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choses vues - Page 26

  • Pas tout de suite

    Un petit café. Avec un morceau de chocolat. Non, deux. Non, un. Voyons. Le monde, Courrier international, Le Monde diplomatique, Facebook, Les blogs, Laurent Cachard, Calamités quotidiennes, Eric Chevillard et Vents contraires, Humoétique. Tiens, un petit chocolat. Juste un carreau. Mes mails. Rien. Bon. Par la fenêtre, un chantier de l'autre côté de la route. Énorme excavation. Intéressante noria des camions. Bon. « L'art français de la guerre » est à portée de main, je lis quelques pages. C'est un superbe travail. Très bon roman (pour l'instant : je n'en suis qu'au premier tiers). Enfin un Goncourt qui tient la route. Je poursuis un peu « Le serment de Rome ». Désagréable impression de relire la prose du « Baiser de la Nourrice ». Même travail de la langue. Bien sûr, il est peu probable que Ferrari l'ait lu, mais je ne peux me débarrasser de cette idée, ligne après ligne. Vais abandonner, sûrement, ça parasite. Un coup de fil à un copain. Un tour sur Facebook. Envoyer un ou deux mails. Un petit café. Brosser le chat. Dehors, une bétonneuse manœuvre. Quoi de neuf sur Allociné ?
    (soupir)
    Toutes ces stratégies pour retarder le moment de l'écriture...

  • Rompu

    Je vois ce type, sur la place, descendre de sa voiture et extirper avec peine un énorme bouquet de fleurs de la banquette arrière. Son portable sonne, il décroche. Il écoute et l'expression de son visage s'est figée, le bras qui tient le bouquet est inanimé, et les fleurs, seconde après seconde, piquent plus verticalement vers le sol. Il ne dit rien. Raccroche. Jette son bouquet par terre et remonte dans la voiture. Je viens d'assister à un petit drame merdique.

  • Sont forts, ces ricains.

    Avec ce judoka qui se bat contre des pingouins je croyais qu'on avait touché le fond, et puis j'ai vu « Air Force One », avec Harrison Ford...

  • Là-haut

    Je flotte au dessus des rues. Les gens s'affairent, les voitures circulent, je les regarde d'en haut, silencieux, et personne ne me remarque. Je suis bien. Je suis en bus.

  • Mauvais sens

    Dans la rue, j'entends : "Ce nul, il ne trouverait pas une aiguille dans une botte de foin". Je m'interroge : depuis quand a-t-on retourné l'image de la chose la plus difficile qui soit en celle d'une épreuve qui ne demande qu'un peu de méthode ? D'autant plus qu'une aiguille, plus personne ne sait ce que c'est, quant aux meules de foin, il y a belle lurette qu'elles sont remplacées par d'énormes rouleaux impénétrables. Mais si ça se trouve, celui qui a proféré cette phrase, parlait comme un livre. Je veux dire : très mal.

  • Sur tous les fronts

    L'autre jour, ma douce reçoit un appel. Sous couvert d'un sondage, on lui demande : « Pour ou contre le mariage homosexuel ? », ma douce répond qu'elle est pour. Le correspondant raccroche instantanément. Ce n'était donc pas un sondage, mais un appel militant : si ma douce avait dit oui, l'autre aurait tenté de la convaincre de se joindre à la manif.
    Autre chose : appelons-le Saïd. Saïd est un jeune garçon qui a eu d'énormes difficultés dans son enfance et sa jeunesse. Il est fragile mais s'en sort aujourd'hui par la Break Dance et des projets de scénarios. Il est ouvert, curieux, complexe, fin... et athée. Avec lui dans la rue, nous marchons. Et croisons Ali (appelons-le Ali), que nous connaissons tous les deux, mais avec qui j'ai rompu le contact depuis qu'il verse dans l'islam fondamentaliste. Il nous salue et dit à Saïd : « Il faut absolument que tu viennes... (suit une fin de phrase en arabe pour que je ne comprenne pas, mais j'ai assez de notion pour reconnaître un dérivé du mot Madersa, l'école coranique) ». Intimidé, Saïd grommelle quand ? C'est pas évident, etc. Ali sort une super tablette : « demain soir, 17 heures. » Saïd : « non, je peux pas. » Qu'à cela ne tienne : « Tel jour, plus tard. » Saïd se démène pour ne pas lâcher prise : non, vraiment, il est très pris. Ali, beau joueur, fait comme si : « Pas grave, passez une bonne soirée ». Sourire et tout. Il a autant envie que nous passions une bonne soirée que nous, de nous baigner dans la Loire.
    Ce qui rapproche ces deux anecdotes ? Le militant homophobe qui appelle tout azimut et le bigot qui a flairé une bonne recrue dans un gamin fragile ? : Ils ne lâcheront pas, ils ne lâcheront jamais, tenteront tout, tout le temps, chercheront la faille, sans cesse. Quand nous avons quitté Ali, son sourire tourné vers nous m'a fait froid dans le dos et m'a causé un malaise qui me travaille encore. Il veut l'âme du petit Saïd, il la veut absolument. Pas question de la laisser à l'enfer de l'athéisme. Il le harcèlera autant qu'il pourra. Quant aux autres, ils iront au seuil des mairies, se coucheront devant les voitures, iront bastonner du pédé dans les fêtes. Ils nous en feront baver. On a l'habitude. On sait. Ce combat n'a pas de fin.

  • Hypnose collective

    Hier, une cinquantaine de personnes sont venues s'endormir au son de ma voix. Non, je vous assure : j'en ai vu, paupières tombées, épaules affaissées, se retenant de bailler. Je crois que je vais me reconvertir.

  • La douleur du passé

    Toi, le gamin que j'ai giflé il y a plus de 20 ans, quand on m'avait laissé la charge d'une classe pour des ateliers de dessin, j'espère que tu t'es remis. Parce que moi, cette claque m'obsède toujours. Elle a fait son chemin, a sans doute inspiré mes pires cauchemars et mes hontes, mes doutes, mes renoncements, plusieurs dépressions... Bref, si je te retrouve, je t'en colle une autre.

  • Les Maîtres du savoir

    Le monde est si complexe qu'il faut bien se résigner à faire des choix sans qu'ils se basent sur une vraie connaissance. Car l'erreur serait d'abandonner ces choix à ceux qui semblent mieux renseignés que nous. Prenons ce prix Nobel de médecine qui ne voit pas où est le problème des OGM ou ce spationaute qui regrette que les politiques ne lui aient pas donné, à l'époque, les moyens de faire LE saut de 34 km d'altitude « parce qu'ils n'ont pas d'imagination ». Quels hommes, quels cerveaux ! Quels cons !

  • Apprendre avant d'oublier

    A la table à côté, les filles parlent de leurs relations avec les garçons. L'hypocrisie des mecs, leur lâcheté. Elles savent déjà l'essentiel, à ce que j'entends. Dire qu'elles sont prêtes à abdiquer toute lucidité pour peu qu'elles tombent à nouveau amoureuses !

  • Docteur ?...

    Je ne sais pas si ça a un rapport, mais j'écoutais Copé à la radio et je me suis mis à saigner du nez.

  • Fatal

    Je le sais pourtant : ne jamais tenir un café et une part de gâteau dans une main, un pot de confiture ouvert dans l'autre, une cuiller entre les dents et un livre sous le bras, tout en essayant de refermer la porte du bureau avec le pied.

  • Tout se paye

    « Tiens, tu l'as pas volée celle-là ! » (la mère envoie une gifle). Il ne l'a pas volée, effectivement, l'a payée de tant d'angoisse préalable, qu'il l'a bien méritée, enfin.

  • Cousu main

    Livres_PreCarre.JPGQuand on reçoit un exemplaire des éditions "Pré carré", on reçoit un beau livre, un beau texte, et une grande déclaration d'amour à la poésie. La preuve en images.


  • Cinq, six... et sept font huitres

    Elle caresse son collier de perles. Mais je ne vois que les mollusques qu'il a fallu tuer.

  • J'en connais

    Ses propos étaient tellement creux qu'il finit par tomber dedans.

  • Soyons tolérants

    Non mais ne rigolez pas. Pour eux, ce sont des moments plein de gravité et de drame : « Au revoir », « Je vous demande de vous arrêter », « le bruit et les odeurs », « au karsher », « le pain au chocolat », etc. Nous, on trouve ça débile, mais je vous assure, ils y mettent tout leur cœur. Faut pas se moquer comme ça, c'est pas gentil.

  • Aquabon

    L'eau qui arrive chez nous depuis quelques semaines a une odeur de pétrole. Quand on se lave les mains, on a l'impression d'ouvrir un vieux bidon de fioul. Aucun danger, nous rassure le monsieur de chez Véolia, votre eau reste potable et propre à la consommation. Et je me souviens de cette charmante fontaine de pierre au milieu des fleurs, dans un hameau d'Auvergne, où nous n'avions pas osé nous ravitailler parce qu'un panneau disait « non potable ». Elle ruisselait d'une eau claire et musicale et avait un goût de printemps. Un endroit où le service public, vigilant, s'inquiétait excessivement de la vie du contribuable. Ici, quel intérêt a la vie d'un client ?

  • Ebranlés

    Si vous voulez être débarrassés des témoins de Jéhovah, faites comme moi : accueillez-les avec bonne humeur puis, quand ils sont fermés dans votre bureau, ne les lâchez pas tant que vous n'en avez pas fait des athées ou, au moins, que vous n’êtes pas sûr qu'une faille s'est produite dans leur foi minérale.

    J'ai imposé cette pénible expérience à quatre de leurs émissaires depuis que j'habite chez ma douce.

    Je dois dire à mon grand regret que nous avons hier aperçu deux nouveaux disciples visiter les maisons du coin en évitant soigneusement la nôtre. L'info a donc été transmise de ne pas me rencontrer, de peur de perdre des adeptes sans doute. Hommes de peu de foi !

    Allez, revenez, quoi.

  • H auteur

    Tout un symbole : mon écran posé sur un dictionnaire pour écrire plus confortablement.