technologique
Cela nous vient d'Espagne. J'ai testé, ça marche. Vidéo de présentation du BOOK, produit révolutionnaire, en effet. Même sans traduction, je crois qu'on comprend bien.
-
Prophétie
Bon voilà : la Chine s'est réveillée, et effectivement, le monde tremble. Napoléon avait raison, une fois de plus. Honnêtement, ça lui fait une belle jambe, maintenant.
D'autant plus que, selon certains historiens, Napoléon aurait dit « Quand Machine s'éveillera... » Machine, c'était le nom d'une femme de ménage à Ajaccio, particulièrement irascible, qui faisait la loi dans la maison familiale, et terrorisait tout le monde.
Et d'ailleurs, tout le monde peut balancer une prophétie. Tenez, je vous le fais : « Quand le Nunavut se réveillera, tout le monde sera bien étonné ». -
Chez Verdurin
Ces bourgeois qui avaient invité par erreur un voisin nommé Jacques Chancel, avant de découvrir, en le voyant débarqué une bouteille de rosé à la main, qu'il s'agissait d'un représentant en tissu imprimé, piqué de poésie de surcroît. L'horreur pour ces braves gens qui avaient aussi invité leurs amis en lançant, comme un détail : « Et puis, il y aura Jacques... »
-
Mais au fait, c'est demain ?
J'ai peine à croire, tandis que je suis là, dans mon bureau, plongé dans les délices de l'écriture, que le monde continue sa roulade soule, que mes collègues travaillent, inconscients de ma chance, et que, bientôt, bon sang bientôt, il va me falloir retourner au turbin. Je n'arrive pas à y croire, tout simplement. Et même sur place, après le trajet frileux en car, après la veste posée sur le dossier de chaises et l'ordinateur allumé, je me demande si je vais finir par réaliser que le bon temps est fini. Je me demande.
Collant ce billet par avance dans mon interface, je vois -coïncidence- que la date est celle de la veille de la reprise. Quand vous lirez ce billet, je me préparerai à une nuit insomniaque, comme avant chaque retour au travail. Zut.
-
Perspective
Au fait : un de mes textes poétiques a été refusé dans une néanmoins excellente maison d'édition, et un autre a été accepté dans une néanmoins excellente maison d'édition. Ce texte qui me tenait particulièrement à cœur (comme on dit) ne sera pas publié avant la fin de l'année 2011. Nous aurons donc le temps d'en reparler alors, d'autant plus que le travail avec cette éditrice-artiste promet d'être absolument passionnant. Je suis très heureux, vous pensez bien.
-
Autocritique
C'est évidemment très prétentieux de se poser en juge, de quoi que ce soit. Et chaque fois que je me suis laissé aller à distinguer entre ce qui selon moi est bien et ce qui n'est pas bien, je l'ai fait naïvement convaincu de mon bon droit, avant de découvrir que mon jugement -pour inefficace et discret qu'il soit- avait pu faire du mal à l'intéressé(e). Ensuite, le remords me gagne et je me sens mal. Il faudrait bien que j'arrive un jour à réconcilier mes pensées et mes actes : en gros, ne pas blesser inutilement les autres ; mais rien à faire, devant les couronnements de lauriers disproportionnés ou immérités (y compris quand j'en suis le bénéficiaire, d'ailleurs), me viennent des imprécations irrépressibles. Et je les livre, au lieu de me taire, comme je devrais. Parce que je ne pense jamais être en capacité de toucher ma cible. Je veux dire qu'il m'est arrivé d'être attaqué sur mon travail (je me souviens d'un article cuisant sur une scénographie d'expo, il y a longtemps), tandis qu'autour de moi on se morfond, à la vérité, ça m'amuse plutôt. Je suis toujours un peu spectateur de ma vie, et je trouve souvent les critiques justifiées. Parfois elles m'agacent : un article mal écrit, mal ficelé, confus, à peine relu, qui critique le style du « Baiser de la Nourrice », oui, il est vrai que c'est très énervant ; mais en général, les réserves émises ressemblent à celles que je peux avoir sur mon propre travail. Je suis donc d'autant plus décontenancé quand mes critiques sont reçues comme des coups de poignard ou autre métaphore excessive. C'est regrettable. Autrement dit, ma chère Anne, je te demande pardon.
-
Dans son temps
Elle préférait le maquillage à la joie, la foule à la méditation et en résumé la foule maquillée de ces temps lui convenait parfaitement.