On dit que le jeu de Jean-Pierre Léaud est très particulier, parce que personne n'ose admettre qu'il joue comme une sole qui aurait pris un coup de täser. Je n'ai jamais pu regarder plus de dix minutes un film où il détient le rôle principal, à part les 400 coups où il ne sait pas encore qu'il est un acteur. Je lui préfère de loin Jean-Claude van Damme, ne serait-ce parce que je me permettrais pas, à lui, de dire qu'il est mauvais, les yeux dans les yeux.
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Léaud, the last (enfin j'espère)
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Du fond du coeur, merci.
(Sur une idée de Petelus) Il saluait, remerciait, embrassait avec chaleur tous les barbouilleurs de pavés, les peintres ratés, les portraitistes du dimanche qu'il croisait. Au moins ceux-là, disait-il, certes rejetés par les écoles d'art, n'étaient-ils pas devenus dictateurs pour autant.
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Interprète, please
Les loutres parties, un dragon en peluche tenta de rétablir l'électricité dans la vieille maison. Il toussait le malheureux, cela faisait peine.
Je ne sais pas trop ce qu'aurait fait Freud d'un tel rêve.
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Thérapie
Un coup de blues ? Hop, un petit coup de Florence Foster Jenkins, et tout de suite, la vie étincelle ! ce doit être au moins la troisième fois que je place ce lien sur Kronix, pardon aux fidèles (de toute façon, je n'en ai pas, bande d'ingrats), mais que voulez-vous, FFJ est la grâce incarnée, elle me réconcilie avec le genre humain mieux que mère Thérésa et plus instantanément que la mémoire de mes meilleurs jours. Alors...
Pour les rares qui ne connaîtraient pas encore, j'attire votre attention sur les dangers d'une exposition trop longue. Enfin, vous apprendrez vite.
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Pavé de bonnes intentions
L'agacement que me cause ce patron de restaurant serviable, poli, prévenant... C'est qu'il me demande toutes les 5 minutes « Tout se passe bien ? » alors que, oui, tout se passe bien, mais je ne vais pas sans arrêt me taper sur le ventre en gueulant : « Ah mais qu'est-ce que ça se passe bien ! » « Nom de Dieu, mais alors, que je suis heureux que ça se passe si bien ! » etc. Et le revoilà, filant, panière à la main, sourire obséquieux : « Tout se passe bien ? ». Je ne réponds plus , au bout d'un moment, j'en ai ma claque. Même, mon visage doit se fermer sur une moue butée. Le patron est de retour, il se rend à l'autre bout de la salle mais mon air revêche l'arrête. Il s'inquiète : « Tout se passe bien ? ».
A cet instant précis, j'ai failli commettre l'irréparable, j'ai failli me trouver couvert d'opprobre, dans un box d'accusé, au tribunal, parce qu'un imbécile fait trop bien son travail. Je me suis calmé, j'ai soufflé d'un air exaspéré, dents serrées : « Oui » et, effectivement, tout s'est bien passé dans ce restaurant où je ne mettrai plus jamais les pieds. -
Western
La comparution immédiate ne serait-elle valable que pour les petits loulous de banlieue ? Récemment, une connaissance se fait tabasser par deux voisins, paysans comme lui, mais excités par une affaire de propriété. Et tabasser comme peuvent le faire deux costauds habitués à maîtriser des taureaux d’une main et à abattre des arbres en hiver, c’est-à-dire que le visage de l’infortuné est méconnaissable pour sa maman. Urgences, constat des violences, plainte déposée, etc. Deux mois passent, et davantage encore. La justice prend son temps, là. Les gars sont toujours libres, toujours voisins, toujours brutaux, et leur victime convalescente n’ose pas sortir, une mauvaise rencontre ayant suffi. Nous ne sommes pas dans les quartiers sensibles, les « zones de non-droit ». Non, nous sommes dans la France profonde, dans la ruralité montrée en modèle par not’président. Là où on peut cogner qui on veut, faire sa loi, et se promener le matin les mains dans les poches sans craindre la maréchaussée, occupée à traquer les gamins en casquette qui piquent des DVD dans les supermarchés. Le genre de délinquants dont l’opinion publique est satisfaite de savoir que, hop, ni une ni deux, on te les envoie en taule vit fait bien fait, non mais.
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J'ai mauvais fond
L'acharnement de cet ancien camarade d'école à me recontacter tous les vingt ans ! Ma faiblesse à l'accueillir chaque fois, et mon impatience de plus en plus évidente à l'écoute de sa vacuité absolue. Promis : à 70 ans, quand il me recontactera, je l'enverrai aux fraises.
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In memoriam
« On a fait semblant de croire qu'en mutualisant les risques on les faisait disparaître. On a laissé les banques spéculer sur les marchés au lieu de faire leur métier qui est de mobiliser l'épargne au profit du développement économique et d'analyser le risque du crédit. On a financé le spéculateur plutôt que l'entrepreneur. On a laissé sans aucun contrôle les agences de notation et les fonds spéculatifs. On a obligé les entreprises, les banques, les compagnies d'assurance à inscrire leurs actifs dans leurs comptes aux prix du marché qui montent et qui descendent au gré de la spéculation. On a soumis les banques à des règles comptables qui ne fournissent aucune garantie sur la bonne gestion des risques mais qui, en cas de crise, contribuent à aggraver la situation au lieu d'amortir le choc. C'était une folie dont le prix se paie aujourd'hui ! »
N. Sarkozy en 2008. Quel visionnaire, ce Nicolas, il avait tout compris. Ben oui, mais alors...? S'il avait tout compris, que n'a-t-il donc rien fait ?
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Origine des menhirs
La résolution du mystère de l'érection des menhirs fit un grand pas le jour où l'on comprit qu'il suffisait de choisir une montagne et de tailler dedans.
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Télé poubelle-la vie
Il est significatif de notre rapport à nous-mêmes, que les émissions de télévision les plus trashes sont celles qui montrent les gens faire ce que nous faisons tous : caca, l'amour, la bouffe, une sieste, la gueule... Nous serions donc, au quotidien, des sortes de performers antisociaux ? Ou bien, tout cela n'est-il que du bruit masquant une immense vacuité ?
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Bestialité 2
(voir billet d'hier). Ce qui me rappelle une désastreuse sortie équestre où la jument qui me portait accueillit avec force manifestation de joie les hommages d'un étalon accouru d'un pré voisin. Piteux et un peu vexé, je dus abandonner ma monture à ses soins et rentrer à pied, tirant par la bride avec les difficultés qu'on imagine, la jument récalcitrante équipée du mâle dont la tête et le poitrail occupaient ma selle. J'arrivai une demi-heure après les autres, accompagné des brames spectaculaires de mes farouches amoureux et sous le regard goguenard du cow-boy de manège responsable qui n'avait pas fait un geste pour me tirer de cette situation humiliante. Je crois que j'ai eu une envie de meurtre, à ce moment-là.
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A poil !
Dans mes statistiques de fréquentation, je m'aperçois qu'un pourcentage assez significatif d'internautes est récemment venu rendre visite à Kronix avec les mots clés : club de nudistes. Ils sont arrivés chez moi. Bienvenue, amis des attributs décomplexés !
Je ne sais pas où se niche le mot "club" dans mes billets, mais pour le mot "nudistes", oui : il s'agit du surnom que nous nous donnons nous-mêmes, les fondateurs et/ou membres de la compagnie NU.
Toi, visiteur à la recherche de sensations ou de conseils pour ne pas prendre froid dans un camp de nudistes en ce frileux mois de juillet sans pour autant enfiler un pull et des chaussettes, j'imagine ta déconvenue et la regrette. Mais tu as pu, ce faisant, si tu es allé plus loin qu'un premier sondage, lire quelques billets alertes, quelques phrases rigolotes ou des assertions pleines de sagesse et d'enseignement. Tout cela t'a enrichi durablement. Même, tu as appris certaines sentences qui vont te servir à animer les soirées sous la tente et faire rire la petite Irène dont les seins font de l'électricité quand elle est hilare. J'en suis heureux pour toi.
J'en conclus qu'il est de mon devoir d'attirer ici le chaland, par tous les moyens. Chers habitués de Kronix, vous me pardonnerez j'espère la brève concession putassière qui suit, mais il s'agit de porter secours, vous l'aurez compris.
Donc :
DSK : les enregistrements du chauffeur de Bétancourt ; Retour de la navette Atlantis : un astronaute oublié ; Les premières pages du prochain Marc Lévy ; Nicolas et Carla : ils se séparent après la première échographie ; On aurait trouvé un Psychopompe chez Anders Breivik ; Le grand livre des prophéties de Lady Gaga ; Nudistes, à poil, plus qu'à poil, plus que nu, carrément à poil, vraiment tout nu, tous nus ; club de nudistes frileux, nudistes en réunion,; association de nudistes, club de fans de Carla nudistes, astronautes nudistes, DSK nudiste frileux embarqué sur Atlantis ; l'échographie de Marc Lévy à poil ; Lady Gaga à poil abandonnée dans l'espace...
Bon j'arrête. Je vous dis si les statistiques du mois ont gonflé ou pas avec tout ça. Sinon, je ne sais plus quoi faire (enfin si, je sais, mais je ne le ferai pas).
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Tout savoir sur le livre numérique
Au passage, le site universcience.fr propose en ligne ce qui me semble la somme d'articles la plus pertinente et la plus claire du moment sur le livre numérique. Partagé entre curiosité, inquiétude et nostalgie, j'essaye de rester optimiste et de me dire que ce bouleversement va engendrer une liberté dont nous sommes (ou devrions être), auteurs, les premiers consommateurs. Certains cas tendent à démontrer le contraire, mais nous ne sommes qu'au début de cette révolution du support. Tout peut arriver. A nous de générer le contenu qui nous ressemble ; à nous de le défendre. Il faut donc pour cela bien connaître le processus, s'y préparer (voir l'éditeur D'un noir si bleu par exemple), et s'en emparer dès que possible.
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Cadeau
Les discours qu’on se tient à soi-même… les petites tragédies, les mensonges qui ne trompent personne… Celle-là qui m’offre un bouquin en assurant avec gravité : « Je pratique la voie du détachement » alors que le petit recueil s’empoussiérait depuis des années dans un tiroir de son bureau. Mais croyez-moi, c’est dit sans acerbité, nous sommes tous suspects de ces petites faiblesses (et puis je suis content d’accueillir un livre de plus). J’ai des paires de chaussettes usagées, si ça intéresse quelqu’un. Ne vous gênez pas, je m’initie à la pratique de la voie du détachement.
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C'est chou
Dans la vitrine du magasin de farces et attrapes, entre le costume de Fée et celui de Spiderman, la panoplie de la parfaite soubrette, illustrée d'une photo de gamine en tenue. Je sourcille.
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aicrir
Soudain, son corecteur d'ortografe se mit en pane, mais Alexandre Jardin conitnuait décrir san réalisé cequi spasssai.
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Ghost writer
Fatigué de corriger son nègre, il explosa : "Ce n'est tout de même pas moi qui vais l'écrire, ce bouquin, non ?"
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24 heures chrono
A partir de 17h 40 ce soir, et jusqu'au lendemain même heure, nuit comprise, les 88 lecteurs enrôlés par l'association "Demain dès l'aube" se succéderont pour donner à entendre cinq œuvres d'Albert Camus :
L’Etranger—Noces—La Chute—L’Exil et le Royaume—Le Premier HommePersonnellement, ma douce et moi, nous entonnons le chant de l'indifférence et de l'engourdissement de l'Etranger à partir de 20 heures. Je vous invite néanmoins à venir soutenir les braves qui oeuvrent pendant la nuit, vers 1 ou 2 heures du matin.
L'événement se déroulera dans le jardin de l’ancienne Maison Maret-Cazamian, près de l’Eglise à SAINT-HAON-LE-CHÂTEL.
Chaque année depuis plus de dix ans, cette folie rassemble un public nombreux, émerveillé, discret, amoureux de la littérature.
Si vous voulez passer un moment hors du temps, hors des imbécillités du monde, c'est là que ça se passe.
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Hypnose
Cette fatale prétention des chats à croire qu'ils peuvent stopper une voiture avec leur seul regard, la nuit.
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Suspends ton vol
Le val lamartinien des dépliants touristiques prend corps, au-delà de la formule facile, quand Jean ouvre sa Pléïade et commence la lecture de Invocation, poème XVII des Méditations.
Nous sommes venus jusqu’ici, guidés par lui, sur les traces d’Alphonse de Lamartine, que nous connaissions mal. Que nous ne connaissions pas. Les visites se sont succédé toute la journée parmi les lieux où l’écrivain et homme politique a vécu, sur les pas des gens véritables qui ont inspiré ses personnages. La journée trouve sa conclusion ici, sur une terrasse qui domine un coin de vallée.
Il est 17 heures, nous sommes appuyés à un muret du château de Pierreclos. Autour de nous, en contrebas, les vignes du mâconnais versent leur velours sur la douceur des pentes. La lumière est bonne, souple comme l’air qui nous berce. Jean lit ce poème qu’il veut que je dise, un jour qui n’arrivera jamais, au dessus de sa tombe. La seule lecture qu’il autorisera sera celle-ci. "Souviens-toi de moi dans les cieux". L’ode s’achève. Il referme le livre qui l’a accompagné depuis quarante-deux ans, pose ses lèvres sur ces pages adorées et nous le tend à deux mains dans un sourire.Nous avons vécu cela. Je ne peux que vous espérer des amis de cette qualité.