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Ecrire - Page 13

  • Le feuilleton de l'été

    Pieds nus sur les ronces - 3

     

    Dormir, dormir dans un bon lit, une chambre silencieuse et fraîche. Divin, se dit Syrrha. Elle se douche, elle dort, première urgence, et dort sans rêve. Au réveil, elle se sent capable de dévorer n'importe quoi d'épais et de sanguin. L'après-midi est bien entamé mais un repas l'attend, grâce à la prévoyance de Katrine et l'obligeance de l'hôtel. Après la régénération du sommeil, celle de la satiété ; elle sent son corps recouvrer sa vigueur. Elle a par contre la sensation que les aliments ont tous un goût de fumée, et ses cheveux bien qu'ils sont propres, et sa peau malgré la douche sous laquelle, selon son habitude, elle s'est étrillée, lui semblent avoir conservé un effluve de bois brûlé. Elle s'étrille parce que depuis toujours quelque chose d'infect revient sur elle, qu'elle ne finit pas de laver.
        Le reste de la journée passe en repos dans l'hôtel et son parc, quelques coups de téléphone, un peu de lecture, du sommeil encore à l'ombre des arbres, sur un banc. L'été scintille parmi les feuillages, c’est apaisant ; longtemps qu'elle ne s'est pas détendue de cette façon. Pas de quoi effacer les piliers de fumée dans le ciel, les foules sur les quais, l'acidité de la peur, mais enfin un peu de calme pour se reprendre, mettre les idées en ordre, penser à son travail, ce pour quoi elle est ici, à Malbec. Sa première résidence d'écrivain. Le processus existe encore quand toute la société paraît se déliter. Quelque part, des gens instruits ont dû considérer que c'était vital, contre l'avis de tous, ça ne va pas durer, les bonnes volontés, les actes amicaux, les choix de l'intelligence sont dénoncés chaque jour comme de la sensiblerie contre-productive. Un luxe, elle en est consciente, trois mois rémunérés pour ouvrir le chantier de son prochain livre, avec la promesse d'une publication soutenue par un éditeur prestigieux. Elle a pu grâce à cela, tirer un trait sur les ateliers d'écriture chronophages, les piges peu satisfaisantes et les interventions en milieu scolaire pour lesquelles, manifestement, elle n'est pas faite. Cette résidence à Terret, c'est l'opportunité inespérée de revenir à ce qu'elle pense savoir faire, sa seule fonction en ce monde : écrire. Dans la perspective de son travail, le lieu était essentiel. L'abbaye de Terret est une merveille architecturale et Syrrha avait pensé la construction de son roman en fonction de ce site. Elle se réjouissait d'y œuvrer dans la concentration, entourée d'autres artistes et écrivains. Il lui semble que plus rien de son projet ne tient maintenant. Mentalement, elle reprend ses notes, les intentions, les références, tout lui semble stérile sans l'architecture de l'abbaye, source de ce matériau. Tout est à repenser et Syrrha connaît un moment d'angoisse à ce constat. Elle ne se sent pas assez de force.

  • Le feuilleton de l'été

    Pieds nus sur les ronces - 2

     

    Terminus. La gare de Malbec au petit matin, vaste gueule vide. Je débarque lourde de fatigue et je traîne ma valise avec son tambour infernal de roulettes à travers le silence du hall, qu'importe, il n'y a personne, le roulement me fait exister après la dilution de mon corps dans la foule. Sur l'arrêt-minute dehors, il n'y a qu'une voiture ; une femme en talon, bras croisés, y appuie ses fesses. Elle est trop bien habillée pour une heure si neuve, silhouette faite au moule, longue chevelure châtain aux reflets cuivre. Face à ce scandale, je me sens encore plus sale et défaite. Avec la fatigue, ça me cloue sur place et le fracas des roulettes est coupé net. La fille approche. Sourire gaîné de rouge (non, vraiment. À quelle heure faut-il se lever pour s'habiller, se maquiller, se coiffer ainsi ? Je recense toutes les occasions de me faire belle au cours de ma vie, n'en relève aucune qui m'ait obligée à sortir du lit avant l'aube). La voici, c'est bien elle, Katrine Viognier. Merci d'avoir prévenu de votre retard. Mais de rien voyons, c'est l'incendie, en ce moment... Elle sait, oui oui, nous nous sommes doutés tout de suite que cela allait occasionner des soucis (des soucis ? : j'ai vu l'apocalypse !) Katrine soupire, ses cheveux de mannequin font un mouvement gracieux, elle ajoute je suis confuse mais il y a un autre problème. Je sens ma dernière pile d'énergie entamer sa descente, s'il y a encore un retard, une paperasse à régler ou quoi que ce soit, je ne réponds plus de mes nerfs. Katrine explique tandis qu'elle m'emmène à l'hôtel : l'abbaye de Terret où je devais être hébergée pendant trois mois vient d'être saccagée, les résidents accueillis là ont été pris à partie, molestés, un artiste étranger a même été tué. Les dégâts sont impressionnants, il n’est plus possible d'héberger qui que ce soit dans l'abbaye. Katrine est désolée, ça s'est passé dans la nuit ; elle vient de l'apprendre. Elle va trouver une solution mais en attendant ce sera l'hôtel. Je ne dis rien, ou une phrase affectée qui semble s'extraire de ma gorge avec une lenteur de cloporte, je me laisse guider sans rien penser, vidée. J'aurai des émotions plus tard, de la peur et de la pitié pour cet artiste qui s'est fait tuer. Mais d'abord, dormir.

  • Le feuilleton de l'été

    Pieds nus sur les ronces - 1

         Du livre, surgit l'image d'un train. L'histoire qui commençait avec ce train. Le train grattait la nuit, filait couinant long sur la couture des rails. Il allait comme hier sans doute et toujours au même pareil, il allait mais il allait comme on décampe, la mort aux trousses, allait mais semblait fuir. À l'autre bout des rails, au cul, là-bas, des flammes grimpaient jusqu'aux étoiles. Par les vitres de la cabine, Syrrha regardait l'incendie couché sur la moitié de l'horizon. Ça faisait un coup de sabre dans les ténèbres, peau noire fendue sur des entrailles rouges. Dans les gares traversées, le train stoppait dans un cri fer contre fer – comme hier sans doute mais plus au même pareil : longtemps, trop longtemps – des réfugiés s'agglutinaient contre les portes, ça se tassait, ça gueulait, ça pleurait, l'angoisse poussait des remugles sous les narines. On avait d'abord accepté d'accueillir les fugitifs venus des régions les plus touchées et puis, le danger s'éloignant, la blessure au ventre de l'horizon là-bas réduite et mesurable d'une main, on repoussait à présent les foules épouvantées qui tentaient de se sauver du désastre – d'abord de la peur du désastre, de la peur panique que le feu déborde la blessure. Un service d'ordre contenait la cohue, des officiers hurlaient des consignes, les populations bâtées et sales – pas comme celles des premières villes, d'ocre et de fumée enduites, non : sales de frousse, bâtées de fringues jetées sur les épaules, de bouffe et d'objets pris en hâte – fonçaient en rugissant contre des barrières montées vite, ou contre des rangées d'uniformes. Depuis l'abri des voitures bondées, on voyait cette crue enfler, compacte, s'écraser contre les obstacles et refluer, toujours menaçante. Dans les gares suivantes le train ne s'arrêta plus du tout, les vitres crasseuses passaient devant des faces gommées par la vitesse.
        Syrrha était debout contre une fenêtre, parmi les hommes et les femmes muets de fatigue. Elle avait laissé sa place à un couple et leur nourrisson. Ils avaient eu des mots de reconnaissance, mais pas un sourire. À bout, à peine capables de parler, ils s'étaient effondrés sur la banquette. La femme son bébé contre elle, avait eu encore la force de vérifier l'agencement des couvertures autour du petit corps, et tous trois, créatures apeurées mimétiques, couleurs et odeurs d'exode prises au peuple du wagon, étaient tombés immédiatement dans le sommeil, soudés les uns aux autres. Et tout le peuple du wagon échangeait des regards insondables. Le train roulait, l'humanité serrée entre les plis de son armure, échappée hors d'haleine. Le train roulait. L'éclat de l'incendie s'affaiblissait là-bas, la plaie paraissait refermée ; on cherchait à le croire. Et puis le jour s'annonça sur le flanc opposé de la terre ; une autre clarté, pâle et limpide, qui redonnait espoir, et le train se précipitait vers ce sourire. À présent, les quais aperçus étaient déserts dans l'aube, les rues qu'on discernait n'étaient plus engorgées de panique. Une vie tranquille les animait. La catastrophe était loin. À l'arrêt suivant, les voitures se vidèrent d'un coup, sur un élan sans mot d'ordre, une décision tacite d'en finir là, aussi brusque et primitive que la peur qui avait aspiré cette foule quelques heures plus tôt. Ils descendirent, hébétés d'être si loin de chez eux, stupides à se demander, maintenant que le danger était passé, où aller, à qui s'adresser, que faire ? Syrrha n'était pas encore arrivée à destination et elle put s'asseoir à nouveau. Elle était éprouvée par l'accablement général dont elle avait été témoin et les heures passées debout, jambes engourdies par les spasmes du rail. Elle s'endormit jusqu'au terminus.

  • 2581

    L'enjeu (un des enjeux majeurs), c'est que La Grande Sauvage, ne raconte pas la Révolution Française de la même façon que les autres. Le style, bien sûr, l'angle pris, les thèmes, mais aussi les personnages, ne seront pas ceux des autres récits. Un indice, ICI.

  • 2563

    Immobile au bord du temps qui s'écoule,
    l'écrivain voit les pages qu'il n'écrit pas s'accumuler.
    C'est autant que les lecteurs n'auront pas à souffrir,
    c'est autant que le néant, de toute façon, n'emportera pas finalement.

  • 2557

    Il y a cette sensation qui se produit quand le roman prend corps. On est loin du but, bien sûr, mais on sait que le récit se tient, qu'il a désormais son rythme propre, qu'il « ressemble à quelque chose ». D'une certaine façon, le roman, au stade où vous êtes, vous apaise et vous fait comprendre qu'il est définitivement sur les rails. Elle est complexe à définir, cette impression, elle est assez semblable à celle que j'avais lorsque je faisais le portrait de quelqu'un, jadis, du temps où je croyais faire ma vie dans le dessin et la peinture. C'était le moment assez magique où, les traits de modèle devant moi se multipliant, commençait à s'affirmer une ressemblance. Un tressaillement me parcourait, je savais que j'y étais. Quoiqu'il arrive, mon dessin serait bel et bien le portrait de la personne que j'avais devant moi.  Il faut dire aussi que c'était à chaque fois un émerveillement. Malgré l'entraînement que j'avais, quand je commençais mon dessin, je n'étais jamais sûr d'accéder à cet instant décisif (et il m'est arrivé d'échouer). Aujourd'hui, transposé au roman, je peux dire que c’est la même sensation. Quand j'entame le chantier, que je pose les premières lignes, il n'est pas certain que je parvienne au terme d'un travail aussi énorme. Et puis, donc, il y a ce moment, très étrange, très particulier, où je sais qu'il trouvera son achèvement.
    C'était hier, pour « La Grande Sauvage ».

  • 2552

    Render Nefs de Pangée OK.pngC'est parti !

    Les Nefs de Pangée, sortie le 21 août 2015. 496 pages d'aventures, de drames intimes, de batailles épiques et de tempêtes.

    L'avènement d'un nouveau genre : la fantasy opera.

    Accrochez-vous au bastingage !

  • 2547

    Canicule. Tout s'évapore, même l'envie de travailler.

    La tête encore toute sonnée de l'ultime relecture des mes « Nefs... » avant impression, incapable de reprendre l'écriture d'un récit qui se déroulerait au XVIIIe siècle français. Pour une fois, aujourd'hui, je vais m'accorder des vacances. Une journée, une seule, que ça ne devienne pas une habitude.

     

    (et toutes mes excuses pour l'absence d'hier)

  • 2546

    Pas de Kronix aujourd'hui. Relire scrupuleusement un BAT de 496 pages, canicule ou pas, ça prend du temps. Alors...

  • 2536

    Il fait chaud, c’est l'été, le jardin est harassé de lumière.
    Et toi, fermé dans ton bureau, tu racontes un hiver ancien.
    Tu pourrais tout aussi bien parler de la lune.
    Qu'y a-t-il de véritable dans la sensation que tu décris,
    des pieds nus entourés de paille qui cahotent dans les sabots usés, deux siècles avant toi ?
    A quel souvenir celui qui te lit, qui n'a jamais connu que des verticales d'acier et le confort de la clim', va-t-il s'appuyer pour te comprendre ?
    Lecteur et auteur s'accordent pour partager l'idée d'une sensation, et doivent s'en tenir là, s'ils ne veulent pas que s'effondre tout l'édifice.

    Le décor est maintenu par les deux étais qu'ils forment, ensemble, complices dans l'aventure du livre.

  • 2532

    J'ai calculé qu'il fallait sept heures de marche à un cheval au pas, pour faire le tour du Parc du château de Versailles, en 1789. Le genre de détails qu'on est susceptible d'étudier, quand on écrit « La Grande Sauvage ». On est aussi susceptible de ne pas utiliser cette information pourtant capitale. Il est même très probable qu'au bout du compte, on se soit juste fait plaisir à se pencher sur la question. Et maintenant, combien fallait-il de types armés d'arrosoirs pour que les milliers d'hectares de pelouse du parc restent impeccablement verts pendant l'été ?

  • 2531

    affiche-cc.jpgChaque année, je viens, à l'invitation de l'équipe de Marielle, présenter ma "carte blanche". Chaque année, je viens avec un nouveau livre, une brioche aux pralines, un ou des invités, et un ou des kilos en plus.

    Cette année, ce seront trois invités et trois kilos.

    Ce soir, nous évoquerons les ouvrages de la dernière sélection Lettres-Frontière (et incidemment, "L'Affaire des Vivants", qui a le bonheur et le privilège d'en faire partie).

    Demain, c'est l'instant carte blanche avec, cette année, des potes auteur(e)s de BD. Tous issus de cette belle expérience que fut l'association Ikon&Imago, il y a.. hum... Euh... 15 ans !? Bref.

    Léah Touitou, dessinatrice, vidéaste, bédéaste, globe-trotteuse, engagée sans se déclarer telle mais parce que c'est comme ça...

    leah touitou- dessin.jpeg

    Quelqu'un qui va vous donner une pêche formidable. C'est peut-être le point commun de mes trois i

    nvités, parce que Sarujin et Petelus n'engendrent pas spécialement la mélancolie, non plus.

    Petelus, c'est un univers tellement singulier que... je ne saurais pas en parler. Le mieux est que vous veniez vous en faire une idée. J'espère bien, par mes questions, donner un aperçu de l'univers de ce cosplayer, vidéaste, mélomane, lecteur de Nietzsche et fin analyste des absurdités de la société (il en déniche qui m'étaient restées invisibles, c'est dire s'il est fort).

    resize-of-019.jpg

    Quand à Sarujin, le stéphanois de la bande, il a fait lui aussi ses premières armes dans l'association roannaise, et se consacre désormais à son art. Comme les amis sus-cités, il s'exprime rarement sur son métier, et ce sera l'occasion d'évoquer son travail, de l'illustration pour des jeux, des couvertures de livres, chez Fleurus ou Bordas, la colorisation... J'insère ici un dessin que ce talentueux garçon avait réalisa pour me soutenir, lors de la censure de "J'habitais Roanne" par le Pays Roannais (hebdomadaire local). Une attention qui me touche toujours.

    affiche christian.jpgCe sera donc, samedi matin à 11 heures, une rencontre passionnante, la découverte d'un métier aux multiples surprises (comment modifie-t-on une bulle de manga pour la remplacer par une onomatopée allemande interminable, sans détériorer l'ambiance du dessin original, par exemple).

     

    Venez nombreux, ça en vaut vraiment la peine.

  • 2530

    Il est seul à présent, médite autour des bêtes lentes. L'une d'elles s'est éloignée, un peu trop, il l'appelle, elle détourne son mufle, poursuit indifférente sur une pente qui s'incline vers le hameau. Martin la connaît, il faut qu'il aille lui parler, il n'y a pas de chien pour rabattre, enfin ceux qu'on lui a confiés sont joueurs et inefficaces, il préfère rassembler lui-même. Il descend sans hâte à sa rencontre, sans hâte et sans mot, presque sans bruit, à son habitude. La vache s'est arrêtée vers une haie d'aubépines. Soudain, elle fait un écart, détale la queue en l'air, effrayée. Dans ce mouvement, elle libère la vue et Martin découvre une femme vêtue d'une délicate robe de linon blanc, coiffée d'un chapeau de paille rond et large. Et le visage, dans l'ombre du chapeau qui se relève, l'ovale qui est alors porté dans la lumière, est celui de la reine.

     

    Extrait. La Grande Sauvage. Écriture en cours.

  • 2526

    Bureau_LGS.JPG"La Grande Sauvage" : c'est reparti !

     

    Au premier plan : des livres, revues et récits sur la Vendée, les colonnes infernales, etc. ; tout près, un récit de la journée du 1er janvier 1789 ; à côté, un livre sur les bibliothèques des colporteurs au XVIIIe ; ensuite, une série de documents, dictionnaires, livres d'historiens (Mona Ozouf -merci les Leroux- Furet, Michelet, Taine, Bertaud, etc., etc.), plus loin, on reconnaît les dos de deux Pléïades (c'est Rétif de la Bretonne : tout ce qu'il me faut sur la langue de l'époque) ; ensuite, quelques romans, dont "Quatre-vingt-treize" du père Hugo, "Les Onze" de Michon, le (pas encore sorti) "Fleuve Guillotine" de Antoine de Meaux, etc. ; pas loin : les numéros de la revue "Papilles" qui parlent de la gastronomie sous la Révolution ; les reliures anciennes sont celles des huit volumes du Tableau de Paris, de Mercier (éditions d'époque, prêtées par mon éditeur) ; et enfin, à côté de l'ordinateur, parce que c'est le sujet des premiers chapitres : revues, beaux livres et documents sur le hameau de Marie-Antoinette. Tout cela ne tient pas compte, bien entendu, des documents trouvés sur Gallica (le site de la BNF) et où j'ai pu trouver encore et encore des milliers de choses précieuses. Rassurez-vous, la moitié des livres ont déjà été sondés et annotés, la plupart des revues ont été décortiquées et ce que je devais en retirer, repris sur l'ordinateur. N'empêche, c'est effrayant et heureusement que ma douce me soutient.

  • 2523

    Neulise, Chavassieux, L'Affaire des Vivants, Mausolées, Phébus, Mnémos

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Je serai donc à la Médiathèque de Neulise, demain, à partir de 10 heures, pour rencontrer des scolaires (Cm 1 et Cm 2 !)

    A partir de 17 heures, l'équipe de la Médiathèque et moi-même, aurons le plaisir de vous accueillir pour évoquer à bâtons rompus "L'Affaire des Vivants" et autres bricoles; Venez nombreux (enfin, venez, quoi).

  • 2512

    « Les Moulhrags... Non.
    Les oulmars... Ah, zut !
    Les oularmes ? Non, pas les Oularmes..
    Les Oulhamr, voilà ! Sans « s » à la fin, ça fait plus... Enfin, c'est mieux.
    Ils fuyaient. Bon.
    Ils fuyaient.
    C'est la nuit forcément.
    Et comment qu'elle est, la nuit ?
    Pas joasse, lugubre, à faire peur...
    Effrayante ? Non.
    Horrible ? Non...
    Épouvantable ? Oui, peut-être. Va pour épouvantable.
    Pff, c'est dur, le métier d'écrivain... »

    (évidemment, quand on ne connaît pas, ça perd un peu de son sel)

  • 2504

    La lenteur de fabrication d'un roman est exaspérante. Cela peut même rendre schizophrène, à force. Je reprends le chantier de La Grande Sauvage, qui se déroule pendant la Révolution Française, mais les intentions et l'élan qui m'ont poussé à l'entreprendre se heurtent au spectacle des injustices quotidiennes, de l'urgence que je ressens à exprimer des combats immédiats, actuels, qui me contraignent à me situer, là, maintenant. L'envie existe de laisser tomber le propos de cet énorme boulot (entamé il y a déjà deux ans, mine de rien), pour m'emparer d'un sujet d'aujourd'hui et le traiter avec l'énergie de la colère ou du désespoir. Je pourrais me servir de ce roman pour le faire ? Sauf qu'il en résulterait un pot-pourri de mes indignations (parce qu'elles sont nombreuses et semblent se multiplier dès que je m'informe sur quelque chose). Donc, attendre, finir ce qui a été commencé, prendre du recul. Ou tout basculer cul par dessus tête, stopper ce qui menace de ne plus faire sens pour moi, et me plonger dans la métamorphose scripturale du courroux, tout entier et tout vibrant. Mais cela signifierait trahir mon éditeur et le jury qui m'a confié une aide importante pour accomplir ce roman (je ne vous avais pas dit ? Voilà : la Région a agréé mon dossier). Vous raconter tout ça est une manière d'admettre publiquement que, ces jours-ci, alors que je parviens enfin à m'extraire de mes Nefs de Pangée, je n'arrive pas à pondre une ligne du prochain. Dramatique.

  • 2503

    Ce serait bien qu'on se voie. Par exemple en mai, ou en juin, comme vous voudrez. Il y a le choix.

    Pour celles et ceux qui seraient dans les parages, ou connaîtraient des personnes intéressées pour écouter des lectures de textes publiés chez Sang d'Encre, de Emmanuel Merle, Jackie Plaetevoet et moi-même, je vous convie à venir nombreux à deux rendez-vous prometteurs :
    Samedi 30 mai à 18 h, librairie L'Annexe, à Malaucène.
    Dimanche 31 mai, à 18 h, au centre artistique de Piégon.
    Ce sera agrémenté de musique, l'entrée est libre. Aucune raison de se priver de ce joli moment.

    Je serai le 5 juin, à 19 heures, à la librairie La Maison Jaune, de Neuville sur Saône, pour une rencontre autour de « L'Affaire des Vivants »
    et le lendemain à 11 heures, samedi 6 juin à la librairie Baume, à Montélimar, rencontre autour de ce même roman, suivie d'une dédicace l'après-midi.

    Le 12 juin, à partir de 17 heures, c’est une rencontre riche avec le public et aussi des élèves de Cm1, Cm2, ponctuée de lectures, que la médiathèque de Neulise a organisée autour de « l'Affaire des Vivants ».

    Les 19 et 20 juin, je serai à Gilly sur Isère, pour la traditionnelle carte blanche, que je consacrerai cette fois, à la BD. Plus d'infos bientôt.


    Le 21 juin, ma douce et moi participons aux 24 heures de lecture, à Saint-Haon le Châtel. Il s'agira de donner à entendre la verve de Zola, et les états d'âme de Mouret et de Denise, dans "Le Bonheur des Dames".

  • 2495

    C'est bientôt.

    Piégon, Emmanuel Merle, Christian Chavassieux, Corie Bizouard, Jackie Platevoet, Lucifer Elégie

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    C'est encore plus tôt.Malaucène, Emmanuel Merle, Christian Chavassieux, Corie Bizouard, Jackie Platevoet, Lucifer Elégie

  • 2496

    Des chaînes et des ailes.
    C'est la double nature
    de l'écriture.