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kronix - Page 179

  • Dante01

    Guider par Spice, j'ai découvert le site et la bande-annonce de DANTE01, dont la sortie est prévue pour janvier.

    Un film de Marc CAro, l'ancien acolyte de Jean-Pierre Jeunet, celui qui inoculait tout le venin visuel des "Bunker de la dernière rafale", "Delicatessen" et autres "Cité des enfants perdus", na, à ma connaissance, jamais réalisé de long métrage seul. Les images promettent beaucoup. Espérons seulement que Caro ait mis en images un bon scénario.

    Le site est un bijou.

  • Clavier fatigué

    Rien à dire. Le clavier refuse l'ennui d'évoquer la honte que Machin a fait subir à notre pays pour rien, la semaine dernière. Je tente d'écrire ce billet le lendemain du jour (samedi) ou un ancien terroriste, un dictateur, un assassin, un violeur cynique, a quitté la France, laissant derrière lui une opinion écoeurée et des VIP désorientées par leurs propres compromissions. Quousque tandem, Sarko ? Quousque tandem ?...

    Je dis pour rien, parce que Kadhafi a bien perçu l'embarras de son hôte, l'âpreté au gain des investisseurs, la nausée qui a saisi les politiques devant cette pantalonnade, il a bien compris qu'il n'était pas le bienvenu, malgré les sourires crispés, les poignées de main réticentes et les tapis rouges. "Pourquoi me recevez-vous comme ça ? Chez nous, quand on invite, on le fait bien, ou alors il ne fallait pas." Non, il ne fallait pas. D'autres pays vont l'accueillir ? Et alors ? Croyez-vous que l'Espagne va dérouler le tapis rouge, accueillir pendant cinq longues journées cette crapule ? Et de toute façon je m'en fiche, mon pays, c'est la France, ma terre bafouée, souillée, humiliée, c'est la France. Oui, les gars, vous saviez pas : Léo est un patriote, il aime son pays. Il a mal pour lui.

    Pour rien. Ils sont oubliés, les 10 milliards de marché promis, qui faisaient briller les yeux des amis de Machin. On aura peut-être 300 millions, et encore... Des armes made in France qu'on retrouvera dans la bande de Gaza. Les Israéliens vont sûrement apprécier, les Américains aussi. En prime, l'infortunée secrétaire d'état à l'environnement, envoyée au casse-pipe quand les autres huiles se sont défilées, a signé un accord gazier, dont elle ne connaissait ni les tenants ni les aboutissants. Elle nous coûte cher, la libération des infirmières bulgares. Tout ça pour donner à Cécilia une illusion d'existence, avant qu'elle réalise que tout s'est joué ailleurs, et qu'elle décide de quitter le navire, sans doute dégoûtée du rôle qu'on lui a fait jouer. Quelle réussite, quelle farce affreuse, quelle ignominie !

    Les intérêts commerciaux ? D'accord, si vous voulez, si vous êtes sûrs que ça rétablisse le coût des cadeaux faits par Machin à ses copains, mais pas à n'importe quel prix. Machin, dans l'élan enthousiaste de son élection, ce fameux soir où une majorité de français ont choisi de plonger le pays dans les strass et la vanité, avait déclaré que la France, fidèle à son image, serait aux côtés des opprimés, il avait déclaré plus tôt que les droits de l'homme ne sont pas négociables ou solubles dans les intérêts économiques. Se renier ainsi... Nicolas, Nicolas... Quelle honte, quelle honte !

    Nous vivons dans le même pays, pourtant je ne le reconnais pas dans l'image que tu te fais de lui. Mon pays s'ébroue, rechigne, désobéit, conduit sa voie comme il l'entend, quel que soit le coût de ses caprices. Il ne se soumet pas aux dictats des grandes puissances. Mon pays est toute résistance, il sourit aux faibles et aux opprimés ; face aux grands, il mord. Il agace, il est donneur de leçons, il s'empresse de dénoncer les problèmes des autres, avant de regarder chez lui ? Certes, il m'agace aussi, mais jamais il ne m'a désespéré comme aujourd'hui.

    Un jour, nous sortirons de ce long cauchemar, abasourdis, étonnés, hébétés. Nous nous dirons : "Comment ? Pourquoi ?" Et il n'y aura plus personne pour nous aider à comprendre que nous n'avons pas écouté ceux qui disaient "danger", ceux qui pleuraient, qui suppliaient, qui tentaient de prévenir. Un jour, nos enfants nous demanderons des comptes.

    Post Scriptum : heureusement, Kronix n'a aucune prétention au scoop, aussi je ne rebondis qu'à présent sur la nouvelle syncope médiatique de Machin : son mariage avec Carla. Se montrer à Dysneyland, pas de doute, on est dans le ton. Et pourquoi maintenant ? Pour faire vite oublier sa minable prestation face à un dictateur plus expérimenté, et qui l'a renvoyé dans l'ombre. L'ombre, principe intenable pour Sarkozy. Vite, de la lumière, des flashes, des paillettes !

  • Design magique

    Grâce à un ami, qui travaille dans ce milieu, voici une vidéo étonnante de dessins de mobilier, réalisé dans l'espace, grâce à la technique de la capture de mouvements, très utilisées dans les effets spéciaux, d'habitude. Voici ce que dit mon ami du travail de FRONT, le gourpe des créatrices de ce design particulier :

    "Voici l'étonnante performance de quatre jeunes designers suédoises dont l'inventivité n'est pas passée inaperçue.
    FRONT interroge le processus du design et laisse souvent une part de hasard , un facteur extérieur influer sur la conception. En témoigne sa première collection, "Design by Animals" (2003), pour laquelle rats du désert, chiens, lapins et serpents ont pris part à la conception des pièces. Depuis Sofia Lagerkvist, Anna Lindgren, Katja Sävström et Charlotte von der Lancken ont multiplié les expériences. En résidence à Tokyo l'année dernière, elles ont mis au point une méthode pour dessiner dans l'espace et matérialiser ces croquis. Elles ont eu l'idée de combiner deux techniques avancées : la capture de mouvements (très utilisée dans les jeux vidéos et l'animation) permet d'enregistrer les coups de crayon des designers et de les transformer en fichiers 3D ; le prototypage rapide, lui, va traduire en quelques heures ces fichiers en objets réels, les "Sketch Furniture"…"

  • Résistances

    Michel Onfray illustre la force des micro-résistances par le principe de Gulliver, c'est -à-dire qu'un lilliputien ne peut rien, tout seul, contre le géant (comprenez l'ultralibéralisme), mais des milliers de lilliputiens, tenant chacun un lien, réussissent à l'immobiliser -ensuite, les négociations peuvent commencer, au moins. Dans une magnifique magnifique magnifique BD de Deschamps et Auclair, racontant l'histoire de la ville d'Ys : Bran Ruz, le même principe était imagé par la parabole de la pierre sur le chemin : "Vous n'êtes déjà plus seuls ! Et lorsque vous sentirez venir le doute et le découragement, regardez seulement les pierres du chemin. D'habitude, elles courbent peureusement le dos sous la roue de la charrette, et pourtant une seule, relevant la tête, suffit à endommager la maudite roue de cette maudite charrette, parfois même à la briser... Alors, dix, cent, mille, des milliers de pierres relevant la tête..." La sagesse populaire a choisi une autre image : "les petits ruisseaux font de grandes rivières". Ne croyons pas que nous ne pouvons rien faire, à notre échelle, pour améliorer le monde. Le pouvoir, c'est nous qui l'avons.

    Des exemples ? Philippe Caza (oui, le dessinateur de BD), régulièrement et souvent avec humour, envoie depuis des années, sous forme de lettre ouverte adressée par courriel à ses contacts, de multiples éléments de réflexion sur l'écologie, des revues de presse, des liens sur des sites pointus. Il oeuvre pour constituer un réseau pensant autrement. Dans ma petite ville, il y a 3 ou 4 mois, s'est ouvert un "café associatif" entrepote, versé dans le réseau solidaire, et dont les adhérents ont des tarifs privilégiés sur des produits bio locaux (réseau sans lequel les agriculteurs bio ne survivraient pas ou mal). Autre exemple, dont j'étudie l'acuité de regard en ce moment-même, la revue et le site l'âge de faire, multiplient les conseils, font le point des initiatives, analysent et dissèquent les attitudes politiques des uns et des autres, bref, font oeuvre citoyenne aussi.

    On pourra penser que tout ça n'est pas exempt de naïveté, mais cette forme d'écologie militante a finalement toujours été en avance, a seulement eu le tort d'avoir raison trop tôt. Les oreilles de Gulliver étaient trop éloignées de la voix des lilliputiens qui lui criaient d'arrêter de massacrer tout ce qui l'entourait, que ça finirait mal.

    Selon moi (ceux qui me connaissent savent mon désenchantement), il est déjà trop tard. le point de non-retour est dépassé. Ce qui n'empêche que, pour l'honneur, il faut se battre.

    "Que dites-vous, c'est inutile ? Mais on ne se bat pas dans l'espoir du succès ! Non, non, c'est bien plus beau lorsque c'est inutile." je ne mets pas la référence, j'espère que vous avez reconnu.

  • "vise pas ta grotte Maya"

    Grâce à Oliv' (l'auteur de l'immortel "Space Pioneer Gutt"), ce lien vers une vidéo bien fichue : l'Hymne russe enfin décrypté.

    C'était pas urgent, mais j'avais hâte de vous faire partager ce petit délice, alors pourquoi attendre ?

    (en plus, entre nous, je le trouve vachement beau, l'hymne russe. Pas vous ?)

  • Certitudes

    "Voler avec des machines plus lourdes que l'air ne présente aucun intérêt, et d'ailleurs c'est totalement impossible". Simon Newcomb (1835-1909)

    "Les voyages en chemin de fer à grande vitesse sont impossibles, car les passagers, incapables de respirer, mourraient promptement d'asphyxie." Dr. Dionysys Lardner (1793-1859), professeur d'histoire naturelle et d'astronomie à l'University College de Londres.

    "Aucun paquebot ne pourra jamais traverser l'Atlantique, puisqu'il lui faudrait consommer plus de charbon qu'il n'en pourrait transporter." Le même.

    "La terre n'a ni membres, ni muscles, elle ne peut donc effectuer aucun mouvement." Scipio Chiaramonti.

    "Beaucoup trop bruyant, mon cher Mozart, beaucoup trop de notes !" Ferdinand d'Autriche, après la première de l'enlèvement au Sérail.

    "Je n'accepte pas plus la théorie de la relativité que je ne peux admettre l'existence d'atomes et autres billevesées". Ernest March (1836-1916), professeur de physique à l'Université de Vienne.

    "Rembrandt ne saurait en aucun cas être comparé, en tant que portraitiste, à notre merveilleux artiste anglais Rippingille." John Hunt (1775-1848).

    "L'énergie produite par la fission de l'atome est ridiculement faible. Ceux qui s'attendent à une nouvelle source d'énergie atomique prennent des vessies pour des lanternes." Ernest Rutherford (1817-1937), après avoir réussi la toute première fission atomique.

    "J'irai chercher la croissance avec les dents." Nicolas Sarkozy.

    "Je vais écrire un blog. J'aurai plus de lecteurs, comme ça." Léo Kargo.

    Etc., etc.

    N.B. : Toutes les phrases (sauf les deux dernières) sont extraites de l'excellent "Livre des bides" de Stephen Pile. Livre épuisé, jamais réédité, dont la lecture est pourtant conseillée pour la santé.

     

  • Bien punis !

    La municipalité de la ville qui m'accueille depuis l'enfance multiplie les chantiers et, conséquemment, les visites de chantier. Pas seulement les visites techniques, mais les visites « touristiques ». Les habitants sont invités à venir constater l'évolution des travaux, la justesse des choix urbanistiques et le bon emploi fait de l'argent des contribuables. Des centaines de personnes eurent ainsi l'occasion de parcourir, bottés et casqués, les excavations d'un futur grand complexe cinématographique ou l'élévation d'un nouvel immense centre hospitalier. Mais le nombre des demandes, déjà impressionnant, a été décuplé ces derniers jours. Le quidam trépigne en effet de visiter le chantier... du futur centre pénitentiaire.

    On pourrait gloser longtemps sur ce brusque engouement et ses raisons. Pour moi, une phrase retenue par un agent qui a reçu une demande d'inscription aux visites, résume bien l'état d'esprit des futurs visiteurs : « Il paraît qu'on va mettre la télé dans la prison ? ».

    Voilà. Le brave administré veut seulement vérifier que son argent ne va pas servir à construire de trop belles cages, trop spacieuses, trop luxueuses. Il veut être sûr qu'on construira des cellules petites, sombres, incommodes, sans télé, humiliantes. Il veut s'assurer enfin que le condamné sera bien puni, comme il le mérite. Tandis que la municipalité bénit en souriant ce voyeurisme pervers, cette bassesse de misère célinienne...

    Badinter avait dit là-dessus qu'il s'était longtemps confronté à ce problème : le grand public n'admet pas que la qualité de vie d'un prisonnier soit supérieure à celle des plus miséreux de la société. Vu le paupérisme terrifiant des couches les plus basses du système, on devine que la présence d'une télévision, d'un peu de chauffage, d'eau courante et de toilettes, parait le comble du laxisme à certains.

    La qualité d'une société se juge à l'état de ses prisons. Pas de doute.

  • Classer les galaxies

    Un bon niveau d'anglais, des yeux, et une liaison adsl, c'est tout ce qu'il vous faut pour participer à ce projet :

    http://galaxyzoo.org/

    Il s'agit simplement d'aider les astronomes à classifier quelques millions de galaxies. l'oeil humain étant plus performant que l'ordinateur pour distinguer rapidement une galaxie en spirale d'un amas stellaire, les astronomes (pas assez nombreux) font appel à tous les internautes intéressés. Le web comme ça, j'aime vraiment.

    Et à part ça, bon anniversaire ma puce.

  • Les bestioles

    Je ne le ferai pas. Je ne vous infligerai pas la 123 millionième photo de chat qui roupille, de hamster frétillant et autre bestiole qui font fondre le coeur des bonnes âmes. Mais écrire dessus, ça, je vais.

    Autrefois, nous eûmes un certain nombre de chats, mais pas en même temps. Tous : mort écrasé, donné pour cause d'allergie (mon ex), disparus (la plupart). J'aime les chats, j'aime leur silence, leur mépris des humains et : leur beauté, leur souplesse, leur vitesse, leur regard, bref tout ce qui les place aux antipodes de la plastique commune de leurs propriétaires. Je ne voulais plus de chats. Ma fille en a un. Ma fille habite chez moi. Nous habitons tous chez son chat, qui nous a adoptés ; à condition que la bouffe ne tarde point trop à venir, quand elle (c'est une chatte) rentre à l'aube de ses folles nuits de chasse (je parle toujours de la chatte, pas de ma fille, hein). Moony -c'est son nom- est devenue en deux ans de présence, un troisième enfant, qui ne se distingue de ses pairs que par le poil gris qui la couvre entièrement et la permission qui lui est donnée de dormir entre ma compagne et moi, nous repoussant l'un et l'autre si la place lui manque.

    J'ai aussi un canard. Ce canard fut tout petit, lors de son acquisition, considéré comme une cane. Et baptisé de façon idoine, Vanille. Avec les années, il a bien fallu se rendre à l’évidence : en même temps que la jolie couleur de son duvet disparaissait, émergeaient des attributs manifestement masculins, tels qu’une crête rouge gonflée de colère, un sifflement menaçant à l’encontre de tout ce qui palpite sur la surface de la terre et un caractère irascible qui tient en respect les pitbulls égarés. Moi qui lui donne à manger, il me tolère. Mais quand je rentre dans son domaine pour nettoyer un peu ou m’occuper des poissons rouges (oui : il y a aussi des poissons. Quelle faune !), il me surveille du même regard que celui de son ancêtre direct : le vélociraptor. Seule une longue pratique de la bête et une fourche électrique me permettent d’être encore là pour vous en parler. Il n’était plus judicieux de lui conserver son nom féminin et sucré. Nous tentâmes diverses versions, de l’inévitable -mais vite abandonné- « Saturnin » au « Ferdinand » inspiré je crois, de Babe, en passant par un énigmatique « Jacob », pour finalement, adopter une variété de patronymes : « le truc », « le coinc », « l’aut’fou », « le dingue », etc.

    Enfin, le dernier pensionnaire est un hamster, trouvé sur mon lieu de travail par un collègue. Boule de poils blanche aux oreilles en deuil, "Cabiria" (animal nocturne, le hamster... Vous suivez ? "Les nuits de Cabiria". Hum. Bon) a pour seule fonction de puer au bout d'une semaine et de faire fantasmer Moony, quand ce prédateur impitoyable (les abords de la maison sont jonchés de cadavres de mulots, musaraignes et souris) vient s'allonger à côté de la cage du rongeur, les yeux demi-fermés, sourire paisible, griffes patiemment rentrées, attendant son heure. L'autre utilité de Cabiria est de meubler mes nuits d'insomnie quand elle tourne dans sa roue en plastique (gnik gniik gnik fait la roue continuement, car l'animal fatigue peu, n'ayant rien foutu de la journée).

  • Noël quand même

    Pourquoi est-ce que Noël, parmi le fatras consumériste des fêtes à répétition, conserve encore de sa magie ? Pour moi, en tout cas. Je ne prends l'occasion de la fête des mères que pour offrir à la mienne quelque chose qui lui manque, je dédaigne carrément la fête des grand-mères et il ne faut pas compter sur moi pour un brusque élan de romantisme le jour de la Saint-Valentin, quant à Halloween....

    Noël résiste à la putasserie commerciale (bien que l'on en connaisse, pour ce qui est de l'aspect visuel, les racines américano-cocacoliennes). Une aura subsiste qui me fait savourer encore la décoration du sapin et le repas de famille. Sans doute que j'en garde personnellement de bons souvenirs d'enfance, peut-être aussi que les images de nos enfants, déballant des cartons plus grands qu'eux, submergés de papiers cadeaux multicolores, restent au fond de moi comme un exemple que le bonheur parfait est possible. Peut-être enfin que, contrairement aux autres fêtes -et habituellement pour l'instant- Noël se célèbre dans le froid. Par contraste, la chaleur du foyer, l'imagerie des décors portés vers l'incandescence : bougies, or, rouge, paillettes, étoiles... en font un moment singulier, où le sentiment du clan s'exacerbe. En tout cas, quoi qu'en disent beaucoup de mes potes, c'est une fête que j'adore. Je refuse de nier le plaisir que j'ai à la partager.

    Un ami me confia un jour que le rituel obligé du repas, des cadeaux et du décorum gnagnan suivi avec bonhomie par tous, dans un élan de beauferie généralisée, l'insupportait. Avec d'autres amis partageant cette réaction, ils décidèrent de célébrer Noël le 3 janvier, pour marquer leur désaccord. C'était un ami dont la fréquentation m'était agréable. Je n'osai lui dire que je trouvais très con de s'imposer ainsi de nouvelles contraintes, et que fêter de façon décalée, c'était tout de même fêter. Je voyais dans leur décision collective, une manière de se distinguer à bon compte et en somme, l'expression d'un mépris pour les autres qui, comme moi, masse abrutie par la société de consommation, se prêtent docilement au jeu du rendez-vous festif institutionnalisé.

    Je l'ai un peu perdu de vue, pour d'autres raisons, et je me demande si, cette année, il va fêter Noël le 27 décembre, par exemple. Se casser la tête pour des trucs comme ça...

  • Réponse d'un éditeur

    NRF. Gallimard. Fallait oser. Seul, je n'aurais pas pu, mais selon ma compagne, "le baiser de la nourrice" valait la peine d'essayer. Nouvel échec.

    Au suivaaant !

  • Mort d'un grand

    Je ne savais pas. J'ai appris ce matin à la radio, que Stockhausen est mort ce mercredi, à l'âge de 79 ans.

    J'ai connu et apprécié sa musique avant celle de Boulez, pourtant son immédiat frère de combat, son alter ego français. Voilà quelqu'un qui a fait avancer la pensée musicale, quelqu'un d'audacieux. Vous allez sûrement ricaner en écoutant ça, mais il se trouve qu'à une époque, ces compositions mobilisaient ma curiosité. Avec les Boulez, Xénakis, Messiaen, Ligeti, Cage, Glass... les dignes rejetons de Luigi Russolo et de Honegger m'ont toujours paru, alors que mes petits camarades s'extasiaient devant l'inventivité de Led Zeppelin et de Mike Oldfield, véritablement novateurs.

    Je ne garantis l'orthographe d'aucun nom propre cité.

  • Déjà Noël ?

    C'est tellement bon que je ne résiste pas au plaisir de vous faire plaisir :

    Grâce à nos amis (mille fois bénis soient-ils) de nanarland, ce mauvais film de Sf sympathique : "Tennagers from outer space". Visionnage légal (ceux qui me connaissent savent que j'y tiens). Vous pouvez vous régaler en toute bonne conscience.

    Merci qui ?

    Vous devez vous dire que, ces temps-ci, Kronix vous la joue un peu léger au niveau écriture. C'est que je suis en vacances et -paradoxalement- j'en profite pour écrire autre chose que des billets. Alors, oui, en ce moment, plutôt des liens que des textes. Je me rattrape demain, avec des révélations -véritablement inédites, quoique peu nombreuses-sur "cloverfield". Quand même, hein ?

  • Nouvelles vérités d'Hérald

    "On nous avertit aujourd’hui sur les gamins, la télé, la violence, et les troubles du sommeil. Moi, Ken le survivant ne m’a jamais empêché de dormir. En revanche une chanson de Chantal Goya, un sentiment précoce de frustration lié à l’insulte faite à une intelligence naissante, et crac, une envie de meurtre à quoi, 8 ans et demi ? Relativisons un peu le débat."

     On l'attendait tous : la quatorzième fournée des vérités d'Hérald est enfin disponible (depuis quelques jours déjà, mais j'avais d'autres sujets à poster, avec mes excuses...).

    Réjouissez-vous !

  • Réponse d'un éditeur

    "Le manuscrit N° 24243 reçu le 14/11/2007
    est non retenu."

    C'est ainsi que, en cette minute, j'apprends via le site des manuscrits d'Albin Michel que je peux aller me brosser. Un de plus. Un de moins.

  • Marche de protestation virtuelle à Bali

    En fait, il s'agit d'une formule pour désigner une pétition, qui tentera de peser sur la réunion des puissants de ce monde à Bali, concernant les mesures à prendre pour le climat. L'une des originalités de cette pétiion, à part l'idée de marche virtuelle, est la représentativité de chaque pays. Allez-y, histoire que la France n'ait pas l'air trop désinvolte par rapport au sujet.

    A toutes fins utiles je vous livre le lien :

    http://www.avaaz.org/fr/virtual_march_bali/98.php/?cl_tf_sign=1

    (près de 600 000 marcheurs sont déjà en place). La marche commence demain.

  • Florence Foster, fifres et autres fanfares catastrophiques

    Avant tout, pour illustrer cette note, cliquez ici, et régalez-vous avec ces 3min.40 de stupéfiant. Attention tout de même : c'est de la pure.

     Voilà, j'espère que vous êtes remis. Vous venez d'écouter Florence Foster Jenkins qui, au début du XXème siècle, fut assez riche pour croire qu'elle avait du talent et assez sympathique pour que personne ne songe à la détromper. Elle se produisit de nombreuses fois, notamment après l'âge de 60 ans quand, enfin orpheline, elle put s'adonner pleinement à sa passion de la pratique musicale que son entourage, parents et mari compris, avait tenté de décourager. Ses disques calamiteux sont aujourd'hui, à n'en pas douter, des collectors recherchés. Des amis de l'humanité ont livré à Youtube un de ces cataclysmes sonores. Qu'ils soient bénis.

    Naguère, j'animais une émission de radio locale (dans les années 80 pour tout dire, à la libération des ondes. Vous n'avez pas connu, ça, vous), traditionnellement ponctuée de la séquence du "disque le plus nul". Les rayons de notre petite radio me fournissait à ce niveau un matériau riche et varié mais, vous savez ce que c'est, on est toujours à l'affût de la nouveauté.

    La plus ancienne association de ma ville se trouve être une fanfare, que l'illusion appliquée à son propre état lui a permis de qualifier de "philharmonique". On y voit pourtant un contingent classique de cuivres stridents, de tambours à contre-temps et moults flutiaux et percussions hasardant un air à l'oreille plutôt qu'à la partition. Tout cela sous des casquettes à visière de chefs de gare.

    Cette excellente formation s'est décidée un jour à franchir le pas que des visées trop modestes retenaient jusque là : enregistrer un disque de musique classique symphonique. Il en résulta un vinyle 33 tours absolument dément, de la même veine rugueuse que notre amie Florence. La Mairie de l'époque avait préacheté plusieurs centaines de cette production, pour financer le projet qui, sans cela, n'aurait bénéficié d'aucune subvention. D'abord destiné à être offert en cadeau à nos villes jumelées, dès la première écoute, l'idée fut abandonnée : les liens entre pays étaient encore trop fragiles pour se permettre un incident diplomatique. Les centaines de pochettes dorment donc quelque part, attendant qu'un malotru en saisisse un, le numérise, et le difuse sur le net, pour la grande gloire de notre ville.

    Ce fut évidemment mon choix, lors de sa sortie, pour ma séquence du "disque le plus nul". Un triomphe. Entre tous ces morceaux massacrés, j'eus l'embarras du choix, mais il me semble que je passai "Ainsi parla Zarathoustra" de Richard Strauss. Exécuté par la fanfare comme les militaires birmans exécutent leurs opposants : salement, bruyamment, impitoyablement.

    Ce qui me rappelle l'histoire d'une autre fanfare. Dans un petit village italien, un minuscule comptable passait dans les rues sans soulever l'intérêt, n'adressant la parole à ses congénères que pour dire bonjour. Lors de son décès, on découvrit d'abord qu'il était extraordinairement riche et sans héritier. Son testament indiquait pourtant qu'il souhaitait léguer toute son énorme fortune à la fanfare du village. A une condition : chaque année, à la date anniversaire de sa mort, la minable fanfare devait se rendre sur sa tombe et jouer à la perfection une oeuvre classique, choisie par lui, et particulièrement inaccessible à autre chose qu'à un orchestre symphonique de niveau national. Un huissier, assisté d'un critique professionnel, devait assister à la prestation et déterminer si, oui ou non, la fanfare méritait l'héritage.

    Cela se passait dans les années 60. Je ne sais pas si la fanfare essaie encore aujourd'hui, mais j'imagine le sourire enterré du vieux misanthrope, définitivement vengé des dissonnances dominicales infligées par la fanfare, sa vie entière.

  • Ma deuxième vie

    cb617a9e4955d8568398764e85122132.jpgJe m'emmerde sur second life ! Mais je m'emmerde !!!

    Enfin, disons que je laisse ce soin à mon avatar.

    Kargo Tae, que j'avais laissé pendant un an sans nouvelles, m'attendait, surhumainement patient, avec son débardeur, sa jeunesse, sa carrure, sa beauté androgyne (de dos, au premier plan de la photo -en gros, vous l'aurez compris, une antithèse), et s'est remis à arpenter les décors anguleux de Second Life dès la première sollicitation de souris. Pourquoi cette reprise ? Parce que, grâce aux conseils de Lorenzo Soccavo, j'ai appris que je pouvais rejoindre une communauté francophone : Gaïa. Nous voilà bien, nous voilà entre nous, entre francophones, entre gens du même monde qui peuvent se comprendre. Terrifiant, cette manie grégaire, même dans un monde virtuel où, a priori, aucune limite ne devrait être posée. Au lieu de ça, les internautes ont répliqué l'univers con qui les entoure dans la vraie vie : nudité interdite, armes interdites, terrains interdits, obligation de propreté, présence de l'argent, etc. Y a-t-il (y aura-t-il) une île anarchiste sur second life ? Je crains bien que non. Dire que la possibilité d'un monde virtuel était l'occasion de créer une belle utopie... La seule occasion même, puisque les utopies réelles se heurtent aux contingences réelles. Quelle limitation de l'esprit, quel manque d'imagination !

    La même intolérance vis-à-vis de l'étranger est reproduite ici. Dès mon arrivée sur Gaïa, une accorte avatar(e) approche : "Hello", jusqu'ici tout va bien, je suis capable de saisir un dialogue, je réponds, dis que je m'emmerde, elle me répond "lol", ce que je comprends, puis suit un "pk ton pseudo ?" j'ose demander : "PK ? Pardon, en Français ça signifie ?", la jolie avatar(e), tellement abasourdie par mon inculture webesque, fait mine de s'évanouir, dans une posture façon dame aux camélias. "Ok", dit Kargo Tae, "Je vois que la tolérance pour ceux qui ne savent pas est la même dans les mondes virtuels que dans le nôtre. Salut" j'ai volé pour aller m'emmerder un peu plus loin.

    J'en appelle à mes potes qui connaissent mieux que moi les modes de communication sur Second Life : vous n'auriez pas envie de créer un groupe anarchiste pour foutre un peu la zone dans leur monde parfait de merde ?

  • S'auto-éditer

    Promis juré, jamais je ne m'auto-éditerai ! Enfin, c'est que j'ai toujours dit jusqu'à présent, trouvant honteux d'en venir à cet expédient pour -nom de dieu- imposer enfin ce que j'écris aux autres. Ce serment, je l'ai fait souvent, je l'ai même assorti de l'encouragement suivant, à mes amis : « Si un jour, j'édite mes propres livres, je vous autorise à me cracher dessus ! »

    Cependant, cependant... Depuis quelque temps, et comme les réponses des éditeurs se succèdent dans un refus unanime, je dois avouer que je m'interroge. J'écris depuis plus de dix ans très régulièrement, j'ai derrière moi une demi-douzaine de romans, des pièces de théâtre, des poèmes, des nouvelles et des scénarii par dizaines... L'écriture est ma vie et mon sang, je ne saisis rien du monde sans l'avoir transcrit par le moyen de mon écriture. Et quand j'assiste à la parade d'écrivaillons que tout le monde considère comme des écrivains parce qu'ils se sont payés l'impression de leur unique livre... J'enrage, et me questionne.

    Dois-je m'auto-éditer, obtenant par ce biais ridicule la notoriété d'un véritable auteur, pour qu'ensuite la chance me soit donnée d'être publié autrement ?

    Je n'en suis pas là, mais il se trouve que j'y réfléchis avec un sérieux dangereux. Je sais que cette décision prise le serait contre moi-même, m'infligerai une blessure que ne pourrait cicatriser que la reconnaissance de mon travail, enfin disponible. Etre lisible, pour un auteur, c'est tout de même une finalité qui mérite certains sacrifices, non ?

  • Révélations sur Cloverfield

    Je vous le dis en passant : le 10 décembre, j'aurai des infos exclusives sur "Cloverfield".

    Voilà voilà voilà....