Tiens, tant qu'on est dans l'agacement : marre de cette littérature française allégée, avec toujours moins de passion, d'ambition, de contenu, de style, d'ampleur. Mais que veulent les lecteurs (les lectrices en fait, de plus en plus -et malheureusement dirais-je, pardonnez-moi) à la fin ? Des jérémiades à la Philippe Claudel ou à la Christian Bobin ? Des petites gentillesses asphyxiées et précieuses à la Maxence Fermine ? Des récits au format téléfilm à la Véronique Ovaldé ? De vagues perversités rompues à la mièvrerie parisianiste, façon Pascal Bruckner ? Bon sang de foutre, mais plongez un peu le nez dans Michon, Chevillard, Volodine, Jourde, Laupin, Houellebecq même tiens ! Et aussi allez faire un tour du côté des Roth et Ellis, des Ellroy et autres ricains qui vous troussent 600 pages d'un souffle et vous renvoient, naufragés sur la plage, hors d'haleine, fourbus, mais vivants nom d'un chien, vivants ! Ayant vécu quelque chose ! Pas de ces petites prudences de salon qui osent à peine effleurer la blancheur du papier, mais de ces solitudes qui vont tâter du cambouis de la littérature. Car ça s'appelle de la littérature, oui ! Et on en a sacrément besoin. Merde à la fin, quoi.
(Vite écrit avant de reprendre le boulot, un jour qui précéda notre départ en vacances. Je dis ça parce que j'en ai oublié, évidemment. Et d'ailleurs, je pourrais évoquer le prix des libraires, donné par des commerçants qui ne sont plus -justement- des libraires, à des livres qui -ben tiens- sont calibrés comme des succès de librairies).
Et puis, bon, par pudeur, je n'ai pas parlé des copains, mais les Laurent, les Christian, les Hervé, les Jean, etc. me pardonneront.